Loi Blanquer : la loi du marché éducatif contre l’égalité (communiqué PCF)

Une énième réforme de l’école est présentée ce jour au Conseil supérieur de l’éducation. Un projet de loi qui s’attaque à tous les sujets, de l’âge de l’instruction obligatoire au financement de l’enseignement privé en passant par le développement de l’expérimentation et de l’évaluation. Jean-Michel Blanquer déclarait pourtant quelques mois après son arrivée Rue de Grenelle que « l’école n’a pas besoin, à chaque alternance politique, d’une nouvelle loi ».

L’enseignement privé est le grand gagnant de la réforme puisque les communes devront désormais le financer dès la maternelle, par le biais de l’obligation scolaire à partir de trois ans. Un coût que l’État s’engage à prendre en charge pour l’année à venir… au détriment des moyens accordés à l’école publique.

De même, sous couvert d’expérimentation, le ministère entend encourager le développement d’offres éducatives des plus diverses, publiques comme privées. Balayant le caractère national de l’éducation, on veut donner aux familles la liberté de choisir l’école de leurs enfants en fonction des choix pédagogiques et didactiques de chaque établissement. Un marché ouvert qui renforce les inégalités entre les élèves.

La liberté et l’autonomie des acteurs s’arrêtent cependant aux portes du ministère puisque ce même projet de loi propose de substituer au CNESCO, instance indépendante d’évaluation des politiques éducatives reconnue par la profession, un organisme placé sous le joug du ministre lui-même. L’évaluation est réduite à l’état d’un outil de contrôle des établissements et des personnels, qui n’ont que le libre choix d’obéir aux injonctions et fantaisies ministérielles.

Ce projet de loi s’oppose une nouvelle fois au principe d’égalité sur lequel est fondé l’école publique. Le Parti communiste français sera de toutes les batailles face à ce nouveau coup de force de Jean-Michel Blanquer. Avec son réseau école et avec tous les acteurs de l’éducation, le PCF propose de construire une école de l’égalité et de l’émancipation.

PCF le 15 octobre 2018

Moissac: discrimination et milices (Communiqué PCF)

C’est avec stupéfaction et désolation que nous prenons connaissance du contenu de l’article de M. l’adjoint à la sécurité de Moissac parut dans les pages de Moissac Mag d’octobre 2018.

En effet, si l’on excepte le louable engagement pour la tranquillité des habitants, on est sidéré par la présence de propos à caractères discriminatoires envers une partie de la population ici stigmatisée car « peu au fait des habitudes occidentales », propos relevant de l’opposition des civilisations que ne renierait pas le RN local. L’amalgame est parfait quand vient ensuite la question « des poubelles jetées n’importe où » …

Mêmes les solutions avancées ont des relents de milices locales ou pêle-mêle, gendarmes, policiers municipaux se verraient adjoindre des citoyens et des associations dans une brigade de lutte contre les incivilités. A quand des patrouilles dans les rues moissagaises ? Armées ou non ? Et dans quel cadre juridique ?

Par ailleurs le ton dramatique employé n’est pas de nature à apaiser le climat, il est ici question de « survie de notre cité » avec des accents moralisateurs parfois comme « se comporter mieux pour bien vivre dans notre ville ».

L’idée même que la municipalité adhère à « voisins vigilants » est une incongruité car est-ce le maire, les élus, les agents de la commune qui seront partie prenante et en cela sous quelle forme et dans quel cadre ?

Quid donc de la nécessaire responsabilité de l’état ?

Enfin, il est inadmissible qu’un élu s’immisce dans la gestion des scolarités en pointant du doigt « l’absentéisme scolaire » comme facteur d’incivilités comme si la prévention et la lutte contre le décrochage, les absences ne se faisaient pas au sein des établissements de l’éducation nationale.

Il est regrettable que la perspective des échéances municipales de 2020 ultra-droitise le discours de cette majorité qui vient chasser les électeurs-trices du RN avec un argumentaire démagogique et fourre-tout.

Cette vision sécuritaire est à l’opposé de nos convictions et des solutions alternatives sont possibles avec un engagement de l’état fort en moyens humains et financiers adaptés.

PCF Cantons de Castelsarrasin/Moissac/Valence et Pays de Serres