Remaniement ministériel à Kiev, crise ouverte à Berlin, mais un premier ministre Michel Barnier a surgi du chapeau du secrétariat de l’Elysée, avec en sous-main la même inspiration, celle qui fait de madame Ursula Gertrud von der Leyen et de l’UE assiégée par les peuples mécontents, la faiseuse de roues de secours pour gouvernements en crise… Avec la bénédiction des Meloni et autres Le Pen… En général, on procède à des autopsies sur des cadavres, là ce sont des agonisants exhalant leur puanteur, celle du fascisme… Pour ceux qui penseraient que j’exagère voici les FAITS :
Michel Barnier, que Chirac désignait avec un dédain corrosif comme “le moniteur de ski”, comme beaucoup de médiocres bellâtres de cette espèce avait trouvé refuge dans les replis de la bureaucratie de l’UE en tant que “commissaire européen”. Ces commissaires nommés par les gouvernements qui les casent là pour cinq ans renouvelables après approbation de pure forme du Parlement européen. Cette commission dirigée par Ursula Gertrud von der Leyen dirige le navire sous l’influence des grands financiers et marchands d’armes, qui l’ont placée là après un parcours assez catastrophique garant de sa soumission, ne rendant de compte qu’à eux.
Ces gens-là ont dans le sang un lien historique avec l’extrême-droite, les voyous avec lesquels ils jouent pour apeurer le petit peuple. Ce sont les membres de la commission, tous plus ou mois recrutés sur les mêmes critères, qui “proposent” en fait dirigent les débats du parlement, en fixent les termes et les limites par l’intermédiaire de directives et règles soumis au Conseil des ministres des pays membres et du parlement. Ils sont donc les maîtres de l’ordre du jour et d’un consensus sur ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Ils sont également chargé de l’exécution des décisions prises dans de telles conditions. Les commissaires sont donc les maitres d’un pouvoir exécutif et normatif réglementaire et donc ils sont de fait le gouvernement de l’UE, face à un Parlement sans pouvoir.
Ce type de direction on le voit ne fait que redoubler la dépossession qu’a déjà introduit la création de la Ve république et la constitution de la Ve République avec le pouvoir monarchique du président et ses conseillers. Cette constitution de la Ve république a été conçue d’abord pour empêcher le pouvoir des “soviets” y compris en verrouillant toutes les possibles interventions populaires, Mitterrand l’avait qualifié de “coup d’Etat permanent, avant de s’en accommoder et d’y voir l’occasion de faire monter le pétainisme dont il était lui même issu, toujours contre les communistes.
La crise institutionnelle que nous vivons, et qui n’est que la pointe de l’iceberg de la crise de l’impérialisme né en Europe il y a quelques siècles avec son rejeton sanglant les USA, s’est d’ailleurs caricaturalement jouée entre l’Élysée, ses conseillers inamovibles dont le secrétaire de l’Élysée, et un parlement réduit jusqu’ici à l’état de godillot. Mais le dit parlement est devenu ingouvernable, avec une majorité relative obligeant au recours au 49.3 systématique, puis avec une destitution faits imbécile du “prince”. dans la solitude de sa camerilla. Ce “trait de génie” a fini, comme pour l’Europe, par se traduire par un renforcement de la droite devenue otage de l’extrême. Otage volontaire par atlantisme mais surtout parce que le lanterneau politicien est tout à fait convaincu que le pire des maux était encore et toujours l’intervention populaire, la remise en cause de la politique de pillage externe avec l’OTAN et de surexploitation interne sous prétexte d’un endettement généré par les marchés financiers et les marchands d’armes. Livrer l’Europe et la France, comme l’ont fait en son temps les conservateurs (et la social démocratie) à Hitler plutôt qu’au Front populaire est un grand classique du genre surtout quand le dit front populaire n’est plus aujourd’hui qu’un cartel électoraliste dont une partie ou la quasi totalité ne remet pas en cause cette politique et justifie la guerre et que donc il commence là où a fini le précédent dans l’approbation de la guerre derrière Bandera ou/et Netanayoun.
La commission européenne pour revenir à ses prérogatives antidémocratiques tend même à avoir un pouvoir de sanctions juridique à l’égard des entreprises (en général celle qui dans les services publics ne se soumettent pas à la sainte concurrence quitte à soutenir les lobbies les plus manifestes dont ils sont ouvertement comme madame von der Leyen les bénéficiaires, elle ou son époux des trusts pharmaceutiques et autres) . La commission a le droit d’ester en justice contre un Etat ou une institution, voire un individu dont elle déclare qu’il viole les normes de la communauté européenne et de procéder à l’ étranglement du condamné par de tels procédés. On parle à son propos de gouvernement technocratique et bureaucratique vu le caractère tatillon de la plupart de ses ordres du jour sur les normes de consommation ou techniques mais il s’agit d’abord d’un gouvernement de classe…
Michel Barnier est le produit parfait de la Ve république, d’un gaullisme dévoyé en atlantisme sous l’égide de Sarkozy, qui l’a offert en cadeau à son ami Macron. Il ressemble moins aujourd’hui au “moniteur de ski” décrit par Chirac qu’à un majordome comme son autre protecteur Balladur… Madame est servi a-t-il pu dire à madame Von der Leyen quand il a pris en main le dossier pourri du brexit sinon que derrière madame il y a un aréopage dont le genre a en définitive peu d’importance et les intérêts de classe, les profits individuels escomptés font tout… avec mission de conserver l’essentiel y compris dans le dossier immigration, celui de faire payer aux immigrés des expéditions punitives lancées contre des pays réfractaires à l’ordre otanesque, celui des USA, la facture de la déstabilisation et des guerres, terrorismes dans ces pays. Monsieur Barnier est suffisamment “vertueux” dans ce domaine pour que madame Le pen l’adoube…
On voit à quel point le personnage convenait, on peut penser que la manière dont on nous a occupé avec Caseneuve et Bertrand après des mois mis à négocier la place de Macron et de son petit groupe de conseillers était en fait un leurre… Tout se créait en coulisse ce qui est bel et bien la réalité de la part que ce système aux abois laisse aux partis politiques, aux forces syndicales: le théâtre d’un vaudeville permanent. En fait l’on sait désormais que Caseneuve n’a jamais été consulté pour être premier ministre (le poste on le voit se négociait ailleurs) mais pour être un ministre d’État. Qu’il s’agisse d’ailleurs de Edouard Philippe ou de Attal, les premiers ministres en exercice, méprisés autant que le “mouvement parti sur lequel on s’appuie” se sont toujours à un moment rebellé contre ce système qui unit le président français et son quatuor de conseillers directement à la commission européenne voire à la présidence des Etats-Unis. Il ne peuvent plus gouverner, puisque la gouvernance réelle masquée par la mégalomanie présidentielle leur impose des orientations dans le secret dont ils ne sont pas, la manière dont cela détruit y compris la majorité parlementaire et l’embryon de parti sur lequel tout cela repose.
Nous avons là ce mode de fonctionnement “exemplaires, dont on voit qu’il détruit toutes les bases de “la démocratie” sur lesquelles la bourgeoisie a érigé son pouvoir. Et il ne tient que parce que l’opposition est elle même dans un état d’allégeance et de décomposition dont elle a donné le spectacle tragique qui ne convainc pas les peuples mécontents et les pousse soit vers l’abstention, soit vers le fascisme.
Récemment, j’ai souligné le fait que Macron et Zelensky, comme bien d’autres dirigeants intégrés à ce système se débattaient dans l’espace réduit de l’échec et mat. Cela ne signifie pas que la partie à notre échelle de temps ne s’éternise pas mais simplement qu’elle n’a plus d’autre issue que de poursuivre dans son autodestruction.
Ce hasard qui veut que l’Ukraine de Zelenski ait procédé à un remaniement, alors que Zelenski lui-même ne soit plus président dans les temps impartis par son élection, renvoie aussi à ce viol de légalité, ce coup d’Etat permanent des institutions, exigé par l’agonie d’une classe sans mode de régulation, sacrifiant son peuple, et la fiction démocratique à la survie du système et celui de ses marionnettes. Le fait que Zelensky ait renoncé à se faire renouveler son mandat mais procède en pleine débâcle et aventurisme militaire à un remaniement destiné à “donner une nouvelle énergie” officiellement en fait à toujours plus accepter le pilotage de l’UE et de l’OTAN sous protectorat des Etats-Unis, correspond bien à ce qui se passe en France et dans toute l’Europe.
Si Macron, ce même jour où il nomme Barnier dans la foulée de son allégeance de plus en plus totale à la Commission européen, proclame que la France est aux côtés de l’Ukraine c’est dans la logique de cette dépossession et de la pression qui s’exerce sur toutes les nations européennes.
Après ce que l’on peut considérer comme la démission totale de son pouvoir au main de la Commission européenne, avec la nomination de Michel Barnier, le président Emmanuel Macron a réitéré jeudi le soutien de Paris à Kiev après une nouvelle frappe russe meurtrière et face à la volonté affichée du Kremlin de parachever la conquête du Donbass dans l’est du pays. Lors d’un échange téléphonique avec son homologue Volodymyr Zelensky, il a condamné « l’intensification des frappes russes et de leur caractère indiscriminé », a indiqué l’Élysée. Il a envoyé un signal : il conservait ses fonctions régaliennes, en particulier la possibilité de détourner une part essentielle du budget et de l’industrie française dans le soutien aux guerres de l’OTAN.
C’était le deal que permet la nomination de Michel Barnier et qui a été offert aux dits marchés financiers qui à ce compte là ne baisseront pas la notation française, lui laissant loisir d’emprunter en fonction du respect des privatisations et de l’armement.
Danielle Bleitrach
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