Entretien. L’économiste et dirigeant du PCF montre comment la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus a accéléré le déclenchement d’un krach, produit de la financiarisation de ces dernières années. Ce qui fait émerger l’urgence d’un changement de pied aussi révolutionnaire que salutaire. Pour surmonter la pandémie et se libérer de la domination des marchés financiers. Frédéric Boccara donne des pistes pour engager cette politique de rupture.
Quelle est la nature de la crise engagée ?
Frédéric Boccara. On a deux crises siamoises, inséparables, sanitaire et économique. Et une crise de civilisation.
Le virus est un catalyseur d’une crise économique qui avait commencé avant le déclenchement de l’épidémie. Un ralentissement était déjà en cours depuis début 2019. Le 7 février dernier, mon rapport aux rencontres internationales pour une autre mondialisation alertait publiquement sur cette crise. C’est une suraccumulation financière qui est en train d’éclater. La double crise exprime la domination du capital, avec sa logique, ses pouvoirs, son coût. Si la pandémie a tant d’effet sur l’économie, c’est que, comparée à la valeur des richesses créées, la masse de capitaux financiers accumulés est énorme (cf. graphique) et qu’un effondrement était imminent.
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