Gauche européenne et immigration : la réponse de Roger Martelli à Djordje Kuzmanovic in Regards

L’historien Roger Martelli, directeur de la publication de la revue Regards, répond à Djordje Kuzmanovic, orateur national de la France insoumise et candidat FI aux européennes, sur les questions migratoires.

Dans un entretien publié sur site de l’Obs, Djordje Kuzmanovic, présenté comme le conseiller de Jean-Luc Mélenchon et candidat potentiel de la France insoumise aux prochaines européennes, affirme son soutien aux analyses de l’Allemande Sahra Wagenknecht, l’une des principales figures du parti Die Linke. Se fixant l’objectif « de ralentir, voire d’assécher les flux migratoires » par le recours à un « protectionnisme solidaire », il fustige « la bonne conscience de gauche ». « Lorsque vous êtes de gauche et que vous avez sur l’immigration le même discours que le patronat, il y a quand même un problème », assène-t-il. Mais n’est-on pas en droit de s’étonner plus encore quand, se réclamant de la gauche, on tient des propos qui pourraient être taxés de proches du discours d’extrême droite ?

Laissons les polémiques malsaines au vestiaire. Discutons des arguments retenus.

1. Le capitalisme contemporain est-il pour la libre circulation des personnes, comme il l’est pour celle des marchandises et des capitaux ? Sur le papier seulement : dans la pratique, la force de travail est la seule marchandise qui ne circule pas en pleine liberté. En fait, l’objectif fondamental du capital est de maximiser la compétitivité par la réduction globale des coûts salariaux. Or, à l’échelle de la mondialisation, cette réduction s’opère avant tout dans les zones de faible prix du travail, dans l’ensemble des pays du Sud, y compris les États dits émergents.

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Primaire : Vers un boycott des évaluations Blanquer ?

Les livrets des évaluations Blanquer ne sont pas encore arrivés dans toutes les écoles et encore moins dans les mains de tous les professeurs de CP ou CE1. Mais déjà ils font du bruit. La question du boycott des évaluations ou de la remontée des résultats vers le ministère est posée dans plusieurs départements. Les critiques portent sur le contenu des évaluations qui serait décalé par rapport aux pratiques de classe, inadapté aux enfants voir les pousserait à commettre des erreurs. Mais des professeurs des écoles mettent aussi en cause le protocole de ces évaluations qui dépossède l’enseignant de la correction et lui renvoie des injonctions pédagogiques. La finalité d’évaluations de chaque élève interroge aussi : s’agit-il d’évaluer les élèves ou le « mérite » des enseignants et des écoles, sachant que trois évaluations ponctuent l’année : entrée en CP, mi CP et entrée en CE1.

La promesse ambigüe d’E. Macron

Après un premier essai raté début 2017 – le ministère avait du faire marche arrière après la publication d’évaluations de CP inadaptées aux élèves – l’éducation nationale remet ça à cette rentrée en doublant les années. Les évaluations auront lieu à la fin du mois de septembre en CP et en CE1 et au milieu de l’année en CP. Des livrets sont en cours de distribution dans les écoles. Les enseignants devront en saisir les résultats dans un site national et ils auront en retour l’évaluation de chaque élève et des consignes pour leur enseignement. Chaque inspecteur aura aussi les résultats de sa circonscription. Continuer la lecture de Primaire : Vers un boycott des évaluations Blanquer ?

Lire c’est comprendre. Donc apprendre à lire, c’est apprendre à comprendre ce qui est écrit.

Sous Blanquer, on ne verra qu’une seule tête ?
Eveline Charmeux présente elle-même son livre comme « une démarche complète, de la maternelle à la fin du collège, pour un vrai savoir lire. C’est le bilan de cinquante années de travail sur la lecture ; une alternative réelle au B.A. BA syllabique ! ».
Rachel Schneider, du SNUipp, l’a lu et le défend avec passion.

Eveline Charmeux, agrégée de grammaire, ancienne formatrice d’enseignants et chercheuse (« de terrain », selon son expression) à l’INRP, a publié depuis 1967 de nombreux ouvrages, auxquels s’ajoutent des outils d’aide à la construction de la pratique pédagogique, sur l’enseignement de la lecture, de l’orthographe, de la production de textes et de manière générale, sur la maîtrise de la langue.

« En fait, mon métier n’a jamais changé, et maintenant moins que jamais : ce sont toujours les problèmes de formation des enseignants qui me passionnent, vers la recherche de conceptions d’éducation réellement démocratiques, ce qui est loin d’avoir été le cas jusqu’ici, et ce qui ne semble guère devoir être le cas dans l’avenir qu’on nous promet », disait-elle pendant les années De Robien, où elle a subi de violentes attaques des ennemis de la pédagogie, déjà appelée, il y a 12 ans, « pédagogisme ». Jean-Michel Blanquer, directeur de cabinet adjoint de De Robien en 2006, déclarait il y a encore un an, n’avoir que deux ennemis : « le pédagogisme et l’égalitarisme ». Certaines choses semblent ne pas changer… et pourtant, elles s’aggravent. Continuer la lecture de Lire c’est comprendre. Donc apprendre à lire, c’est apprendre à comprendre ce qui est écrit.