Noëlle Lenoir (Radio France) et les gilets jaunes : l’éthique de la haine

par Denis Souchon,

En décembre 2017, soit quelques mois après la nomination de Noëlle Lenoir à la tête de la présidence du Comité d’éthique de Radio France, et quelques jours après qu’elle ait fait publiquement la démonstration de son « humour décapant », nous posions la question suivante : « Tour à tour haut fonctionnaire, ministre, et avocate, familière de tous les cercles du pouvoir, tant administratif que politique, économique que médiatique, sans expérience journalistique significative, on se demande de quelle forme d’indépendance (et d’éthique) peut se prévaloir cette représentante éminente de la noblesse d’État partie pantoufler dans le privé. » Suite à l’observation de son militantisme virulent contre les mobilisations des gilets jaunes, nous la reposons aujourd’hui : que fait encore Noëlle Lenoir à la tête du Comité d’éthique de la radio publique ?

Nous savons maintenant que Noëlle Lenoir aspire au rôle de pasionaria du combat de l’oligarchie contre les gilets jaunes. En effet, son fil Twitter est un catalogue de tous les types d’ « arguments » utilisés pour mater et essayer de décrédibiliser les révoltes et mouvements sociaux en cours contre les inégalités et injustices sociales caractéristiques de l’actuel ordre social.

Voici une sélection de treize tweets de cette militante vindicative :












Un « sans-faute » ? Les victimes de violences policières se réjouiront sans doute de « l’éthique » que recouvre une telle décoration. Et quand elle ne relaie pas les déclarations de la police, quand elle ne met pas les morts sur le dos (de la mobilisation) des gilets jaunes eux-mêmes, Noëlle Lenoir communie avec le « mouvement » des foulards rouges revendiquant (entre autres) la « fin des blocages », en publiant leurs communiqués… et leurs sarcasmes :

C’est encore avec son sens tout particulier de l’éthique et de l’indépendance qu’elle donne de l’écho à la « Marche républicaine, pacifique et citoyenne pour les libertés », lancée récemment par un sympathisant LREM via le collectif « Stop. Maintenant ça suffit » :

Et ce n’est pas fini ! Les 7 et 10 décembre 2018, Le Point et Le Monde publiaient deux versions quasi identiques d’une tribune titrée « Retour au calme et fin de l’impunité, une urgence pour tous ! » Tribune signée, dixit Le Monde, par « un collectif de juristes emmené par Noëlle Lenoir. »

En voici quelques morceaux de bravoure :

– Sans retour au calme, le dialogue n’est que cacophonie. En abandonnant la rue à la furie de la foule, la République se renie et la France perd tout crédit international.

– Après les scènes de guerre civile auxquelles les Français et la terre entière ont assisté médusés depuis le lancement du mouvement des Gilets jaunes, via les télévisions et les réseaux sociaux, après les drames causés par leur action chaotique, devant le spectacle consternant des policiers brutalisés, des vitrines brisées, des voitures brûlées, des entreprises en chômage technique, des commerces mis à sac, des ambulances bloquées, de l’économie sinistrée, l’urgence est de rétablir l’ordre et de faire justice.

– C’est l’obligation déontologique des médias qui, surmontant leur propension au sensationnalisme et leur habituel réflexe d’empathie à l’égard d’insurgés se disant « en souffrance sociale », devraient témoigner de la gravité des faits.

– Et comment éluder la responsabilité personnelle de ceux qui, sachant comment les choses se sont passées, après un nouveau samedi d’anarchie ?

– Si cette main tendue [par le gouvernement] était refusée et si la violence persistait, l’inspiration nihiliste de ce mouvement deviendrait manifeste.

– Et que penser de mots d’ordre qui n’ont plus rien à voir ni avec la fiscalité des carburants ni avec aucun problème du quotidien : convergence des luttes, ouverture de cahiers de doléances, assises de ceci et états généraux de cela, assemblées citoyennes élues par acclamation ou à la proportionnelle intégrale, prise du pouvoir par le « peuple » et suppression du Sénat, « abdication » du président… ? Et pourquoi continuer à manifester alors que le gouvernement a satisfait à la revendication première du mouvement ? Le prix à la pompe n’était-il donc que le prétexte d’un défoulement nihiliste ?

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Comment les auditeurs et personnels des stations de Radio France peuvent-ils accepter que Noëlle Lenoir reste présidente du Comité d’éthique de Radio France ?

Denis Souchon

Justice. Les prud’hommes entrent en rébellion

Les juges de la Somme ont motivé leur décision sur la seule convention 158 de l’OIT. Denis Charlet/AFP

Les juges de la Somme ont motivé leur décision sur la seule convention 158 de l’OIT. Denis Charlet/AFP

 

Mardi, 8 Janvier, 2019

Dans le sillage de ceux de Troyes, les juges d’Amiens et de Lyon ont rejeté le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif mis en place par les ordonnances Macron.

Le simple revers judiciaire se transforme en série noire pour les ordonnances Macron. Dans la foulée du jugement des prud’hommes de Troyes du 13 décembre, ce sont ceux d’Amiens et de Lyon qui, les 19 et 21 décembre, a-t-on appris dimanche et lundi, ont déclaré, à leur tour, contraire aux textes internationaux ratifiés par la France le plafonnement des indemnités dues à un salarié reconnu victime de licenciement abusif.

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