Les enseignants tarn-et-garonnais manifestent contre la carte scolaire et la réforme du lycée

Une partie des enseignants en grève s’est réunie à Albasud avant de rejoindre la manifestation régionale organisée ce jeudi à Toulouse.

Une partie des enseignants en grève s’est réunie à Albasud avant de rejoindre la manifestation régionale organisée ce jeudi à Toulouse. DDM, Manuel Massip
l’essentiel A l’appel de plusieurs syndicats, des enseignants du primaire et du secondaire étaient en grève aujourd’hui. Ils dénoncent la future réforme du lycée et la nouvelle carte scolaire du Tarn-et-Garonne.

Pas évident d’être audible durant le mouvement des Gilets jaunes. Les enseignants essayent pourtant de se faire entendre depuis plusieurs semaines pour dénoncer la réforme du lycée préparée par le gouvernement pour la rentrée de septembre. Après une opération de blocage du lycée Michelet en décembre dernier, des refus de collaborer à des réunions de travail dans les lycées montalbanais, une mobilisation devant les grilles de la préfecture le 12 janvier et une opération d’occupation de salle en nocturne la semaine dernière, 46 enseignants du lycée Michelet de Montauban viennent de cosigner une lettre envoyée à la rectrice où ils dénoncent « un nouveau bac affaibli, dévalorisé, une communication au sujet des enseignements optionnels mensongère, des programmes irréalistes et une réforme du lycée qui aura pour conséquence de supprimer des postes.

« Nous demandons que soit repoussée l’application d’une réforme qui n’a pas fait l’objet d’une réelle concertation avec le corps enseignant et la soumettre à une consultation nationale, revendique le collectif des enseignants du lycée Michelet. Nous demandons également que soit donné aux enseignements optionnels (langues, arts) un coefficient qui valorise le travail et l’investissement de l’élève dans la matière ; le coefficient 1 sur 100 qui leur est aujourd’hui attribué est dérisoire. »

« Mobilisation faible » estime l’inspection académique

Ce jeudi matin à 9 heures, 15 enseignants sur 46 étaient en grève à Michelet. À 10 heures, 20 professeurs avaient débrayé au lycée Bourdelle. À l’appel des syndicats SNUIpp-FSU 82, de la CGT et de Solidaires, des enseignants tarn-et-garonnais ont rejoint la manifestation régionale qui a défilé ce jeudi après-midi à Toulouse entre le rectorat et le Monument aux morts.

On retrouvait aussi des enseignants du primaire qui s’opposent à la future carte scolaire prévue pour le Tarn-et-Garonne. « La mesure des dédoublements de classe de CP et CE1 en éducation prioritaire nécessite à elle seule 15 postes dans notre département. La rectrice n’en prévoit qu’un seul, indique le syndicat. Les effectifs des autres classes vont augmenter ou rester trop chargés, des ouvertures de classes pourtant nécessaires ne se feront pas. »

Du côté de l’inspection académique, on estime sans donner de chiffres que « la mobilisation a été faible » dans le département. Le directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) recevra les proviseurs mardi prochain pour parler de la réforme du lycée et les syndicats du primaire lors du prochain comité technique spécial départemental prévu le 7 février où il sera question de répartition des emplois.

Philippe Cahue

Pourquoi les enseignants veulent être mieux payés

Apparu dans la foulée des gilets jaunes, le mouvement entend lutter contre la dévalorisation matérielle et symbolique du métier d’enseignant.

La rémunération est au cœur des (nombreuses) revendications portées par l’intersyndicale qui a appelé les enseignants à faire grève aujourd’hui. Elle est également portée haut par le mouvement des « stylos rouges », créé dans la foulée des Gilets Jaunes. Également né sous la forme d’un groupe Facebook, il est rapidement devenu très visible (66 000 membres fin janvier). Dans le manifeste qu’ils ont publié, la « revalorisation du métier », via l’augmentation des salaires et la révision des statuts, est en première position. Mais elle ne peut être totalement détachée des autres demandes, que l’exigence « d’une vraie bienveillance de l’Etat pour ses élèves » (limitation du nombre d’élèves par classe, arrêt des suppressions de postes…) et la reconnaissance de « la qualité de notre fonction et de notre travail ». Continuer la lecture de Pourquoi les enseignants veulent être mieux payés

La volonté de mettre au pas les enseignant·e·s

Elle a eu droit à “un rappel au devoir de réserve”, à “une incitation à la plus extrême prudence”. Le rectorat expliquant qu’“un fonctionnaire ne doit pas critiquer sa hiérarchie et l’État employeur”, lui reproche surtout d’avoir indiqué dans sa tribune qu’elle était enseignante ainsi que le nom de son lycée. Pour l’instant aucune sanction n’a été donnée.

Très vite à travers le hashtag, #JeSuisEnseignant, de nombreux profs disent leur volonté de continuer à exprimer librement leur opinion face à la volonté de la hiérarchie et de l’institution de contrôler la parole des enseignant·e·s, de les inciter à se faire discrets, à garder leur opinion pour eux/elles. Pourtant quand on consulte les textes, les choses sont claires : il n’y a pas, dans la loi, d’obligation de réserve pour les enseignant·e·s.

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Méthanisation : un digestat bien indigeste pour les sols et les eaux

24 janvier 2019 / Julie Lallouët-Geffroy (Reporterre)

Côté pile, la méthanisation permet de produire du gaz renouvelable et d’assurer aux éleveurs d’importants compléments de revenus. Côté face, elle présente une vraie menace de pollution des sols et d’émission de gaz à très grand effet de serre. Voici le deuxième volet de notre enquête sur ce mode de production d’énergie.

Cet article est le deuxième des trois de l’enquête de Reporterre sur la méthanisation. Il suit « La méthanisation, l’usine à gaz qui séduit les gros agriculteurs ».


  • Rennes (Ille-et-Vilaine), correspondance

En 2014, lorsque son méthaniseur est entré en fonctionnement, l’éleveur Stéphane Bodiguel a révolutionné sa pratique. Il élève des vaches laitières, des allaitantes, il fait aussi de l’engraissement et des céréales à Sixt-sur-Aff, dans le sud de l’Ille-et-Vilaine. « J’ai repris la ferme de mes parents avec mon frère, mais je n’ai jamais eu la passion pour les animaux, encore moins du lait. À 300 euros la tonne, on est en dessous du prix de revient, c’était intenable. » C’est un reportage sur la méthanisation en Allemagne qui lui a donné l’envie de se lancer. Après cinq ans de réflexion, il a installé un méthaniseur sur sa ferme, et récemment un nouveau moteur pour atteindre une puissance de 610 kW. Autant dire un gros méthaniseur, qui ingurgite pas moins de 30 tonnes de matières par jour. La moyenne des méthaniseurs à la ferme en Bretagne tourne autour des 100, 150 kW. Continuer la lecture de Méthanisation : un digestat bien indigeste pour les sols et les eaux

Les Centres de Planification et d’Education Familiale intégrés dans les Centres de Santé : un modèle qui a fait ses preuves.

Dr Lydia Caillaud, Médecin Généraliste, DU de Gynécologie Médicale et d’ Obstétrique, CMS de Pantin et de Pavillons sous bois

Avant tout, il est bon de rappeler quelques éléments du Code de Santé Publique:

  • Article L2311, les Centres de Planification et d’Education Familiale (CPEF) : ils assurent des consultations de contraception, des actions individuelles et collectives de prévention portant sur la sexualité et l’éducation familiale, des entretiens préalables à l’interruption volontaire de grossesse et des entretiens relatifs à la régulation des naissances dans les suites d’une interruption volontaire de grossesse. Ils organisent en outre des séances de préparation à la vie de couple et à la fonction parentale, et des entretiens de conseil conjugal. Les centres de planification ou d’éducation familiale délivrent à titre gratuit des médicaments ou objets contraceptifs aux mineurs désirant garder le secret ainsi qu’aux personnes ne bénéficiant pas de prestations maladie, assurées par un régime légal ou réglementaire. Enfin, ils peuvent réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) par mode médicamenteux (jusqu’à 5 semaines de grossesse, soit 7 semaines d’aménorrhée).  Les centres de planification ou d’éducation familiale sont autorisés à délivrer, à titre gratuit, des médicaments, produits ou objets contraceptifs, aux mineurs désirant garder le secret ainsi qu’aux personnes ne bénéficiant pas de prestations maladie, assurées par un régime légal ou réglementaire. Dans ces cas, les frais d’examens de biologie médicale ordonnés en vue de prescriptions contraceptives sont supportés par les centres de planification ou d’éducation familiale.
  • Article L 6323-1, les centres de santé : ce sont des structures sanitaires de proximité, de premier recours, dispensant des soins en ambulatoire. Outre la dispense de soins, ils mènent également des actions de santé publique, de prévention, d’éducation pour la santé, d’éducation thérapeutique des patients et des actions sociales.

Les CPEF sont habituellement rattachés aux services départementaux de PMI (Protection Maternelle et Infantile) et gérés par ceux-ci.  Mais devant l’évidente complémentarité des CPEF et des centres de santé, l’idée de mettre en œuvre une coopération renforcée dans le cadre d’un modèle intégré est apparue très tôt comme prometteuse d’une synergie pour un service plus efficace et plus adapté aux besoins des usagères et des usagers. Continuer la lecture de Les Centres de Planification et d’Education Familiale intégrés dans les Centres de Santé : un modèle qui a fait ses preuves.