Syndicalistes et certains salariés du magasin BricoDépôt du nord de Montauban se sont rassemblés hier après-midi pour venir en soutien à deux représentants du personnel du magasin. « Nous sommes convoqués par la direction pour des entretiens préalables à des sanctions disciplinaires, explique Mohamed Touhami, un des deux hommes ciblés. Le climat est très tendu depuis deux ans. Au total, 21 employés ont démissionné ou sont partis en 24 mois. Parfois pour inaptitudes dues à une dépression. Le changement de direction n’a pas vraiment changé le problème. »
Hier à 15 heures, c’est son collègue Younes Kerra, treize ans d’ancienneté au compteur, qui devait s’entretenir avec le directeur du magasin. « Je vais l’accompagner et le soutenir avant mon audition de mardi matin », reprend Mohamed Touhami, qui compte lui quinze ans d’ancienneté.
Les deux hommes ont pris leur responsabilité depuis le début de l’année. Un changement de statut qui, selon eux, pèse sur les circonstances de ces entretiens. « Peut-être est-ce un moyen de nous faire réfléchir… À son arrivée, le directeur nous avait dit ressentir un malaise. Mais la situation ne s’est pas vraiment arrangée. Depuis six mois, il y a eu cinq convocations de personnel. L’un d’entre eux a même écopé d’une mise à pied de cinq jours », dénombre celui qui est surnommé Maurice et qui a rallié la CGT depuis quelques semaines seulement. « C’est inadmissible de mettre une telle pression sur deux représentants du personnel », s’insurge Christophe Couderc, un des membres de l’unité départementale de la centrale.
L’entreprise dément quelconque tension
BricoDépôt dément de son côté tout climat de malaise. « Depuis la prise de fonction du directeur il y a six mois, une mise à pied a effectivement été prononcée pour des raisons justifiées que nous ne commenterons pas plus en détail, quant au 5 convocations évoquées elles correspondent à un la gestion d’un seul et même point de tension entre différents collaborateurs qui a été résolu à l’amiable après avoir écouté et discuté avec chacun d’entre eux. Aucun départ n’a eu lieu depuis l’arrivée du directeur de magasin en décembre 2019 et les conditions de travail au sein du Dépôt sont tout à fait conformes au cadre fixé par le droit du travail et ne suscitent pas de plainte de la part des collaborateurs. » Concernant l’audience d’hier après-midi, l’entreprise fait savoir que la convocation fait suite à des manquements répétés de ce collaborateur aux obligations qui le lient à son employeur (notamment respect des horaires de travail et présence à son poste) ainsi qu’à une attitude contraire à celle qui prévaut dans un cadre professionnel.