L’église de Viarose

Après avoir rendu inopérant le service environnement, après avoir supprimé les subventions à la culture et plus particulièrement au Festival des Voix qui faisait pourtant la renommée de Moissac grâce à l’investissement de dizaines de Moissagais bénévoles, voilà que le maire supprime la subvention à Escale confluence dont la mission est d’accueillir les personnes qui sont dans une telle misère qu’elles ne peuvent même plus trouver de toit pour se loger de sorte qu’elles puissent rester encore accrochées à la société humaine.

Toutes ces économies pour financer probablement la sécurité des habitants menacée par ces visions horribles de l’exposition de la misère au grand jour.

Mais plus pernicieux, le maire avec la complicité du quotidien régional qui publie une photo bien choisie d’équipe de gamins, y oppose les subventions aux clubs sportifs. Que je n’aimerais pas me dire que le nouveau jeu de maillot  de mon équipe vient de la réduction de la subvention dévolue aux SDF.

Cette nouvelle je l’ai apprise en pianotant sur internet comme la dernière fois que j’avais eu des nouvelles de notre municipalité .Mais la fois précédente il était question de rénovation d’églises. D’ailleurs, en parcourant les articles de presse on se rend compte que ce maire soigne particulièrement nos églises.

On peut bien sûr se questionner sur le respect des principes de la loi de séparation des églises et de l’état. On peut s’interroger sur l’argent public qui finance une religion : que ferait-on si d’autres pratiquants demandaient qu’on les aide à financer une synagogue, un temple protestant et pourquoi pas bouddhiste ou même une mosquée ?

Mais rassurons les bonnes âmes, la sauvegarde du patrimoine vient à la rescousse de nos édifices et permet ainsi d’y héberger la foi. « C’est  la loi, c’est comme ça » ou « ainsi soit-il » diraient certains.

Mais à quoi est donc vouée une église ? N’étant plus croyant depuis que j’ai poussé l’insolence de l’adolescence jusqu’à remettre en cause l’existence divine, je n’en ai pas moins retenu quelques principes acquis en fréquentant les messes dominicales et les séances de catéchisme qui rythmaient mon enfance.

Il y était question de partage, de bonté, d’amour, de charité et même d’attention toute particulière à l’égard des plus démunis d’entre nous.

Ces valeurs sont devenues dans ma conscience : la solidarité, l’égalité et oui la misère c’est pas les autres, c’est les plus miséreux d’entre nous ; la fraternité qui consiste à traiter l’autre comme si c’était un frère, le respect qui ne peut se concevoir sans réciprocité, tout ce qui fait que l’autre, à défaut d’être aimé comme le recommandait le prophète, doit au moins être considéré comme on se considère soi-même.

Ainsi les valeurs humanistes rencontrent les fondements de la foi chrétienne.

Alors monsieur le Maire vous pouvez restaurer les toits des églises, qui sait, ils pourraient protéger les sans-abris. Mais une toiture ne tient qui si elle repose via les murs, sur de solides fondations et même pour un édifice religieux, sur de solides fondements peut-être.