Alain Hayot : « La finance n’a rien à craindre de Le Pen »

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui
Alain Hayot, sociologue, membre de la direction du PCF. Photo : Patrick Nussbaum

Alain Hayot, sociologue, membre de la direction du PCF. Photo : Patrick Nussbaum

Coauteur avec Pierre Laurent et Marc Brynhole de « 20 répliques » au FN et à la droite dans un ouvrage publié aujourd’hui, Alain Hayot invite à reprendre l’offensive face au FN.

Front national l’imposture, droite Le danger.

20 répliques àhttps://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRbmZ0AobXK8LsezpBcPDfz03poeC8LNiH43cceBvfIe2kxuyR3 leurs programmes

de Pierre Laurent, Alain Hayot, Marc Brynhole. Les Éditions de l’Atelier, 94 pages, 6 euros.

Votre livre dénonce l’imposture du FN, quels en sont les principaux ressorts ?

Alain Hayot Cette imposture se lit à plusieurs niveaux. Le Front national prétend parler au nom du peuple et les grands médias d’information relaient en permanence cette image, plutôt que de rétablir une vérité pourtant élémentaire : on ne peut pas prétendre parler au nom des travailleurs en les dressant les uns contre les autres.

Et Marine Le Pen ne s’emploie qu’à cela. Les Français contre les immigrés, les salariés du privé contre ceux du public, les actifs contre les chômeurs, les travailleurs contre les soi-disant « assistés »… Tout est bon chez elle pour diviser, empêcher les combats communs. Quand elle se réclame de la laïcité ou du féminisme, par exemple, ce ne sont pour elle que des prétextes pour s’en prendre aux musulmans et développer son racisme obsessionnel.

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Pierre Laurent. "Le parrainage des élu-e-s communistes et républicains, est porteur d'une exigence : que s'intensifie le travail de rassemblement sur des engagements de justice"

Photo : Patrick Nussbaum

Photo : Patrick Nussbaum

Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF sur les parrainages des candidats à l’élection présidentielle.

Le dépôt des parrainages à l’élection présidentielle est en cours de clôture auprès du Conseil constitutionnel. D’ores et déjà, au moins 150 élu-e-s communistes et républicains ont vu leurs parrainages enregistrés. D’ici le 17 mars, plusieurs centaines d’autres élu-e-s communistes et républicains, aux côtés d’autres élu-e-s de gauche, auront permis la candidature de Jean-Luc Mélenchon, comme ce fut déjà le cas en 2012. L’engagement de ces élu-e-s, leur ancrage populaire et territorial est un atout, qui doit trouver une meilleure place dans les dispositifs de campagne à venir. Continuer la lecture de Pierre Laurent. "Le parrainage des élu-e-s communistes et républicains, est porteur d'une exigence : que s'intensifie le travail de rassemblement sur des engagements de justice"

La macronite aigüe, une maladie mortelle pour le progrès social, les services publics

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Ils ont tous la macronite aigüe, les sens tristes, les anciens cocos, passés sur le trottoir d’en face. 

Hue, hue, Robert Hue ! Lui qui n’a pas réussi à liquider le parti communiste, il donne un spectacle pathétique. Les « barons socialistes » qui trouvent ce brave, digne et honnête Hamon trop « gauchiste » lui sabotent la campagne, alors que Hamon est tout simplement un social-démocrate. Le PS n’a décidément plus rien de socialiste… à quoi bon s’accrocher à des chimères ? Bartolone, Delanoë, des ministres et non des moindres, Hollande qui tire les ficelles, s’arc-boutent (écrivez-le comme vous le voudrez). « Tout sauf la gauche-gauche », le capitalisme est « l’avenir de l’humanité ». Ils avancent comme les crabes, de travers et à reculons.

Macron, il est partout, et ici, et ailleurs. Il est antisystème comme moi le roi des paradis fiscaux. Il n’est pas dans les partis, il est hors parti, au-dessus des partis, mais son parti-pris, derrière le costume lisse, n’a rien de neutre ni de gauche. Il nage, comme dirait Marx, « dans les eaux glacées du calcul égoïste ». Macron, on voudrait nous faire croire que c’est une auberge espagnole sympathique… alors que ce n’est rien de moins que la continuité de mise en cage par le marché. Macron, Macron, Ma com’. Ils se rallient tous à la politique sans rupture de ce personnage (que l’on nous pardonne), mais qui doit encore travailler sa stature pour ressembler éventuellement à un président de la République française. De plus, il n’est pas du peuple. Il n’est pas des nôtres. Par conséquent, comment nous représenterait-il ? Ses bonnes manières, empruntées, puent le fric, le cynisme à peine rentré. Il a la condescendance de ceux qui pensent gagner à tout coup, parce qu’ils ont la finance avec eux.

Enarque, coopté par d’autres énarques, Macron se fout bien du peuple. Il est passé de la banque d’affaires aux affaires du pouvoir. Lui aussi, il a suffisamment de casseroles au cul pour devenir quincailler. Qui finance ses frais de campagne « en marche » vers une politique spectacle de plus en plus mégalo-libérale ?

Ministre de l’économie en 2016, il a fait organiser à Las Vegas, par « Business France » et le groupe Havas, une soirée où il se fit acclamer par 500 personnalités de la finance et des dirigeants de start-up. Cette grande messe officiellement de « l’Innovation technologique », nous aurait coûté la bagatelle de 381 759 euros. Pour « séduire » quelques friqués. Malgré sa mise en scène, le programme de Macron n’est que le prolongement de celui de Hollande et du Fillon allégé.

Il dit qu’il était proche de sa grand-mère, jadis principale de collège, et qu’il a appris par elle le service public. Comme nous ne doutons pas de la fidélité de la grand-mère, il a dû rater quelques leçons… Son conseiller santé a démissionné. Les affaires, toujours les affaires. Il avait réalisé plus de 60 prestations payées par le laboratoire Servier.

Le programme de Macron est celui de la continuité austéritaire, des saignées pour les mêmes, toujours les mêmes. 60 milliards d’économie en 5 ans sur le dos du peuple. De nouvelles amputations des budgets sociaux. La baisse des prestations et pensions sociales. Ce Macron-là est un montage des classes dominantes, une immense duperie. Accepterons-nous d’être les dindons d’une farce aussi peu ragoutante ?

Jean Ortiz

La grippe aviaire a déjà conduit à sacrifier 3,7 millions de canards en France

En 2017, c'est 9,7 millions de canards qui ne pourront pas entrer dans le cycle de production du foie gras. Photo : Georges Gobet/AFP

En 2017, c’est 9,7 millions de canards qui ne pourront pas entrer dans le cycle de production du foie gras. Photo : Georges Gobet/AFP

Alors que le virus H5N8 diffusé par les oiseaux migrateurs est présent de 22 pays de l’Union européenne et touche désormais 73 espèces d’oiseaux, la facture de l’épizootie s’alourdit de semaine en semaine pour les éleveurs et les gaveurs de canards à foie gras. 3,7 millions de palmipèdes ont déjà été abattus à titre préventif. Beaucoup d’exploitations familiales sont désormais en grande difficulté.

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