Combien y a-t-il de pauvres en France ? Pour répondre à cette question, c’est devenu un quasi-réflexe de regarder le fameux taux de pauvreté calculé chaque année par l’Insee. Celui-ci, rappelons-le, rapporte à la population totale le nombre de personnes (ou de ménages) dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian.
Précieux pour mesurer les évolutions du phénomène, ce taux de pauvreté est néanmoins conventionnel : pourquoi 60 % et pas 50 %, par exemple ? Et après tout, la pauvreté n’est-elle qu’une question d’argent ? De telles question se posent en fait pour toutes les approches objectives, bien obligées d’engager une certaine définition de la pauvreté (qu’il s’agisse d’un seuil de revenu, d’un nombre de privations matérielles, du fait de percevoir ou non un minimum social…) pour pouvoir la mesurer et, de ce fait, de laisser dans l’ombre les nombreuses autres dimensions d’un phénomène éminemment complexe.