Annoncé comme directeur du cabinet du maire de Moissac, Quentin Lamotte mérite notre attention. Qu’il soit RN n’a rien de surprenant : tous les maires prennent des amis comme directeur de cabinet. C’est au conseil régional que Lopez-Lamotte ne font qu’un, preuve que cette institution est un vivier pour la formation de la nouvelle vague RN. En effet Quentin Lamotte (né en 1987) est aussi jeune que Romain Lopez  et il était jusqu’à présent conseiller bancaire vivant à Toulouse depuis 2009, après avoir été diplômé d’une licence en Angleterre et d’un DUT de gestion des entreprises et des administrations. Sa carrière politique débute lorsqu’il rejoint le Front National dont il est nommé trésorier du FN-31 en 2013. Deux ans plus tard, il est élu conseiller régional Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.

Se faire élire conseiller régional est facile mais aux municipales c’est une autre paire de manches. Il n’a pas eu à Toulouse le succès escompté : 4,31% (3801voix). Deux fois moins que son prédécesseur alors qu’il avait annoncé sur tous les tons qu’il ferait deux fois plus ! Serge Laroze avait eu 8,15 % aux municipales de 2014. Cet échec confirme celui des législatives de 2017 où il a recueilli seulement 7,7 % des voix dans la 1ère circonscription de Haute-Garonne.

Pour les municipales il a été amené à se présenter :

« J’ai grandi en Indre-et-Loire à côté de Tours, dans la ruralité. Mes parents étaient éleveurs de chèvres, ils faisaient du fromage AOC Sainte-Maure-de-Touraine. »

Peu politisé c’est en regardant Eric Zemmour sur France 2 dans l’émission « On n’est pas couché » qu’il commence à se mobiliser: « Il mettait des mots sur les maux et exprimait clairement ce que je n’arrivais pas encore à structurer ». L’insécurité, l’immigration, la souveraineté de la France s’invitent chaque samedi soir chez des millions de téléspectateurs. « Des thèmes qui faisaient écho en moi » affirme Quentin Lamotte qui aurait pu commencer à voter lors des présidentielles de 2007. Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal. Ce sera sans lui.

Boudu le magazine toulousain trace le portrait :

«Après les années fac à Poitiers et une licence à Coventry en Angleterre, son arrivée à Toulouse en 2008 le confronte à de nouvelles problématiques. L’IAE, qui allait bientôt devenir Toulouse School Of Management, la vie étudiante à deux pas de la place Saint-Pierre, et au milieu, « un sentiment d’insécurité palpable ». C’est-à-dire ? Quentin Lamotte le reconnait volontiers : il n’a jamais été victime d’agression. Je touche du bois ». Reste donc ce fameux et indéfinissable « sentiment », qui trouve comme point de chute, le Front National. Militantisme, section de jeunes… L’apprenti frontiste fait ses classes en politique avant d’être nommé en 2013 trésorier de la Fédération de Haute-Garonne par Julien Léonardelli, délégué départemental du RN né un 14 juillet, la même année que lui. Son engagement au FN, Quentin Lamotte refuse d’en parler dans un premier temps à ses proches. Dans un filet de voix au débit moins rapide que d’ordinaire, il confesse avoir eu « peur de la réaction » de sa famille. Elle ne l’apprendra que quelques mois plus tard. Dans une relative indifférence. Mère, frère et sœurs, aucun commentaire. Le père lui, a suivi. Il milite désormais aux côtés de son fils. « La dédiabolisation opérée par Marine Le Pen y est pour beaucoup, il y a un changement d’image. Les murs sont tombés. » »

Oui le RN a de nouveaux visages. Il ose la jeunesse. Et derrière ?

Et voilà que je suis d’accord avec l’élu RN : «Récupérer la souveraineté de la France, lutter contre l’immigration légale et illégale, la défense de la ruralité… Vous prenez le programme du FN il y a 20 ans, vous allez retrouver les mêmes choses qu’aujourd’hui ». Quentin Lamotte comme Romain Lopez vont pouvoir passer des discours aux actes. Robert Menard est la référence lui qui a été largement réélu à Béziers qui fut autrefois ville communiste. A suivre.

J-P Damaggio