Jour : 26 mars 2018
Signez pour l’entrée de Marie-Claude Vaillant-Couturier au Panthéon (Pétition)
Femmes solidaires est mobilisée pour l’entrée de Marie-Claude Vaillant-Couturier au Panthéon. Pour signer la pétition, c’est par ici https://www.change.org/p/monsieur-l…
Le texte de la pétition et les premiers signataires :
Monsieur le Président de la République,
Nous venons par la présente solliciter de votre haute bienveillance une demande qui nous est chère et qui est de votre seul ressort. Nous souhaitons que vous puissiez faire entrer Marie-Claude Vaillant-Couturier dans la crypte du Panthéon au côté de sa chère amie et camarade de déportation Geneviève de Gaulle-Anthonioz. Il nous semble qu’au regard de ce qu’elle a apporté à notre pays et des valeurs qu’elle a défendues, tant dans ses convictions que dans ses actes, elle devrait naturellement trouver sa place auprès des grand.e.s femmes et hommes envers lesquel.le.s la Patrie est reconnaissante. Permettez-nous de porter à votre connaissance quelques étapes de sa vie qui nous semblent pouvoir vous convaincre de la légitimité de notre démarche.
En 1933, toute jeune reporter à la revue Vu comme photographe, deux mois après l’accession d’Hitler au pouvoir, elle réalise clandestinement, au péril de sa vie, les premiers clichés des camps d’Oranienburg et de Dachau, publiés dès son retour en France afin de dénoncer la politique du parti nazi.
Dès l’été 1940, engagée au Parti communiste, elle entre dans la Résistance et participe à des publications clandestines, notamment à L’Université Libre et à l’édition de L’Humanité clandestine. Elle assure la liaison entre la résistance civile (Comité des Intellectuels du Front national de lutte pour l’indépendance de la France) et la résistance militaire de l’Organisation spéciale.
Le 9 février 1942, elle est arrêtée à la suite d’une opération des brigades spéciales avec 150 autres résistant.e.s communistes. Les hommes seront fusillés au Mont-Valérien tandis que les femmes seront déportées à Auschwitz-Birkenau puis à Ravensbrück. Son convoi, parti de Compiègne le 24 janvier 1943, comprenait 232 femmes et seulement 49 d’entre elles sont rentrées.
A la libération du camp de Ravensbrück le 30 avril 1945, Marie-Claude Vaillant-Couturier fait le choix de rester pour accompagner les Français.e.s intransportables. Elle sera la dernière Française à quitter le camp le 25 juin 1945. Son courage et sa bienveillance auprès de ses camarades de déportation sont salués par tous et toutes, y compris par la presse française. Ainsi Le Monde fait paraître un article en juin 1945 insistant sur l’incomparable loyauté de Marie-Claude Vaillant-Couturier : « Chaque jour, cette magnifique Française parcourt les blocs, relève les courages, donne de l’espoir qui n’est souvent que de l’illusion. Le mot de sainteté vient à l’esprit quand on voit cette grande sœur de charité auprès de ces hommes et ces femmes qui meurent chaque jour ».
En 1945, à son retour bien qu’épuisée, elle participe à l’Assemblée constituante. Elle sera par la suite plusieurs fois députée de la Seine et vice-présidente de l’Assemblée nationale.
Le lundi 28 janvier 1946, lors de la quarante-quatrième journée, Marie-Claude est citée comme témoin au Tribunal de Nuremberg. Lors de son témoignage face aux criminels nazis, elle affrontera ces derniers avec courage et responsabilité. Elle témoignera du sort fait à ses camarades des 31 000 mais aussi du génocide des juifs et des tziganes et sera en mesure de parler en détail de nombreux convois dans lesquels elles et ils périrent.
Dès son retour des camps, Marie-Claude Vaillant-Couturier voue le reste de son existence à la justice sociale et à la mémoire de ses camarades mort.e.s en déportation. Membre dirigeante de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes dès 1945, elle en devient ensuite vice-présidente, puis co-présidente en 1978. Elle est également une des premières animatrices de l’Amicale d’Auschwitz. En 1964, devant l’Assemblée nationale, elle défend la notion d’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité, ouvrant ainsi la voie à la ratification par la France en 1968 de la Convention de l’ONU sur l’imprescriptibilité de ces crimes.
En 1987, elle est appelée par toutes les parties civiles à témoigner contre Klaus Barbie.
Lors de la création de la Fondation pour la Mémoire de la déportation en 1990, elle en est désignée unanimement présidente, puis présidente d’honneur jusqu’à son décès.
Dès le 20 novembre 1945, Marie-Claude Vaillant-Couturier est nommée Chevalier de la Légion d’honneur puis élevée au grade d’Officier en 1981. Le 16 avril 1995, elle reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’honneur des mains de son amie Geneviève de Gaulle. Elle s’éteint le 11 décembre 1996 à Paris.
Enfin, cette grande militante féministe fut vice-présidente de l’Union des femmes françaises, aujourd’hui Femmes solidaires, et mena nombre de batailles pour l’égalité salariale et les droits des femmes.
Monsieur le Président, voici les quelques éléments que nous souhaitions porter à votre connaissance. Nous savons qu’une telle décision doit emporter un consensus national, mais Marie-Claude Vaillant-Couturier fait partie de ces femmes d’exception dont le parcours exemplaire fait l’unanimité au-delà de son engagement politique.
Dans l’espoir que notre demande retienne favorablement votre attention, veuillez recevoir, Monsieur le Président, nos salutations les plus respectueuses.
Sabine SALMON, Présidente nationale de Femmes solidaires, membre du Haut Conseil à l’Egalité,
Marie-José CHOMBART de LAUWE, résistante, déportée, Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la déportation, Co-Présidente de l’Amicale de Ravensbrück et des Kommandos dépendants,
Jean VILLERET, résistant, déporté, Président de la Fédération nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes,
Jean-Claude PASSERAT, déporté, né à Ravensbrück,
Thomas GINSBURGER, fils de Marie-Claude Vaillant-Couturier,
Isabelle ANTHONIOZ-GAGGINI, fille de Geneviève de Gaulle-Anthonioz,
Marie-France CABEZA, fille de déportée, Co-Présidente de l’Amicale de Ravensbrück et des Kommandos dépendants,
Dominique DURAND, fils de déporté, historien, auteur de Marie-Claude Vaillant-Couturier : une femme engagée,
Carine DELAHAIE, Rédactrice en Cheffe de Clara-magazine,
Patrick Apel-Muller, Directeur de la rédaction de l’Humanité
Pierre LAURENT, Secrétaire national du PCF,
Anita BAUDOUIN, Secrétaire générale de la Fédération nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes,
Françoise BULFAY, Présidente nationale des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation.
A qui profitent les 93 milliards de profits du CAC 40 ?
Réjouissons-nous : les entreprises du CAC 40 ont réalisé 93,4 milliards de profits en 2017, une hausse colossale de 24 % par rapport à 2016, déjà une bonne année. Avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 6 %, ces multinationales montrent qu’elles sont à même de bénéficier du mouvement en cours de reprise mondiale. A qui cette situation va-t-elle profiter ? Elle doit normalement bénéficier aux actionnaires, aux salariés, à l’investissement et au fisc.
La moitié en dividendes
Les actionnaires seront effectivement parmi les gagnants. Selon les analyses de Factset Estimates citées par Le Revenu, plus d’une trentaine d’entreprises vont accroître leurs dividendes. La moitié des profits sera ainsi redistribué, pour un montant de 46,8 milliards d’euros. Il est tout à fait normal que les actionnaires d’entreprises en forte croissance voient la rémunération de leur investissement augmenter. Mais qui va toucher ces dividendes ?
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Danièle Linhart : « Les méthodes de management centrées sur le ’savoir être’ des salariés ne sont qu’une application exacerbée du taylorisme »
Les nouvelles méthodes de management se prétendent au service de l’épanouissement des salariés, de leur « savoir être » et de la « réalisation de soi » en entreprise. Danièle Linhart, spécialiste de l’évolution du travail et de l’emploi, démonte ces impostures et montre comment le management moderne s’inscrit dans la lignée du travail à la chaîne théorisé par Taylor et Ford pour toujours mieux asservir les salariés. Objectif : déposséder les travailleurs de leurs savoirs et de toute forme de pouvoir dans l’entreprise. « Le patronat ne veut surtout pas que la contestation massive qui s’est exprimée en 1968 ne se reproduise », explique-t-elle. Entretien.
L’histoire du travail salarié est celle, dites-vous, d’une dé-professionnalisation systématique des travailleurs. Taylor a initié cette dynamique avec son « organisation scientifique du travail » au XIXe siècle qui, loin d’être neutre, visait à contrôler les ouvriers. Comment cette dé-professionnalisation a-t-elle été imposée ?