Assemblée nationale Les députés d’extrême droite ont emporté un tirage au sort décidé avec leur appui par la majorité, en dépit du règlement, pour savoir qui du RN ou de la Nupes pourrait présenter sa motion référendaire sur la réforme des retraites. Une décision « politique inacceptable et sans fondement réglementaire » dénoncée par la gauche. 

Un « scandale », un « choix honteux », « une décision politique inacceptable prise sans fondement réglementaire » … Les députés de gauche n’ont pas de mot assez fort pour dénoncer l’arbitrage de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, ce mardi, de passer par un tirage au sort – emporté par l’extrême droite – pour déterminer laquelle des motions référendaires de la Nupes ou du RN sur la réforme des retraites pourrait être présentée, en séance, le 6 février.

Le président communiste du groupe GDR, André Chassaigne, avait déjà alerté la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, par un courrier la semaine dernière, pour s’assurer que la motion déposée par la Nupes serait bien celle prise en compte. Car la procédure de tirage au sort est largement contestable au regard du règlement de l’Assemblée.

« Dans la table analytique du règlement de l’Assemblée, il est écrit très clairement qu’une seule motion référendaire peut être déposée. Dans la mesure où la première déposée, avec en plus le plus grand nombre de signataires, c’était la nôtre, il ne devait pas être accepté le dépôt d’une deuxième motion qui a eu lieu plus d’une journée après et après la prise en acte de notre motion à la conférence des président le mardi matin », a rappelé le député du Puy-de-Dôme dans la foulée de la décision.

« C’est absolument inacceptable. Derrière cette interprétation, il y a une instrumentalisation politique pour faire en sorte d’utiliser le Rassemblement national afin que la majorité puisse faire passer son texte », a-t-il dénoncé, rapportant qu’ « Olivier Marleix et Les Républicains ont soutenu notre analyse sur le règlement intérieur, comme le groupe Liot. Il n’y a eu que la majorité et le Rassemblement national qui se sont retrouvé pour favoriser le RN ».

C’est un « choix scandaleux et honteux », « un choix politique délibéré de la part de la majorité de favoriser le RN », a également dénoncé le secrétaire national et député PCF du Nord, Fabien Roussel qui mène campagne depuis des semaines en faveur d’une consultation populaire sur la réforme des retraites du gouvernement contestée par une majorité de Français. « Nous entrons dans une crise profonde », a-t-il ajouté.

« Les soutiens du gouvernement continuent à faire la courte échelle au RN. Ils contournent le règlement de l’Assemblée Nationale pour permettre au RN de porter la motion référendaire », a également fustigé la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain.

L’exécutif s’assure ainsi de limiter le nombre de voix en faveur d’un référendum. La cheffe de file des députés FI, Mathilde Panot, est également montée au créneau pour pointer une majorité qui « change les règles de l’Assemblée pour offrir sur un plateau la motion référendaire au RN. Choisir son opposition de confort qui ne combat ni dans l’Assemblée ni dans la rue le jour d’une énorme mobilisation populaire : la honte ».

🔴🗣 « Ce que vient de faire @YaelBRAUNPIVET, c’est non seulement de changer les règles en cours de route, mais une nouvelle fois de favoriser le RN en opposition de confort. »

– @MathildePanot#DirectAN #Grève31Janvierpic.twitter.com/qToES3BPMl

— Groupe parlementaire La France Insoumise – NUPES (@FiAssemblee) January 31, 2023