800 retraités ont battu le pavé à Montauban in DDM

Certains d’entre eux ont certainement manifesté lors de la grogne étudiante de Mai-68. Cinquante ans plus tard, ce sont les mêmes personnes qui se sont rassemblées devant la préfecture de Montauban vers 10 heures. Une place en travaux suite aux grands chantiers lancés par la municipalité. Jadis étudiants, ces retraités ont cette fois battu le pavé pour s’opposer à la hausse de la CSG, volonté assumée du président Emmanuel Macron et de son gouvernement. Les syndicats ont eux évoqué un millier de manifestants.

Sous un soleil printanier malgré quelques rafales de vent, Nicole Mouchel, 71 ans demain, s’est jointe à la mobilisation. «Rendez-vous compte, c’est la première fois que je viens manifester !, lance celle qui est à la retraite depuis bientôt huit ans. Enfin la deuxième : j’avais connu les événements de 1968», sourit la septuagénaire.

Elle est venue accompagnée de son mari Tionny, qui commence à se confier lorsque la foule passe devant la cathédrale. «Depuis huit ans que nous sommes à la retraite, notre pension a augmenté autour de 1 %, c’est ridicule ! À côté de cela, de combien a augmenté le coût de la vie ?» s’interroge l’homme de 68 ans. Avant de fustiger : «on nous dit que nous sommes des privilégiés parce que nous gagnons 1 200 euros par mois, par des personnes qui touchent elles 20 000 euros mensuels !, s’emporte l’homme avec sa veste sur le dos. Tout ce que nous voulons, c’est vivre tranquillement le temps qu’il nous reste. Nous ne demandons pas plus !»

«Macron, rends-nous notre pognon !»

Après avoir redescendu la rue de l’Hôtel de ville, le cortège s’est fixé pendant un bon quart d’heure, perturbant la circulation sur la place Antoine Bourdelle. Là, de nombreux slogans ont fleuri : «Ras-le-bol d’être pris pour des cons» pour certains, «Macron, rendez-nous notre pognon !» pour les autres. Avant de rejoindre la préfecture par la rue de la République, puis de partager un grand pique-nique tous ensemble à la maison du crieur. Un tracé inverse pour la manifestation des Républicains 82, où de nombreux élus municipaux sont venus grossir les rangs de la centaine de personnes présente, dont le maire de Montauban Brigitte Barèges.

Le défilé d’hier en appelle d’autres, à commencer par la semaine prochaine selon Tionny : «Nous sommes prêts à recommencer, car nous ne voyons pas d’issue cette fois-ci.»