Commémoration
Il n’avait pas 20 ans, Louis Sabatié, jeune résistant, lorsqu’il fut fusillé à la prison Saint-Michel de Toulouse, le 17 février 1944.Louis, membre de la jeunesse communiste, élève puis surveillant au lycée Ingres fonda, avec d’autres, à la rentrée 1940 la première organisation de la Résistance en Tarn-et-Garonne.Vendredi 17 février après-midi, comme chaque année à la même date, la fédération du PCF, les Jeunesses communistes, les Amis de Louis, les anciens résistants étaient nombreux au cimetière de Lafrançaise pour rendre hommage à Louis après une parodie de justice.
Ce fut un moment d’émotion aux lectures de Rodolphe Portalès, membre du Parti communiste, et de Thierry Delbreil, maire de Lafrançaise. Moment d’émotion également à la lecture d’un poème par un jeune conseiller municipal, mais aussi quand la Marseillaise fut chantée par les nombreux participants. À la fin de la cérémonie, c’est dans le plus grand respect que tout le monde s’est retrouvé à la Maison d’animation pour le verre du souvenir.
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D’autres jeunes communistes tarn-et-garonnais sont aussi morts pour la Liberté.
Jean LACAZE, jeune poète et résistant communiste (1926/1944)
Jean Lacaze, natif de Finhan, a fréquenté le lycée Ingres à Montauban où il fut l’ami de Louis Sabatié. Dès 1942, il prit contact avec le groupe « Libérer et Fédérer» de Verdun. Devenu en 1944 un brillant étudiant à la Faculté des lettres de Toulouse, il s’adonnait avec talent à la poésie. Résolu à se montrer actif, il rejoint le maquis ‘Carottes’ de Lavit fort de 130 hommes et intégré à l’Armée Secrète. Quelques jours après, lors d’un épisode de la Libération, son groupe inexpérimenté et sous-équipé, s’engagea dans l’affrontement du lieu-dit La Vitarelle près de Montech, les résistants ayant ordre d’empêcher une colonne allemande nombreuse et sur-armée de franchir la Garonne par un pont à proximité. Au cours de ce combat inégal, il fut le seul maquisard tué le 20 Août 1944. Il avait 18 ans.
Peu avant son entrée au maquis, Jean Lacaze a composé un poème prémonitoire :«Chants de départ/Je vais partir dans la blancheur de l’aube/ Vers la mort éternelle et joyeuse/ Qui va purifier mon cœur/ De sa douleur et de l’Amour…./Je regrette tant de choses/ Je pense au village bien-aimé… »
Et le jeune homme avait rédigé une lettre à ses parents : « Le17 Août 1944, Mes chers parents, Je pars ! Cette décision que j’ai longtemps différée, par égard pour vous, je suis obligé de la prendre aujourd’hui. Le soulèvement national est proche. Le Général De Gaulle a donné ordre à tous les hommes valides de rejoindre le maquis. J’estime qu’il serait pour moi d’une honteuse lâcheté de rester ici en ce moment. J’emporte avec moi la Bible et ‘Les Fleurs du Mal’. Je veux me battre mais je veux penser aussi. Maman, mémé, papa, croyez-vous que je n’ai pas de la peine ? »
L’école communale de Finhan porte le nom de Jean Lacaze, et proposition est faite qu’il en soit de même pour le futur lycée de Montech.