Covid19 vs Blanquer : La fermeture des écoles n’a plus de date limite 

La réouverture des écoles c’est pour mai, juin ou septembre ? Après avoir annoncé la réouverture des écoles à différentes dates, le ministre opte le 30 mars sur Europe 1 pour une position plus réaliste : la date de la réouverture lui échappe. Ce qui ne l’empêche pas de parler du bac. Il annonce ne pas dévier de la revalorisation, ce qui réveille le spectre de la réforme des retraites…

Réouverture : plus de date

Le retour dans les classes le 4 mai ? « C’est un scénario. C’est une possibilité. Ca dépendra de l’évolution de l’épidémie », a déclaré JM Blanquer le 30 mars sur Europe 1.  « Ou verra courant avril ce qu’il en est ». La mesure lui échappe d’autant plus que se posera aussi la question des conditions de la réouverture. On voit mal comment la réouverture pourrait avoir lieu en l’absence de tests systématiques, de gel, de masques. On ne sait d’ailleurs pas qui pourrait effectuer les tests. Sur tous ces points, JM Blanquer , comme le gouvernement, flotte au gré des événements faute d’avoir été capable de les anticiper. Continuer la lecture de Covid19 vs Blanquer : La fermeture des écoles n’a plus de date limite 

Violences et Confinement: Le PCF demande que les femmes et enfants identifiés soient immédiatement mis à l’abri par l’État

La crise du Covid-19 frappe durement le pays. Pourtant, le nécessaire confinement augmente les risques de violences intrafamiliales. Il y a urgence à répondre concrètement à cette situation.

Alors que la Ministre reprend elle-même la hausse des signalements annoncée par Monsieur Castaner, alors qu’un enfant de 6 ans battu par son père est actuellement en état de mort cérébrale, Marlène Schiappa ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation !

Elle installe une « mission » pour « mesurer la prévalence des violences conjugales » pendant le confinement. Ce n’est pas d’une énième commission Théodule dont les victimes ont besoin mais bien de mesures concrètes, financées ! Or, sur ce point les annonces sont très loin d’être à la hauteur de la situation.

De nombreux enfants devaient être placés dans des familles d’accueil car ils étaient en danger. La mise en place du confinement a ralenti voir, parfois, stoppé, cette politique de placements mise en œuvre par les conseils départementaux. Des milliers d’enfants sont en danger. Il est urgent de trouver une solution d’accueil pour chacun d’entre eux.

Enfin la mise en place de stands d’accueil dans les supermarchés ou la création de 20 000 nuitées d’hôtel ne peut pas fonctionner sans les associations d’aide aux victimes qui sont bien souvent les seuls interlocuteurs des victimes qui ont besoin de sécurité pour entreprendre leurs démarches.

Afin de répondre à l’urgence, le PCF demande que toutes les femmes et enfants identifiés par les services sociaux, l’ASE et les associations soient immédiatement mis à l’abri par l’État en réquisitionnant tous les lieux d’accueil possibles.

Covid 19: Sauver l’économie capitaliste ou sauver la planète ?

La crise sanitaire a imposé le confinement de la population qui induit une chute spectaculaire de la production. Les États multiplient les mesures de soutien aux entreprises pour éviter les faillites en cascade. Pour quelle finalité ? Relancer le capitalisme ou mettre en place une démocratie économique qui nous permettra de sauver la planète ?

Ce texte est extrait du blog de notre collaborateur Benoît Borrits : economie.org


Cette pandémie, dont on ne connaît pas encore le dénouement, a ceci d’extraordinaire qu’elle réalise ce que tout le monde savait. Le confinement et les ruptures de chaînes d’approvisionnement provoquent une baisse brutale de la production. Voilà que nous découvrons avec cette récession que Venise retrouve ses eaux claires et ses poissons, que les émissions de gaz à effet de serre ont été réduites de 25 % en Chine au début de l’année1), que l’air devient plus respirable. Il est terrible d’avoir attendu cette crise sanitaire et cette succession dramatique de décès pour prendre conscience de ces évidences. Et voilà que pullule sur Internet des appels à changer radicalement de vie à l’issue de cette épidémie. D’autres se demandent même si cette pandémie n’est pas une bénédiction pour la planète. Peut-être… à condition de stopper définitivement ce que les anglo-saxons appellent le Business as usual2).

Quelle économie nos gouvernements tentent-ils de sauver ? Continuer la lecture de Covid 19: Sauver l’économie capitaliste ou sauver la planète ?

Quand le marché s’intéresse à la continuité pédagogique…

La nature exceptionnelle de la situation créée par l’épidémie doit-elle nous conduire à oublier toute règle de protection numérique et à permettre d’offrir les données concernant nos élèves aux commerces de toute nature ?

22 mars 2020 Par Paul DEVIN Blog : Le blog de Paul DEVIN

Les enseignants se sont fortement mobilisés pour assurer la continuité pédagogique.
Du côté de l’institution, elle fut tout d’abord un objet de communication ministérielle : l’affirmation de notre capacité à assurer la connexion simultanée de 6 millions d’élèves[1]. La réalité s’avérera moins idéale : dès l’annonce de la fermeture des écoles, des ENT[2] sont devenues rapidement inaccessibles et les difficultés de connexion restent récurrentes. La situation s’améliorera peut-être progressivement mais elle restera fragile puisque les sollicitations sont exceptionnellement fortes et l’équipement largement insuffisant.
Par ailleurs, la continuité pédagogique continuera à se heurter aux inégalités d’accès qu’elles soient sociales (inégalités d’équipement des familles, inégalités des conditions d’usage) ou territoriales (débits très faibles dans certains territoires). Continuer la lecture de Quand le marché s’intéresse à la continuité pédagogique…

Covid19: Crise sanitaire, faillite politique (version longue)

En décembre 2019, on pouvait lire sur une banderole d’hospitaliers mobilisés : « L’État compte les sous, on va compter les morts ». Nous y sommes. Ces deux comptes là sont antagoniques. Quand nous aurons vaincu le Covid-19, il nous faudra encore gagner la bataille de la vie contre les logiques financières dont nous savons maintenant qu’elles sont, au plein sens du terme, mortifères.

Nous sommes passés en une semaine de l’appel aux urnes aux contrôles de police dans les rues. Nul ne conteste la gravité de la situation sanitaire planétaire, son incertitude quant à sa durée et à ses effets. Mais cette crise n’est-elle que sanitaire ? Le 22 mars 2020, une semaine après les mesures de confinement, un sondage IFOP-JDD mesure la confiance des Français dans celles et ceux qui les gouvernent : 64% d’entre eux pensent que ce gouvernement cache des informations, 71% qu’il n’a pas agi rapidement, et 61 % qu’il ne donne pas tous les moyens aux infrastructures et aux professionnels de santé pour lutter contre ce virus.

Journalistes et ministres nous répètent chaque jour que le pays n’a pas pris conscience de la gravité de la crise et proposent d’accroitre la répression. Tous les soirs à 20 heures les villes retentissent des applaudissements spontanés en remerciement à la mobilisation des soignants privés de matériel de base. Qu’on ne s’y trompe pas : le pays est mobilisé et solidaire mais l’appel guerrier à la mobilisation générale du président de la République ne produit pas les effets d’union sacrée escomptés. La crise sanitaire est en train de précipiter une faillite politique déjà bien avancée. La victoire sur le covid-19 ne sera pas la fin de toutes les batailles ni la fin de tous les dangers. Continuer la lecture de Covid19: Crise sanitaire, faillite politique (version longue)

COVID19: Ce que fait le coronavirus aux inégalités

Confinement, travail, santé, les populations sont inégales face au coronavirus. Mais nous sortirons de la crise : il faudra alors rappeler le rôle des services publics et réfléchir à ce qui nous unit ou nous sépare. Point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Revenus et patrimoine Conditions de vie Santé

Le coronavirus accentue une partie des inégalités qui existent dans la société française. Il faut s’en inquiéter et prendre les mesures pour amortir le choc. Mais cette crise ne frappe pas que les plus pauvres. Elle peut être l’occasion de réfléchir à de nouvelles solidarités.

Comme toutes les crises, celle du coronavirus frappe d’abord les moins protégés de notre société. Le niveau de vie détermine la surface dont dispose chacun dans son logement et être confinés à cinq dans un deux-pièces n’est pas la même chose que de l’être dans une maison avec jardin. À l’école, les enfants prendront d’autant moins de retard que leurs parents pourront prendre le relais des enseignants. Continuer la lecture de COVID19: Ce que fait le coronavirus aux inégalités

Restons en contact avec l’Humanité

Jeudi, 26 Mars, 2020 Par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité

En ce moment si particulier, nous adressons à chacune et chacun d’entre vous nos pensées les plus solidaires et espérons que vous affrontez cette épreuve dans les meilleures conditions.

Nos équipes de journalistes travaillent d’arrache-pied avec les lourdes contraintes du confinement. Ils déploient des trésors de courage et d’inventivité pour vous apporter des informations fiables, documentées, des analyses, des points de vue « pour donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde ».

Nous prenons le parti des intérêts de celles et ceux qui sont actuellement au front : personnels de santé, caissières, agents communaux, éboueurs, agriculteurs, livreurs, pompiers, électriciens, gaziers, postiers, chauffeurs-livreurs, enseignants, policiers… Nous donnons la parole aux soignants comme aux malades, aux associations comme aux spécialistes de la médecine. Nous ouvrons nos pages à des réflexions qui aident à réfléchir le présent comme l’avenir. Nous établissons par des faits le lien ténu entre les décisions austéritaires de ces dernières années et l’actuelle crise sanitaire. L’Humanité combat les régressions sociales et démocratiques qu’organise le pouvoir à la faveur des événements. L’Humanité, l’Humanité Dimanche, et humanite.fr montrent ainsi leur utilité au débat démocratique : utiles pour se défendre, utiles quand elles partagent les initiatives de solidarité, utiles pour rester en contact et penser l’avenir.

Seulement, les réductions des points de vente de journaux, la diminution des tournées décidée par La Poste peuvent vous priver de l’Humanité et de l’Humanité-Dimanche dans les semaines à venir. Nous avons donc pris la décision d’offrir un abonnement numérique à tous les abonnés. Celles et ceux qui achetaient leurs journaux dans une maison de presse ou en kiosque peuvent accéder à un abonnement temporaire. Ainsi, vous pouvez lire l’Humanité chaque soir à partir de 22 heures en version numérique en vous rendant sur humanite.fr/numerique. Vous pourrez dès lors activer votre accès si vous êtes abonné ou si vous voulez acheter le numéro du jour en lecture numérique. Il en va de même concernant l’Humanité-Dimanche, qui sera à votre disposition dès le mercredi soir.

Vous pourrez aussi acheter le hors-série Jean Ferrat, intime et la revue Travailler Au Futur en lecture numérique dès samedi matin en vous rendant sur boutique.humanite.fr. Dans quelques jours, nous vous proposerons de nous faire parvenir des adresses numériques de vos proches afin que nous puissions leur proposer de découvrir l’Humanité ou l’Humanité-Dimanche.

En ces moments compliqués, nous mobilisons toutes nos forces pour rester à votre service. Prenez bien soin de vous. Et restons en contact.

Le gouvernement attaque le Code du travail, mais refuse que les riches fassent un effort

Mercredi 25 mars, le gouvernement a adopté en Conseil des ministres pas moins de 25 ordonnances, dont trois bousculent le droit du travail. Celles-ci réforment en profondeur les droits des chômeurs, le temps de travail, les relations entre salariés et employeurs.

Jusqu’à 60 heures de travail par semaine dans certains secteurs. Objectif : permettre aux entreprises qui sont en surchauffe actuellement de pouvoir faire travailler davantage leurs salariés. À l’heure actuelle, un salarié ne doit pas accomplir plus de 44 heures par semaine en moyenne (sur douze semaines consécutives) ; désormais et jusqu’au 31 décembre prochain, ce plafond pourra être rehaussé pour les salariés à 48 heures. Au cours d’une même semaine, il sera même possible d’employer de la main-d’œuvre pendant 60 heures au maximum. En cas de refus, le salarié pourra être licencié.

Cela sera uniquement possible dans certains secteurs, dont l’activité est considérée par le gouvernement comme « essentielle à la nation ou à la continuité de la vie économique ». C’est le cas par exemple « des transports, la logistique, l’agroalimentaire, l’agriculture, l’énergie, les télécommunications », précise au Parisien l’entourage de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. La liste des secteurs concernés sera déterminée par un décret attendu dans les prochains jours.

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PARLONS DE COMBAT MONDIAL, PAS DE « GUERRE » ! Par F. Wurtz

https://i.ytimg.com/vi/eJlb0otwCV8/maxresdefault.jpgDans toute l’Europe, des dizaines de millions de personnes vivent confinées, les relations sociales sont drastiquement réduites. Des mesures contraignantes, sans précédent sur notre continent, sont prises un peu partout. La situation appelle de la part de chacune et de chacun esprit de responsabilité et de solidarité. Mais, ne parlons pas de « guerre » ! Car, dans le meilleur des cas, il s’agit d’un abus de langage, peu respectueux des peuples soumis à une guerre réelle. Et dans le pire, d’une tentative de susciter des réflexes de discipline aveugle, de culte du chef et de repli sur soi.

Nul ne pouvait être surpris d’entendre Marine Le Pen marteler avant tout le monde : « Nous sommes en guerre ! » Mais, si l’on imagine aisément la délectation que peut procurer une ambiance guerrière à des politiciens d’extrême-droite, on est en droit d’attendre plus de circonspection de la part d’un Chef d’Etat. Aussi ne cacherais-je pas le malaise ressenti en entendant Emmanuel Macron reprendre à son compte, avec une lourde insistance, la formule en question.

Interrogé sur l’opposition entre la posture délibérément martiale du Président français et celle de la Chancelière allemande, évoquant, quant à elle, « le plus grand défi » que son pays ait à relever depuis la seconde guerre mondiale, un expert reconnu des affaires militaires de ce côté-ci du Rhin a apporté sur la question un éclairage qui doit nous faire réfléchir. Selon lui, « la France est une nation guerrière (…) L’Allemagne a rejeté la guerre depuis 1945. Son image reste très négative dans la psyché des Allemands, alors qu’elle peut être productive dans celle des Français » ! (1)

Gardons-nous de nourrir, fût-ce à notre corps défendant, une « image productive » de la guerre dans notre société en crise ! La guerre doit être un repoussoir ! Pensons-y quand des ministres ou des commentateurs s’enorgueillissent du record historique enregistré par notre pays en matière de ventes d’armes ! Réévaluons à cette aune la spécialité revendiquée par la France en matière d’intervention militaire, en particulier en Afrique ! Quand la sixième puissance économique du monde s’avère incapable de fournir des masques de protection aux personnels soignants en prise directe avec le coronavirus, il est temps de redéfinir les priorités : pour la France-même, pour notre rôle en Europe et pour notre coopération internationale, en particulier vers les pays du Sud !

Non, décidément, nous ne sommes pas « en guerre », mais nous sommes engagés dans un combat mondial, qui ne s’arrêtera pas avec la fin de cette pandémie.

NB : AU-DELÀ DE LA FRANCE, L’UE CONNAÎT, AVEC CETTE CRISE SANITAIRE INÉDITE , UNE ÉPREUVE DE VÉRITÉ DÉCISIVE  : L’ITALIE AUJOURD’HUI, D’AUTRES PAYS DEMAIN LA JUGERONT DURABLEMENT SUR LA SOLIDARITÉ EFFECTIVE QU’ELLE SERA CAPABLE DE LEUR APPORTER DANS LES JOURS SOMBRES QU’ILS TRAVERSENT !

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(1) Général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre (Figaro, 20/3/2020)

Professeurs, travail et fraises Des propos inacceptables !

Les propos de Sibeth Ndiaye disant que le gouvernement « ne demanderait pas aux
enseignants qui ne travaillent pas de traverser toute la France pour aller ramasser des fraises »
sont, dans le contexte actuel, à la fois incompréhensibles, scandaleux et irresponsables.

Les enseignant-es, comme tous les personnels éducatifs et des services publics, travaillent, le plus souvent avec leurs ordinateurs et leurs connexions personnels, dans des conditions difficiles mais en ayant à cœur de faire le maximum pour leurs élèves, leurs étudiants, ce qui nécessite bien souvent un surcroît d’activité.

Ces propos ont certes ensuite fait l’objet d’un tweet de mea culpa de la part de Madame Ndiaye, mais le message selon lequel les enseignant-es ne seraient pas au travail a bien été formulé, jetant le discrédit auprès de l’opinion publique puisqu’il a été énoncé à la tribune en sortie du Conseil des Ministres. C’est pourquoi la FSU exige des excuses publiques de la part de la porte-parole du gouvernement.

A télécharger au format PDF Communiqué FSU : Propos inacceptables de la porte parole du gouvernement