Attaques dans l’Aude. Le gendarme qui s’était courageusement substitué aux otages est décédé

Il est « tombé en héros ». Arnaud Beltrame, l’officier gendarme qui s’était substitué aux otages auprès du jihadiste auteur des attaques de Carcassonne et Trèbes dans l’Aude, est décédé samedi, portant le bilan de cette équipée meurtrière à quatre morts.

Grièvement blessé, le lieutenant-colonel  Arnaud Beltrame est mort des suites de ses blessures à 45 ans. Il s’était livré vendredi à la place des personnes retenues par Redouane Lakdim dans le supermarché Super U de Trèbes.
Emmanuel Macron lui a rendu hommage, déclarant que l’officier était « tombé en héros » et méritait « respect et admiration de la nation tout entière ». Continuer la lecture de Attaques dans l’Aude. Le gendarme qui s’était courageusement substitué aux otages est décédé

Trains express régionaux : la Région choisit la voie du service public

Avec cette convention, la Région estime avoir obtenu tous les gages de la SNCF pour améliorer le service./ Photo DDM
Avec cette convention, la Région estime avoir obtenu tous les gages de la SNCF pour améliorer le service./ Photo DDM

«Un pied de nez». Voilà comment Nicolas Cossange (groupe Nouveau Monde, majorité régionale), a qualifié la nouvelle convention passée entre la collectivité et la SNCF, pour les Trains Express Régionaux (TER). La Région s’embarque en effet pour un long trajet – jusqu’en 2025 – avec, en guise de copilote, l’opérateur historique du rail. Un choix qui va à contre-sens du désormais fameux rapport Spinetta, qui prône notamment une ouverture à la concurrence de certaines lignes régionales.

NDLR de MAC: C’est M. Gibelin, Vice président communiste de la région Occitanie en charge des transports qui est le pilier de cet accord, mais la DDM l’oublie volontairement!

«92 % des trains devront être à l’heure d’ici 2025»

La majorité assume cependant le choix de cette voie, qu’elle partage seulement avec la Bretagne, la plupart des conseils régionaux étant tentés de prendre le chemin du privé. «C’est une façon de montrer notre attachement au service public», a souligné l’élu de Nouveau Monde, qui a ciblé le (mauvais) exemple de la privatisation du transport des voyageurs en Grande-Bretagne : hausse des accidents, des prix… La présidente socialiste Carole Delga illustre de son côté par le fret : «La privatisation a conduit à un effondrement.» Et si elle se dit ouverte à la discussion sur le sujet, elle prévient : «Arrêtons de brandir le chiffon de la privatisation. Discutons avant des vrais problèmes de mobilité, et des solutions que l’on peut apporter.»

Avec cette convention, la Région estime avoir obtenu toutes les garanties de la SNCF pour améliorer le service aux usagers, «avec la même attention portée à tout le territoire d’Occitanie». Et gare aux sorties de routes. Des pénalités pourront être appliquées, des «reporting» seront effectués à une cadence soutenue, et «un point d’étape sera réalisé à mi-parcours, ce qui est inédit», selon Jean-Luc Gibelin, l’élu qui a conduit le dossier.

En matière de ponctualité par exemple, un point très sensible, le terminus est chiffré : 92 % des trains devront être à l’heure d’ici 2025, contre 87,6 % aujourd’hui. Face aux critiques liées à la vétusté du parc, répandues aussi, entre 10 et 20 rames nouvelles feront leur arrivée. Une nouvelle tarification sera aussi appliquée à partir de juillet. Le fameux billet à 1 euro, s’il reste généralisé sur les cinq lignes «historiques» du Languedoc-Roussillon, débarquera dans tous les trains : les billets «contingentés» seront portés à un million et étendus à toute la région (pour mettre la main dessus, il est conseillé de s’y prendre longtemps à l’avance…). «Les tarifs jeunes vont baisser de 30 % sur trois ans», se réjouit aussi Carole Delga. Pour tout ce train de mesures, près de 2,5 milliards d’euros iront à l’exploitation du TER, 300 millions par an en moyenne. Pour la présidente de Région, voilà pourquoi les négociations avec la SNCF ont traîné en longueur. «Tout simplement parce que nous voulions plus de trains, pour moins cher. On passe de 19 euros/train/km à 18 euros», indique Carole Delga. Habituée aux raccourcis, l’opposition frontiste n’a pas hésité à souligner la lenteur des pourparlers : «La précédente convention arrivait à terme le 31 décembre 2016», a ainsi insisté Julien Sanchez, ajoutant cette image caustique : «Heureusement, votre majorité ne conduit pas un train, parce qu’un an et demi de retard, c’était un record absolu !». «Propos dérisoires» et «mauvaise foi», lui a rétorqué Carole Delga. Terminus, la convention est votée.


Nouvelles dessertes

Plusieurs nouvelles dessertes vont être créées, notamment des liaisons TER Toulouse-Perpignan sans changement en gare de Narbonne, un soulagement pour beaucoup de voyageurs. Ce sera possible dès la fin d’année. L’objectif, qui sera atteint dès 2019 selon Carole Delga : 6 allers-retours Toulouse-Perpignan par jour, sans changement ; et autant avec correspondance à Narbonne. Selon la Région, entre les grandes lignes, les TGV et les TER, la Ville rose et la cité catalane seront unies par 24 liaisons par jours. En tout, 72 circulations nouvelles seront créées, soit + 40 % de places offertes au quotidien sur le réseau (+ 37 000). A noter que la convention prévoit aussi une «sanctuarisation du TER Train Jaune» (Pyrénées-Orientales).

La voie de la rénovation. La création de nouvelles dessertes va s’accompagner, sur la période, de «l’achat de 10 à 20 rames supplémentaires». D’ici deux ans, les plus anciennes, qui datent des années 80, seront mises sur la voie de garage. Concernant le réseau, dont la gestion appartient à l’opérateur public SNCF-Réseau, Carole Delga a proposé à ce dernier que la région soit «pool d’étude» pour la rénovation des lignes, dont 50 % sont «vieilles».

Chiffres clés. 1 milliard de km parcourus en train chaque année par les voyageurs TER Occitanie. 2 453 km de voies ferrées. 274 points d’arrêt. + 60 % de voyageurs en 15 ans. + 5,1 % en 2017. Un trafic en progression en 2017 : 66 000 voyageurs un jour de semaine, 80 000 le vendredi (comptages BVA octobre 2017). 20 lignes ferroviaires et 43 lignes d’autocar. 4,7 milliards investis depuis 15 ans.

Le point sur la Lgv- Carole Delga a indiqué hier à la presse que Bercy s’apprêtait à caler une nouvelle date-étape, en avril : un groupe de travail va se réunir pour la première fois au ministère, pour étudier les modes de financements innovants imaginés par les collectivités. C’était une demande des élus locaux, lors de leur rencontre avec le Premier ministre. Ils espèrent ainsi convaincre que l’on peut contourner l’obstacle financier, souvent érigé pour reporter les projets. Le projet de loi Mobilité – et donc les choix du gouvernement – sera présenté au cours de la seconde quinzaine de mai. Le temps presse…