Intermarché Castel: Le pari de l’humain

L’affaire était pourtant malaisée dès le début : un magasin emblématique, un patron paternaliste et remarquablement implanté dans la ville et même dans le département, figure historique des « mousquetaires ». Pour autant, en prenant les rênes de cette entreprise dont le personnel est d’une fidélité particulière (les plus grandes anciennetés relevées chez les employés-es dans tout le groupement), Mme et M. Garrigues ont relevé un drôle de challenge.

Après plusieurs mois de tergiversations, de maladresses prêtant le flanc aux critiques et aux rumeurs, ce n’est que lorsque la décision fut prise d’une reconstruction totale du magasin que le ciel s’est éclairci sur l’avenir tout en laissant planer le doute sur la composition des futures équipes. Concertations, dialogues, et réunions s’ensuivirent pour l’élaboration d’un plan à la fois architectural et managérial, ici dans le bon sens du terme. En effet, stages et formations se sont succédés pour des employés-es rassérénés-es qui évoluent aujourd’hui à bord d’un vaisseau flambant neuf sans qu’il n’y ait de laissés-pour-compte.

57 personnels pour 49 Equivalents Temps Plein, cela en jette n’en déplaisent à ceux qui pratiquent à tout bout de contrat, le temps partiel contraint. Ici, c’est par choix et par convenances personnelles !

Avec ces 2800 m2 de surface de vente (+800 par rapport à l’ancien magasin), l’endroit reste à taille humaine et si l’accent et mis sur la fraicheur et les produits locaux, il y a là une volonté affirmée de retrouver à la fois l’ambiance quasi-familiale de l’ancienne structure en alliant technologies et savoirs faire. Dans les allées encore en chantier, chacun-e s’affaire et à une semaine de l’ouverture, le stress n’est pas que patronal, il est partagé par toutes et tous car il y a de l’envie de bien faire, de mieux faire. Gageons que cet esprit perdurera, car après tout il est la marque inavouée de ce magasin. Le nouveau design, la modernité de l’endroit et l’architecture dépouillée surprendront beaucoup mais comme nous l’avons fait avec M. Garrigues durant plus d’une heure, il était plus qu’agréable de circuler dans les larges allées.

Nous sommes repartis rassurés pour l’avenir, satisfait de la prise en compte de la qualité de vie au travail pour les salariés-es dans les travaux et les modalités d’exercice des différents métiers. Comme quoi, même si nous restons attentifs, il est possible de garder une dimension humaine même dans la grande distribution…

 

Maximilien Reynès-Dupleix

Crédit Photos: Sylvie Dupleix

 

PS: Inauguration officielle le 3 septembre en présence des autorités.

Réseau routier national : L’Etat fait le choix d’investissements insuffisants

850 millions d’euros par an, c’est le montant que le gouvernement entend investir chaque année pour l’entretien du réseau routier national. Un montant clairement insuffisant. Un rapport remis récemment a démontré qu’il faudrait investir 1,3 milliard par an.
Le dogme de l’austérité budgétaire a encore frappé et malgré le débat largement engagé ces dernières semaines, les routes et ponts de l’État ne bénéficieront pas des moyens nécessaires pour rattraper le sous-investissement des dernières décennies.

L’ISF du nouveau monde, ce sont les « Infrastructures Sans Financements ».

Lors du vote du budget 2019 et de la Loi sur les Mobilités les parlementaires communistes proposeront des investissements pour les voies ferrées, les ponts, les routes, les voies d’eau et les voies cyclables à la hauteur des besoins. Soit 4 milliards supplémentaires qui peuvent être financés par la création de nouvelles ressources et le lancement d’emprunts garantis par la BCE.

Alimentation. La lutte des classes se joue aussi dans l’assiette

Paris, août 2017. Aujourd’hui, sur la place de la Bastille à Paris comme au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France, des producteurs du Sud-Ouest vont proposer des denrées maraîchères accessibles. Ils seront des milliers, précaires, salariés aux faibles revenus, retraités, à pouvoir s’offrir ce privilège de bien manger. Patrick Gély

Paris, août 2017. Aujourd’hui, sur la place de la Bastille à Paris comme au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France, des producteurs du Sud-Ouest vont proposer des denrées maraîchères accessibles. Ils seront des milliers, précaires, salariés aux faibles revenus, retraités, à pouvoir s’offrir ce privilège de bien manger. Patrick Gély

Avec leur vente solidaire annuelle de fruits et légumes, PCF et Modef démontrent, le temps d’une journée, que les classes populaires ne sont pas condamnées à se priver de produits de qualité et à un prix juste.

Déguster un gratin de courgettes, une tarte aux prunes ou même une salade de tomates relève parfois du luxe pour des familles aux revenus modestes ou des retraités aux pensions faibles. Mais, au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France comme sur la place de la Bastille, au cœur de Paris, ils seront encore des milliers aujourd’hui à pouvoir s’offrir des fruits et légumes frais, de qualité, et à des prix justes, aussi bien pour le producteur que pour le consommateur. En réalisant leur initiative annuelle de vente à prix coûtant, la Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef) et le Parti communiste français réduisent, le temps d’une journée, la différence du contenu des assiettes entre les couches sociales.

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Mondialisation. L’accaparement des terres, entre Monopoly et colonisation

AFP

Les investisseurs internationaux mettent le grappin sur les terres cultivables de la planète. Dans des pays où il n’y a pas de droits de propriété solidement établis, ces achats se traduisent pour les paysans par des expulsions pures et simples.

L’achat de terres par des investisseurs étrangers est l’une des nouvelles formes de la mondialisation. Ce phénomène a pris une ampleur particulière après le boom des prix agricoles de 2007-2008. On parle d’accaparement des terres et en anglais de « land grabbing », un terme plus critique, qui implique l’idée de mainmise.

Une grande opacité entoure les accords et il est donc difficile de mesurer l’ampleur exacte du phénomène. Les deux sources disponibles – soit la base de données Land Matrix établie par l’International Land Coalition et celle de l’ONG Grain – convergent pour estimer que la surface concernée est de l’ordre de 30 à 37 millions d’hectares (soit entre 300 000 et 370 000 km2).

un enchevêtrement opaque des investissements

Les données de Land Matrix montrent le caractère très généralisé du phénomène. À peu près tous les pays – hormis ceux d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest – sont concernés comme « receveurs ». Mais, et c’était a priori moins évident de manière intuitive, c’est tout aussi vrai pour les pays « émetteurs ». Cela veut dire qu’il existe des investissements croisés au sein d’une même région du monde, notamment en Afrique. La carte ci-dessous montre la répartition géographique des accords.

Du côté des principaux pays investisseurs, on trouve en tête les États-Unis, avec 8,2 millions d’hectares recensés. La Chine ne vient qu’en quatrième position, après la Malaisie et Singapour. Du côté des pays « receveurs », tous les continents du Sud sont concernés, avec notamment la République démocratique du Congo, le Brésil et l’Indonésie, auxquels il faut ajouter l’Ukraine et la Russie.

Contrairement à une idée reçue, la présence des États-Unis en Afrique est supérieure à celle de la Chine : 3,7 millions d’hectares, contre 2,5 millions. Cependant, ces données ne rendent pas compte de l’enchevêtrement des investissements ni des spécialisations. C’est ce qui permet sans doute d’expliquer pourquoi le Brésil a vendu 2,4 millions d’hectares à des investisseurs étrangers, mais en détient 3 millions dans d’autres pays.

souveraineté alimentaire remise en cause

Certains accords prévoient des investissements d’infra-structure susceptibles d’avoir des effets positifs. Mais dans la majorité des cas, comme le souligne l’International Land Coalition, « le modèle dominant d’acquisition de terres à grande échelle a mis en péril les droits et les moyens de subsistance des communautés rurales ». Rien ne permet d’« invalider l’idée qu’il s’agit de mainmise sur les terres ». Dans des pays où il n’existe pas de droits de propriété solidement établis, où les autorités locales ont un intérêt direct à passer un deal avec les multinationales, les achats de terres se traduisent souvent par des expulsions

En 2016, une coalition internationale d’ONG a publié le rapport « Terres communes : sécuriser les droits fonciers et protéger la planète ». Il souligne que « les peuples autochtones et les communautés locales protègent la moitié des terres du globe, mais n’en possèdent formellement que 10 % ». Ce sont donc 2,5 milliards de personnes qui sont « menacées par la faim et la pauvreté si leurs droits fonciers ne sont pas protégés ». La campagne Land Rights Now appelle au doublement de la surface des terres appartenant aux communautés d’ici à 2020.

L’éviction de l’agriculture paysanne par l’agrobusiness prive les paysans de leurs ressources. Si certains trouvent un emploi d’ouvrier agricole mal payé, la majorité va grossir les rangs des sans-terre qui végètent autour des grandes villes ou bien cherchent à émigrer. Et comme une partie des terres est utilisée à des productions comme les biocarburants ou l’huile de palme, c’est l’autosuffisance alimentaire qui est remise en cause. Sans même parler des effets collatéraux sur l’accès à l’eau, détournée au profit de cultures comme celle du sucre de canne, et de l’impact sur l’environnement.

Le seul point positif est que les mouvements sociaux et les campagnes de soutien ont quelque peu freiné le développement du phénomène et contribué à porter le problème sur la place publique. Enfin, la question concerne aussi un pays comme la France. Une loi contre l’accaparement des terres agricoles a été en partie invalidée par le Conseil constitutionnel sous prétexte qu’elle portait « une atteinte disproportionnée au droit de propriété et à la liberté d’entreprendre. » Un bon résumé !

Site : hussonet.free.fr

Pourquoi acheter des terres ?
L’agriculture est devenue un bon placement, que ne négligent pas les multinationales ni même certains grands fonds de pension. Les terres achetées permettent de mener à grande échelle des cultures non alimentaires. Mais les investisseurs peuvent aussi chercher à garantir les sources d’approvisionnement en produits agricoles. La question est alors de savoir si le produit des terres achetées est plutôt destiné à la revente sur le marché mondial ou sur celui du pays investisseur. C’est cette question que se sont posée les auteurs d’une étude récente du FMI. Ils montrent que les achats de terres relèvent plutôt d’un « investissement visant à l’indépendance alimentaire que d’une plateforme de recherche de profit ». Mais ce constat ne change rien au fait qu’il s’agit la plupart du temps d’une spoliation, par ailleurs souvent financée par la Banque mondiale.
Michel Husson

 

Procès Monsanto : Le glyphosate reconnu responsable du cancer d’un jardinier californien.

Dewayne Johnson au moment du verdict lors du procès contre Monsanto le 10 août 2018

Dewayne Johnson au moment du verdict lors du procès contre Monsanto le 10 août 2018
JOSH EDELSON / AFP

Le jury d’un tribunal de San Francisco a condamné vendredi le géant de l’agrochimie Monsanto, qui a immédiatement annoncé son intention de faire appel de cette décision, à payer près de 290 millions de dollars de dommages pour ne pas avoir informé de la dangerosité de son herbicide Roundup, à l’origine du cancer d’un jardinier américain.

Les jurés avaient commencé à délibérer le 8 août après plus d’un mois de débats dans ce procès historique, le premier à concerner le caractère possiblement cancérigène des produits au glyphosate de Monsanto. Ils ont déterminé vendredi que Monsanto avait agi avec « malveillance » et que son herbicide Roundup, ainsi que sa version professionnelle RangerPro, avaient « considérablement » contribué à la maladie du plaignant, Dewayne Johnson. Continuer la lecture de Procès Monsanto : Le glyphosate reconnu responsable du cancer d’un jardinier californien.

Tarn-et-Garonne : fiché dans le cadre de l’affaire Benalla, un responsable communiste saisit la CNIL

Par Laurent Dubois
© MaxPPP
© MaxPPP

Le porte-parole du parti communiste (PC)  du Tarn-et-Garonne a été très actif sur les réseaux sociaux au sujet de l’affaire Benalla. Cet activisme lui a valu d’être fiché par une ONG spécialisée dans la lutte contre la désinformation. Le responsable communiste a saisi la CNIL.

Le fichier recense les comptes Twitters les plus actifs sur l’affaire Benalla. Établi par DisinfoLab, une ONG belge luttant contre la désinformation, ces données devaient permettre de détecter l’existence d’une éventuelle ingérence russe. La masse de tweets, plus de 4,5 millions, pouvait correspondre à l’existence de bots, des robots chargé de gonfler artificiellement le flux sur Twitter.

Cette hypothèse a été écartée. Ce sont bien de vrais comptes, derrières lesquels se trouvent de vraies personnes physiques, qui ont généré le buzz.
Mais c’est justement le problème. Le porte parole du PC 82 s’est retrouvé fiché pour les besoins de l’étude de l’ONG DisinfoLab. Thomas Porte a décidé de saisir la CNIL.

Le tarn-et-garonnais n’est pas le seul à contester son fichage. 3393 personnes figurent dans la liste. Plusieurs « fichés » ont décidé de se tourner vers le « gendarme » du Net.

Macron en Dordogne, la fraise sur le dessert

Nous publions la « lettre ouverte à Emmanuel Macron »  que nous a envoyée Gaëlle Naulin, la productrice qui a fourni les fraises du dessert offert au Président de la République, mercredi 18 juillet, à l’occasion de sa visite en Dordogne : « la fraise sur le dessert est issue de l’agriculture paysanne, pas de l’agro-business. »

« Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre,
Que vous lirez peut être,
Si vous avez le temps…

Monsieur le Président, nous nous sommes déjà croisés. Paysanne nouvellement installée, j’ai fait partie, le 22 février 2018, des invités au Palais de l’Elysée alors que vous adressiez votre discours à la nouvelle génération agricole. Nous avons échangé, à cette occasion, une poignée de main.

Ce mercredi soir, 18 juillet 2018, à l’occasion de votre visite en Dordogne, nous nous recroisons… Vous avez dîné à « La Péniche ». J’espère que vous aurez apprécié ce repas composé avec nos produits périgourdins. Sachez que la « fraise » sur le dessert vient de notre ferme « Le Gaec des délices » où je suis associée avec mon mari. Nous travaillons en polyculture-élevage en agriculture biologique sur la ferme familiale et sommes spécialisés dans la culture de la fraise.

Ces quelques mots pour vous dire qu’il ne pourrait y avoir une telle richesse gastronomique sans l’agriculture paysanne, l’agriculture défendue par la Confédération paysanne, syndicat auquel mon mari et moi sommes adhérents. La Dordogne est un territoire où grand nombre de filières agricoles sont représentées et où l’agriculture paysanne a tout son sens. On y trouve des fermes nombreuses, diversifiées, autonomes et créatrices d’emplois. C’est ainsi que nous pourrons maintenir une alimentation de qualité et de proximité, préserver les beaux paysages qui dessinent notre pays et plus largement, limiter l’impact des pratiques de l’être humain sur la planète.

L’agriculture n’a malheureusement pas ce seul visage. On nous répète sans cesse la nécessaire cohabitation de l’agro-business et de l’agriculture paysanne. Cela pourrait être envisageable si l’agrobusiness n’était pas prédatrice de l’agriculture paysanne. Nous refusons d’être les « sacrifiés » du système. Le productivisme, le libre-échange et la chimie ne sont pas des systèmes durables et conduisent à des déserts ruraux. La suppression des services publics ne fait qu’accélérer le processus.

Une nouvelle fois, nous faisons appel à vous, Monsieur le Président, pour mettre en place d’urgence des politiques publiques qui puissent changer le cap de l’agriculture. Ces politiques doivent valoriser, soutenir l’agriculture paysanne, doivent permettre aux paysannes et paysans de vivre dignement de leur métier. Elles doivent favoriser les installations en agriculture de la nouvelle génération agricole qui a conscience des enjeux actuels.

Monsieur le Président, parce que nous souhaitons que vous puissiez continuer à déguster des produits de qualité ainsi que le plus grand nombre de nos concitoyen.ne.s, nous souhaitons des actes forts qui permettent enfin que l’agriculture paysanne ne soit pas sacrifiée et continue à régaler nos papilles. »

Gaëlle Naulin, Eglise-Neuve-de-Vergt (Dordogne), 19 juillet 2018.

Les plateformes numériques de travail sont prétexte au dumping social.

SAVOLDELLI_Pascal Senateur PCF credit Senat

SAVOLDELLI_Pascal Senateur PCF credit Senat

Les plateformes numériques de travail sont partout : livraison de repas, transport de personnes, design, traductions, menus travaux… La modernité de l’outil est un prétexte à un contournement massif du droit social. En dépit de la liberté affichée, les travailleuses et les travailleurs des plateformes numériques se trouvent dans des situations d’exploitation d’une intensité digne du siècle dernier.

Privés du statut de l’emploi, ils n’ont en effet quasiment aucun droit. Paiement à la tâche, absence de salaire minimum ou d’assurance-chômage, absence de protection contre le pouvoir de contrôle et de sanction des plateformes (pouvant aller jusqu’à la rupture du contrat : la « désactivation ») ou encore une protection contre les accidents professionnels de nature assurantielle s’avérant injuste et inefficace, puisque construite avec et pour les plateformes.

La question des plateformes de travail est alors celle de la paupérisation des personnes qui subissent la révolution numérique comme un nouveau coup de fouet du néolibéralisme. Celles et ceux qui soutiennent le développement de ces modèles économiques en dehors des réglementations qui devraient leur être appliquées (droit social, réglementations du secteur d’activité, etc.) s’attaquent en réalité au modèle salarial et favorisent le dumping social. Ils mettent ainsi à mal les entreprises qui respectent la loi et contraignent les populations les plus fragiles à rester à l’écart du statut de l’emploi : un travail sans protection, des précaires toujours plus précaires et toujours plus exploités.

Partout, pourtant, les contestations montent et se multiplient pour dénoncer cette nouvelle forme si brutale d’exploitation. Cependant, aucune unité des luttes n’a encore pu s’opérer au niveau national et international en raison de l’absence de voix syndicales et politiques fortes et sans équivoque pour les porter à ces niveaux. Il est temps que cela change.

Mesurant non seulement la situation d’extrême précarité des travailleurs des plateformes mais aussi le risque réel de développement et de contagion de ces nouveaux modèles dans tous les secteurs, nous avons décidé de prendre le problème au sérieux et de réfléchir à la constitution d’un bouclier social pour les protéger.

Nous avons donc travaillé avec le groupe CRCE pour proposer un amendement au projet de loi dit « avenir professionnel » en faveur de l’application du droit social aux travailleurs des plateformes. Surtout, nous allons initier très prochainement un tour de France sur plusieurs mois pour établir un diagnostic national. Il s’agit d’un premier pas vers la constitution d’un rapport et d’une proposition de loi.

Pour commencer, ce travail se fera autour des coursiers à vélo, très en demande d’appui à un moment où ils s’organisent syndicalement et internationalement. Jeudi dernier, nous avons donc réuni une équipe pour lancer cet ambitieux projet, avec des spécialistes des plateformes numériques de travail, en premier lieu desquels figurent évidemment les travailleurs eux-mêmes. Se sont ainsi notamment joints à nous des représentants du Clap (syndicat parisien de coursiers), de CoopCycle (plateforme coopérative conçue comme une alternative éthique) ou la CGT coursiers Gironde, comprenant des grandes figures de la lutte telles que Jérôme Pimot ou Arthur Hay.

À l’occasion de notre tour de France, nous organiserons des événements festifs pour libérer la parole, informer, discuter et débattre, avec des travailleuses et travailleurs, des syndicalistes, des élu·e·s, des universitaires, des citoyennes et des citoyens… Nous voulons faire converger les savoirs et unir les luttes. La Fête de l’Humanité sera par ailleurs un temps fort de ce projet.

Notre objectif, à l’inverse de certains, est ainsi de préparer concrètement la voie à tracer pour enfin penser l’encadrement des plateformes et du statut de leurs travailleuses et travailleurs dans une perspective humaniste et progressiste. Nous annonçons alors le lancement du premier volet de notre bataille : « Pédale et tais-toi ! Pour une véritable protection des travailleurs numériques » #PETT. Contre le capitalisme de plateforme, il est temps que les travailleuses et les travailleurs puissent faire entendre leur parole. Nous en serons désormais un porte-voix.

Pascal Savoldelli Sénateur du Val-de-Marne

Fabien Gay Sénateur de Seine-Saint-Denis

Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Golfech au ralenti pour éviter la surchauffe

Une réacteur à l'arrêt, l'autre en production réduite à Golfech./ Photo DDM archives.
Un réacteur à l’arrêt, l’autre en production réduite à Golfech./ Photo DDM archives.

La canicule a aussi effet sur la production d’énergie de la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne. Le personnel a en effet été obligé de réduire légèrement la puissance de production. Alors qu’elle est d’habitude de 1300 mégawatts (mW), elle a dû être abaissée à 1000 mW sur le réacteur n° 1.
Le tout pour respecter la règlementation en matière de rejets thermiques. Il est à noter que le réacteur n°1 est lui toujours en arrêt, pour rechargement de combustible, auquel est ajouté certaines opérations de maintenance.

Un tiers des réacteurs français à l’arrêt

Plus globalement, c’est toute la production nucléaire française qui tourne au ralenti ces derniers jours. 20 des 58 réacteurs que compte le parc nucléaire sont à l’arrêt ou leur puissance est reduite. Quinze le sont pour travaux, et les autres à cause de la canicule. Avec les fortes chaleurs, l’eau utilisée pour les refroidir est en effet considérée comme trop chaude pour être ensuite rejetée.