Dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire mis en place pour faire face à l’épidémie de Covid-19 qui frappe notre pays, les députés communistes et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine proposent des mesures qui ont vocation à être immédiatement applicables.
Certaines de ces mesures transitoires ont d’ores et déjà été portées et défendues par le groupe, notamment lors de l’examen des projets de loi d’urgence pour faire face au Covid-19 examinés du 19 au 22 mars dernier.
Ces propositions visent à protéger la santé, les conditions de vie de nos concitoyens ainsi que la démocratie de notre pays. Face à cette crise, le séquençage de notre réponse s’impose. Aussi ces premières mesures ont vocation à répondre à l’urgence sanitaire et sociale, ainsi qu’aux enjeux de sauvegarde économique et de soutien à la trésorerie des entreprises. Elles constituent une première étape avant des transformations plus profondes de notre modèle économique et social.
« L’imagination au pouvoir »… Plus de cinquante ans après, ce slogan soixante-huitard est plus que jamais d’actualité. Si seulement nos gouvernants avaient déjà pu imaginer que le coronavirus allait débarquer de Chine, que le service public serait ce phare qui nous permettrait de ne pas perdre le nord… Mais non, ils n’ont rien vu venir, alors comment pourrions-nous leur faire confiance pour avoir une vision de l’avenir ? Comme c’est dommage que notre pays n’ait pas pu avancer davantage vers le revenu contributif, si cher à Bernard Stiegler, qui aurait pu permettre à bien de nos concitoyens de ne pas se retrouver sans un sou aujourd’hui, comme ce million d’auto-entrepreneurs ou ces milliers d’étudiants déjà pauvres. Inimaginable ! Bien regrettable aussi que notre président qui exultait au son de l’Hymne à la joie lors de son élection n’ait pas maintenant soutenu une stratégie européenne originale pour traiter la crise sanitaire, ou à tout le moins la sortie de crise plutôt que de la penser à l’aune rétrécie de nos Régions. Inimaginable ! Ennuyeux que J.-M. Blanquer n’ait pas songé à former dans l’urgence les enseignants à l’enseignement à distance plutôt que de les laisser se débrouiller pour inventer des pratiques déjà éprouvées par d’autres. Inimaginable !
Occasions perdues
Sans doute aurait-il fallu pour libérer leur imagination qu’ils ne soient pas dans le déni d’une réalité par trop angoissante. Il faut maintenir des gestes barrières pour éviter que le virus ne se propage ? Ah, les toilettes des écoles sont en mauvais état, on ne trouve ni savon ni serviette en nombre suffisant dans bien des établissements ? Qu’à cela ne tienne, faisons comme si… N’imaginons surtout pas que l’on pourrait mettre sur pied un grand plan national de rénovation des toilettes ni même que l’on pourrait cesser de contraindre les corps de nos enfants en les laissant plus libres de leurs mouvements dans les écoles. Faisons comme si la continuité pédagogique n’avait qu’à être décrétée pour exister. Alors même que depuis des années il aurait fallu enseigner aux enfants à encoder, permettre aux enseignants de développer des formations entre pairs, accéder à des formations qui permettent de sortir du « cours filmé », notre Ministre est resté dans un cadre très formaté. Le ministère aurait pu par exemple profiter de cette période pour rompre avec le conformisme, permettre aux enfants de mieux appréhender leur corps en leur faisant découvrir des exercices, avec leur famille, de relaxation. Rien pour briser les habitudes alors même que les habitudes disparaissaient. Mais non, on a laissé les un.e.s et les autres se débrouiller pour déconstruire un quotidien ancré dans le XXe siècle, paradoxalement rassurant, les rituels pédagogiques respectés, avec tout de même de petites fenêtres ouvertes sur le XXIe siècle. Continuer la lecture de L’Ecole d’après : Rodrigo Arenas (FCPE), Il nous reste l’espoir…
Vous êtes venu mardi dernier passer quelques heures dans les villes de Pantin et de La Courneuve, au moment même où la Seine-Saint-Denis affrontait une mortalité galopante.
Vous y avez été accueilli de manière républicaine par des maires à la tâche, par le président du Conseil départemental, autant d’élus soucieux de leur population, et par des soignants et responsables d’associations de solidarité.
Je veux d’emblée, Monsieur le président, porter à votre connaissance ce fait étrange que notre département détient la palme du nombre de visites ministérielles. Et qu’une fois les caméras de télévisons éteintes, la solitude reprend toujours ses droits et le malheur son rythme routinier. Lassante habitude d’où germent les colères… Continuer la lecture de Covid 19: Adresse au président de La République. Par Patrick Le Hyaric
l’essentiel Trois semaines après le lancement de leur initiative sur les réseaux sociaux, le groupe « Des Masques pour Montauban » compte 43 couturières.
En temps normal, Marion aurait bien profité de ses vacances scolaires. Elle avait même prévu de randonner, cette semaine, sur le chemin de Stevenson, à travers les Cévennes. Mais alors que le pays est touché par l’épidémie de coronavirus, cette professeur de physique et chimie du collège Olympe-de-Gouges, à Montauban, a dû revoir tous ses plans. Elle a ainsi troqué les copies et ses chaussures de randonnée contre la machine à coudre et le fer à repasser. Confinée dans sa maison qui donne sur le très beau vallon de la Mandoune, à Montauban, elle passe ses journées à confectionner des masques, qu’elle distribue ensuite à ceux qui en ont besoin.
Marion Léon s’est lancée dans cette aventure solidaire le jeudi 19 mars, deux jours après le déclenchement du confinement.
Déjà membre de l’association féminité sans-abri, dont l’objectif est de venir en aide aux femmes sans domicile fixe en leur apportant des produits d’hygiène, l’enseignante a créé, avec une poignée d’autres bénévoles, un groupe Facebook baptisé « Des masques pour Montauban » qui revendique désormais 300 abonnés, notamment une petite armée de 43 couturières bénévoles de Montauban et de Tarn-et-Garonne.
Infirmiers, aides-soignants, personnels des Ehpad (établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes), le groupe a déjà fourni la bagatelle de 3 000 masques depuis le 19 mars au personnel soignant mais aussi à des éducateurs, des caissières de supermarché ou des artisans. » L’équipement de protection est alors fabriqué en tissu, en respectant les recommandations préconisées par l’Afnor (association française de normalisation). « Le masque est confectionné à partir de deux couches de tissu, en laissant une fente au milieu pour permettre à l’utilisateur d’y glisser un mouchoir, une compresse ou encore mieux, une lingette dépoussiérante électrostatique qui, selon les spécialistes, se rapproche le plus du masque chirurgical », explique la professeure de physique et chimie. Elle en profite pour remercier aussi le pressing de Sapiac « qui lave gratuitement les draps et les t-shirts que l’on récupère. »
Comment les masques sont-ils ensuite livrés ?
« Nous avons des transporteurs, que l’on appelle, dans le groupe, les passeurs. Ils sont chargés de livrer les masques… devant les portes des bénéficiaires. Chez moi, par exemple, je regroupe pas mal de commandes et c’est devenu un véritable drive-in où les passeurs viennent se servir », explique encore Marion.
Bien évidemment, « toute notre démarche est solidaire et gratuite. Les masques sont gratuits. On a des entreprises qui veulent nous les payer, mais on a refusé de recevoir de l’argent, même pour acheter du matériel. S’ils veulent faire à tout prix une bonne action on les dirige vers des dons toujours possibles à des associations comme Féminité sans-abri, Emmaüs 82 ou le Secours populaire. »
En somme, ces masques n’auraient que des vertus. « Les couturières sont toutes très heureuses et très fières de participer à cette opération d’entraide. Cela favorise en plus le lien social en cette période d’isolement et de confinement. »
Une association voit le jour
Le succès est tel que le groupe Facebook baptisé « Des Masques pour Montauban » se transforme en association. « ça officialise la démarche. On a désormais un statut », expliquent les responsables. Membre de la première heure, Cécile Roblin sera la présidente de l’association qui au-delà des masques, confectionne aussi des blouses pour les soignants. « Je porte ici une blouse cousue par Jacky Benassac pour les sages-femmes libérales du Tarn-et-Garonne. »