Scandaleux : en Ariège; l’académie fait la chasse aux « mauvais » profs

Les locaux de l'inspection académique de l'Ariège, à Foix.

Les locaux de l’inspection académique de l’Ariège, à Foix.
 

Des fiches qui permettront de « garder mémoire nominative des engagements remarquables et remarqués ; l’inverse est aussi vrai… ». L’inspection d’académie du département pyrénéen demande aux établissements de traquer les enseignants pas assez impliqués pendant le confinement.

La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, avait provoqué, le 25 mars, un tollé avec sa sortie sur les enseignants « qui ne travaillent pas car les écoles sont fermées ». Un mois après, quasiment jour pour jour, on apprend que l’inspecteur d’académie de l’Ariège, dans un mail adressé aux inspecteurs de l’éducation nationale (Dasen) et chefs d’établissement du département, a décidé de procéder au fichage des bons et mauvais professeurs, pendant la période du confinement. Le courrier électronique du haut fonctionnaire demande, en effet, la création de fiches afin de « garder mémoire nominative des engagements remarquables et remarqués ; l’inverse est aussi vrai… ». Et d’inviter les destinataires du message à « être le plus exhaustif possible sur (leur) connaissance et (leur) vigilance sur la situation, et l’implication de chacun».

Les syndicats d’enseignants du département ont évidemment mal pris ce « désir de surveillance institutionnalisée au mépris du droit au secret médical et à la confidentialité ». Ils ont écrit à l’inspecteur en question, regrettant « le fossé entre le discours ministériel lénifiant de la “bienveillance”, d’un côté et, de l’autre, la surveillance institutionnalisée ». La secrétaire nationale du Snes-FSU, Frédérique Rolet, pointe « un flicage scandaleux ». « Tout le monde fait comme il peut, selon ses moyens. C’est comme au sein des familles. On n’a pas tous les mêmes possibilités selon qu’on ait un ou plusieurs ordinateurs à la maison, qu’on soit ou non obligé de garder des enfants. Mais tous les enseignants sont profondement attachés à leur mission. »

Cette affaire met également le coprésident de la FCPE hors de lui. « On est en plein dans la logique blanquerdienne ! »  relève Rodrigo Arenas, qui voit même là du «  harcèlement ». « Il faut foutre la paix aux enseignants, comme aux enfants. Sans consignes claires, ni moyens, ils font ce qu’ils peuvent, comme ils le peuvent. » Rendez-vous le 11 mai devant le portail, Monsieur le ministre !

Émilien Urbach

Covid 19 et rentrée du 11 mai: Le SNUIPP-FSU 82 se positionne

Communiqué du SNUipp-FSU 82

Ne pas rouvrir les écoles. Ne pas rouvrir les écoles avant septembre. C’est ce que l’institut Pasteur, le conseil de l’ordre des médecins, l’académie de médecine et le conseil scientifique recommandent.

Ne pas rouvrir les écoles. C’est ce que le SNUipp-FSU 82 demande également en prenant appui sur ces avis scientifiques et non sur des considérations économiques.

Nos ministres, premier ministre et même Président de la République indiquent que cette réouverture se fait pour lutter contre les inégalités sociales et donc scolaires…. Quelle générosité !

Nous ne sommes pas dupes. C’est bien avant tout pour relancer l’économie de marché que cette mesure est prise. Car pour aller travailler, il faut bien que les enfants soient gardés.

Nous ne sommes pas dupes. Les injustices, inégalités sociales et donc scolaires ne datent pas de mars 2020.

Mais qu’a fait le gouvernement actuel [et ses prédécesseurs d’inspiration néolibérale] pour y remédier puisqu’ils semblent s’attacher à les combattre ? Continuer la lecture de Covid 19 et rentrée du 11 mai: Le SNUIPP-FSU 82 se positionne

COVID 19: Reprise, syndicats et personnels face au risque sanitaire in Caf. Péda.

Après avoir remarquablement échoué à gérer la crise sanitaire, le gouvernement s’acharne à louper la reprise. Là où il faudrait de la concertation, il méprise l’avis du conseil scientifique qu’il a lui-même institué et des professionnels et multiplie la communication brouillonne. Le sentiment d’insécurité et de défiance est à son comble. Jetés dans cette aventure, les syndicats veulent gagner du temps. Certains sont dans le refus de la reprise. Tous sont face à leur responsabilité. Tous sont pris au piège du possible. Dans l’enseignement, comme dans la société, on s’approche du point de rupture.

Quand la météo est mauvaise, brutaliser l’équipage

Quand dans la tempête, le navire donne de la bande et que le capitaine ne suit pas la météo, que se passe t-il ? Le capitaine, le second et le chef mécano se succèdent dans les hauts parleurs du navire pour donner des ordres contradictoires. L’équipage apprend à s’organiser sans eux.

Après avoir ignoré l’avis négatif du conseil scientifique sur la reprise, le gouvernement décide de s’affranchir aussi de toute concertation avec les syndicats de l’éducation et d’imposer ses décisions comme s’il avait les choses bien en mains. Mais il n’est pas capable d’organiser une reprise en sécurité.

Cette politique ne fait qu’augmenter le sentiment d’insécurité et la défiance. Elle met ainsi chaque acteur, y compris les parents, seul, face à ses responsabilités. Continuer la lecture de COVID 19: Reprise, syndicats et personnels face au risque sanitaire in Caf. Péda.