La loi sur le téléphone portable publiée

La loi sur « l’encadrement de l’utilisation du téléphone portable dans les établissements d’enseignement » a été publiée au Journal officiel du 5 août. Alors que le ministre et le gouvernement communiquent sur une loi « d’interdiction » , le texte législatif semble créer au contraire de nouvelles autorisations. En réalité l’avenir de ce texte est entre les mains des établissements qui restent seuls face au problème.

Fort courte (4 articles seulement), la loi stipule que « l’utilisation d’un téléphone mobile ou de tout autre équipement terminal de communications électroniques par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges et pendant toute activité liée à l’enseignement qui se déroule à l’extérieur de leur enceinte, à l’exception des circonstances, notamment les usages pédagogiques, et des lieux dans lesquels le règlement intérieur l’autorise expressément ». Un paragraphe élargit le texte initial aux lycées : Dans les lycées, le règlement intérieur peut interdire l’utilisation par un élève des appareils mentionnés au premier alinéa dans tout ou partie de l’enceinte de l’établissement ainsi que pendant les activités se déroulant à l’extérieur de celle-ci ».

Autrement dit la loi interdit le portable à l’école et au collège par défaut et donne aux lycées la possibilité de le faire. « La méconnaissance des règles fixées en application du présent article peut entraîner la confiscation de l’appareil par un personnel de direction, d’enseignement, d’éducation ou de surveillance. Le règlement intérieur fixe les modalités de sa confiscation et de sa restitution ». Sous ces aspects là la loi est bien une loi d’interdiction.

Mais il faut tout de suite apporter deux restrictions importantes. La première c’est que la loi précédente interdisait , sans dérogation possible, déjà les usages du portable au collège et à l’école. Comparativement au texte précédent celui ci est plus permissif à ces deux niveaux là. La confiscation était déjà possible.

Seconde restriction : le texte ne dit rien sur la façon de faire respecter ces interdictions d’autant que la loi permet aussi des autorisations. La seule interdiction totale serait paradoxalement la cour de récréation. Mais comment concrètement la faire respecter ?

Au final cette loi est très représentative des pratiques de JM Blanquer. La loi a d’abord une finalité politique qui flatte un électorat conservateur. Sur le terrain le ministre semble miser sur le conservatisme des personnels de direction et des enseignants pour donner une interprétation rigoureuse de la loi.

La loi comporte ainsi une belle ambiguïté supplémentaire sur le plan culturel. Alors qu’elle envisage des utilisations pédagogiques du portable elle brasse un discours d’interdiction. Lisons ce qu’écrit Bruno Devauchelle sur son blog.  » Le choix d’engager un texte sous le thème de « l’interdiction » est en fait un signe de faiblesse éducative et managériale… Plutôt que de favoriser des usages responsables on commence par interdire. Le sens d’apparition des mots dans les trois textes n’est pas neutre : si l’on commence par interdire et qu’ensuite on écrit « mais… », c’est qu’on n’est pas bien sûr de pouvoir arriver à interdire effectivement. C’est une question éducative fondamentale : à un tout petit on peut tenir l’interdiction, à un plus grand c’est plus compliqué (d’où la nuance sur le lycée). Quant aux enseignants, c’est quasiment impossible d’interdire, eux qui sont nombreux à avoir déjà autorisé l’utilisation de ces appareils dans leur classe (au collège et au lycée). Si l’interdiction est une agitation verbalo-juridique, l’autorisation mesurée aurait été un engagement éducatif d’une autre nature… Faut-il comprendre que le monde adulte est en train de prendre peur d’un « monstre » qu’elle aurait engendré ?.. L’état est sauf, il tient l’école, la discipline et donc revendique l’autorité. Malheureusement l’autoritarisme n’est pas l’autorité. Seule cette dernière est véritablement éducative, celle qui « autorise » pour reprendre ce que disait et écrivait Jacques Ardoino ».

F Jarraud

La loi

Article B Devauchelle

Le PCF demande des moyens pour le sport

Après l’appel de Marie-George Buffet, puis celui d’Ivry, Denis Masseglia, Président du CNOSF, vient, à son tour, de lancer une pétition nationale pour une augmentation des moyens dédiés au sport. Depuis de trop nombreuses années le sport est considéré comme la cinquième roue du carrosse avec des budgets continuellement en baisse. Le budget des sports atteint un niveau dérisoire de 0,13% du budget de la nation. Le PCF milite pour un budget du sport sanctuarisé à hauteur de 1% du budget de la Nation.

Denis Masseglia a raison de crier au hold-up avec une baisse du plafond de la taxe Buffet de 40 à 25 millions d’euros au moment où les droits TV de la Ligue 1 de football dépassent le milliard d’euros. A cela s’ajoute la baisse des crédits du CNDS, la suppression des contrats aidés, la réduction des dépenses publiques infligée aux collectivités locales ou encore la baisse du nombre de fonctionnaires qui interviennent dans le sport.
La victoire de la France à la coupe du monde de football et l’attribution des Jeux Olympiques 2024 à Paris s’accompagne d’un mépris notoire du sport amateur. Tout laisse à croire que le gouvernement Macron a définitivement fait le choix de la marchandisation du sport plutôt que celui du droit d’accès au sport pour toutes et tous.

L’Etat doit participer à la prise en charge des licences sportives à hauteur de 50% pour les jeunes et les plus démunis comme cela existait avec « les coupons sport ». Il doit investir massivement dans un grand plan de rattrapage des équipements sportifs, faute de quoi les collectivités locales et les clubs seront incapables d’aménager les conditions nécessaires à l’accueil des pratiques sportives pour toutes et tous.

Le budget 2019 des sports doit être à la hauteur des besoins, afin de lancer un plan de construction-rénovation d’équipements sportifs de proximité, un plan d’aide aux associations sportives, particulièrement dans les villes et quartiers populaires, et des moyens permettant de redonner toute sa place à l’Education Physique et sportive et au sport scolaire.
Seul cet engagement fort de l’État permettra de redonner toute sa place au sport dans notre société mais également de construire un héritage solide et pérenne des Jeux Olympiques et paralympiques pour notre pays.
Dans le cas contraire, l’objectif de la ministre des sports, qui pariait sur 3 millions de pratiquants supplémentaires d’ici 2022, restera lettre morte et l’héritage ne sera que le vernis du dossier de Paris 2024. Laura Flessel doit s’exprimer.

Le PCF est favorable à un grand service public du sport avec les moyens financiers et humains nécessaires, qui s’appuie sur quatre piliers renforcés : un ministère des sports et ses directions territoriales, les collectivités, l’éducation physique et sportive et les associations sportives. Une agence aux contours flous ne garantira en rien le droit d’accès au sport pour tous et toutes car elle se substituera à la souveraineté populaire.

Pour prendre part à la mobilisation, le PCF organisera à la Fête de l’Humanité des 14, 15 et 16 septembre prochain, de nombreuses initiatives dans ce sens avec des personnalités politiques et sportives.

Nicolas Bonnet Oulaldj, Responsable de la commission Sport au PCF