Tribune : Continuité pédagogique ou rupture d’égalité ?  + Pétition

L’enseignement à distance ne doit pas être la mise à distance de notre projet éducatifL’impérieuse et immédiate « continuité pédagogique » a été promulguée le 12 mars au soir, après des semaines de déni, sans préparation ni réflexion ni consultation. Nous mesurons peu à peu combien ce télé-enseignement fait écran à toute tentative de réflexion éthique et pédagogique, déjà parasitée pendant trois jours par des injonctions aussi médiatisées qu’anxiogènes et contradictoires. Pour le ministre Blanquer et sa chaîne de « commandement » administratif, l’urgence, c’était de mettre tout le monde au travail quels qu’en soient les risques. La « nation apprenante » se devait d’envoyer ses petits soldats sur le front de la bataille scolaire et pédagogique.

Combattre les inégalités, n’abandonner aucune famille sur les bas-côtés des autoroutes numériques, accueillir la vie et les angoisses liées à la mort dans le contexte de la pandémie ? Assurément, là n’étaient pas les préoccupations premières du ministre de l’éducation nationale.  Pourtant, l’accès à l’éducation, comme celui aux loisirs et à la culture, est un droit pour chaque enfant, chaque jeune.Pour nous, l’indispensable réponse sanitaire ne saurait autoriser toutes les dérives marchandes ni acter le renoncement, y compris en période de confinement, aux valeurs communes d’égalité et de fraternité de l’école publique.

Nous sommes prêts, disait le ministre.

Prêt•es… sur le plan informatique ? Le ministre aurait mieux fait d’annoncer une semaine de transition, le temps de pouvoir s’organiser avec les familles et de ne pas laisser nos élèves sans boussole dans la jungle des plateformes numériques. Mais non, l’important était de communiquer sans fin : tout était sous contrôle… Continuer la lecture de Tribune : Continuité pédagogique ou rupture d’égalité ?  + Pétition

Covid-19 : Le nouveau décret et l’accueil des enfants dans les écoles 

Un nouveau décret concernant les mesures prises à propos de la crise sanitaire est publié au JO. Il apporte très peu de changements. On notera qu’il mentionne pour l’accueil des enfants de soignants « un accueil est assuré par les établissements et services mentionnés aux 1° et 2° du I, dans des conditions de nature à prévenir le risque de propagation du virus, pour les enfants de moins de seize ans des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire ». Même si les mesures de précaution sont insuffisantes pour se protéger du virus, le nombre d’enfants à accueillir devrait augmenter. Lors du débat à l’Assemblée du 22 mars, la question de l’accueil des enfants des forces de l’ordre a été posée par le député Millienne. M. Pénicaud a répondu : « Nous prendrons, dans les heures et les jours qui viennent, des mesures qui produiront leur effet dans les semaines qui viennent ».

Un arrêté pourrait être pris le 25 mars. Il semble que des consignes soient déjà données en ce sens. Cette décision devrait augmenter sensiblement le nombre d’enfants à accueillir posant de façon accrue la question de la sécurité des enseignants au contact sans protection des enfants. Elle posera aussi la question des « volontaires » qui risquent en ces circonstances de ne plus être assez nombreux. Des pressions sont déjà exercées sur des enseignants. Le ministre n’a pas écarté la possibilité d’astreintes.

Le nouveau décret

Le débat à l’Assemblée

 

Par fjarraud , le mardi 24 mars 2020.

Sécurité sanitaire : Quand Blanquer dérape à nouveau  

Intervenant le 20 mars longuement sur BFM, le ministre de l’éducation nationale a pris le risque d’inviter les parents à venir chercher des documents pédagogiques en plein confinement. Il a également déclaré que les masques sont inutiles pour les enseignants qui accueillent des enfants de soignants. Ces déclarations sont suivies d’effets dans les académies où on fait parfois peu de cas de la santé des enseignants. Autre motif d’inquiétude : les déclarations contradictoires du ministre sur les congés d’été. La FSU saisit le premier ministre.

La sécurité des enseignants menacée

JM Blanquer a-t-il compris les consignes gouvernementales ? Amené à se contredire de façon répétée depuis le 12 mars, le ministre de l’éducation nationale a fait à nouveau peu de cas, le 20 mars sur BFM, des consignes de confinement données par le gouvernement.

Interrogé sur la sécurité sanitaire des professeurs qui accueillent des enfants de soignants, le ministre se dit « très attentif à ce que les conditions soient les meilleures possibles ».  Mais les précautions qu’il présente se limitent à du savon et de petits groupes d’élèves (10 au maximum). « Normalement ça doit permettre la distance nécessaire entre les élèves et le professeur », assure t-il. « Les autorités sanitaires disent que le masque n’est pas utile dans ces circonstances », ajoute –il. Continuer la lecture de Sécurité sanitaire : Quand Blanquer dérape à nouveau