Les membres du parti communiste ont découvert la façade de leur fédération, à Albi, recouverte de croix celtiques devenues, l’un des emblèmes de la mouvance identitaire, dans la nuit du vendredi au samedi.
Au sein du parti, cet acte inquiète mais leur détermination ne faiblit pas.
« Les communistes ne céderont à aucune intimidation, leur colère est immense, leur détermination à combattre le fascisme se renforce, ils resteront debout et ils continueront de porter leurs valeurs pour la construction d’une société plus humaine, solidaire et écologique.
Nous invitons toutes les forces démocratiques, progressistes et syndicales du département, à un rassemblement le mardi 1er septembre à 17h30 devant le siège de la Fédération, 53, Boulevard Montebello à Albi. » souligne la fédération du parti communiste. Une plainte a été déposée au commissariat de la ville. Rappelons que des tags de croix celtiques ont aussi été découverts dernièrement sous le pont de la Rocade, route de Castres.
Gilets jaunes. Regroupés en association : le combat continue (in Petit Journal)
Un rassemblement au rond-point d Aussonne le 12 septembre
Un collège de 7 co-présidents pour l’association citoyenne des Gilets jaunes de Tarn-et-Garonne.
Montauban. Le temps incertain n’aura pas entaché la ferveur des adhérents et sympathisants. Initialement prévu au jardin des plantes, la jeune association « Citoyen(ne)s et Gilets jaunes du Tarn-et-Garonne » se rassemblait, dimanche après-midi, en actionnant un plan B ; la Place Lalaque en cas d’intempéries. Dans tous les esprits, la rentrée sociale et les prochaines mobilisations. Au préalable, ils débutaient leur assemblée générale à l’ordre du jour copieux et une liberté de parole inscrite dans le marbre.
A la tête de l’organisation, un collectif de 7 co-présidents expliquant de concert : « ici, on vote à main levée et ce sont les adhérents qui décident. » Après une année où le mouvement semblait en stand-by, les gilets jaunes espèrent une forte mobilisation le 12 septembre. Un appel qui trouve son origine sur les réseaux sociaux avec Jérôme Rodrigues, figure emblématique, et d’autres groupes déterminés à se faire entendre « dans le calme ». Pour les Tarn-et-Garonnais du mouvement, l’union ne fait pas de doute. Ils se donneront rendez-vous au rond-point d’Aussonne dans la matinée, puis certains prévoient de rejoindre Toulouse dans l’après-midi. L’association citoyenne rappelle sans ambiguïté, les principes de leur engagement démocratique : la justice fiscale, sociale, et la préservation de l’environnement. « Nous sommes ouverts à tout le monde, sans condition, ni distinction, à condition d’être majeur. », expliquent les Gilets jaunes.
On revient rapidement à la grogne sociale…
… avec la journée d’action du 17 septembre et leur soutien à l’intersyndicale qui condamne : « toute nouvelle régression en matière de retraite et de protection sociale… L’urgence sociale impose aujourd’hui de préserver notre système intergénérationnel et d’envisager une protection incluant la dimension professionnelle tout au long de la vie, des années d’études à la retraite… La situation impose des mesures de transformation profonde en totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles… La question de l’emploi est centrale avec la lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites… »
Rappel. Le mouvement des Gilets jaunes
Il est apparu en octobre 2018 avec pour origine la diffusion d’appels à manifester contre l’augmentation du prix des carburants. Dès le mois de novembre, la contestation s’est organisée autour de blocages illégaux de routes et ronds-points. Les manifestations, parfois violentes, se déroulaient le samedi. Concernant le Tarn-et-Garonne, le rond-point d’Aussonne à Montauban était l’un des principaux lieux de rassemblement du mouvement pendant plusieurs semaines.
P. Roussel
Montauban. Les Gilets jaunes du Tarn-et-Garonne préparent leur rentrée sur les ronds-points (in DDM)
l’essentiel La nouvelle association tarn-et-garonnaise Citoyen-ne-s et gilets jaunes a tenu sa deuxième assemblée générale dimanche après-midi. L’occasion de préparer la rentrée dans le département et d’organiser les manifestations à venir.
Ils étaient une petite trentaine, ce dimanche après-midi, place Lalaque, pour la deuxième assemblée générale de la toute jeune association Citoyen-ne-s et gilets jaunes. À l’ordre du jour : la préparation de la rentrée et la programmation des premières actions dans le département. Si chacun y va de son avis sur les sujets de société, tous s’accordent sur un point, revenir dans la rue. « Il faut faire voir qu’on est toujours là et rappeler les fondamentaux des gilets jaunes, seul contre-pouvoir du gouvernement : la justice sociale et fiscale, la démocratie et la préservation de l’environnement », développe Christian Bernières, coprésident et trésorier. Et pour se faire entendre, quoi de mieux que de retourner là où tout a commencé, sur les ronds-points. « Plusieurs sont en train de se rouvrir en France, il faut que l’on fasse de même ici », lance un participant, micro à la main. Dans le Tarn-et-Garonne, un premier rendez-vous est donné dès samedi 5 septembre au rond-point de l’Abattoir, à Montauban. « Des gilets jaunes de Toulouse seront présents pour discuter sur place dès 10 h 30 », annonce Stéphane, un gilet jaune de Montauban parti sur Toulouse. L’association Citoyen-ne-s et gilets jaunes se rendra sur place et se joindra au mouvement, « en soutien », précise Chantal Schroeder, la coprésidente.
À Aussonne le 12 septembre
Mais les membres ne comptent pas s’arrêter là. Après quelques votes à main levée pour définir le fond et la forme des tracts et banderoles, la date du samedi 12 septembre est évoquée. « On pourrait tracter en équipe la semaine juste avant sur les marchés pour annoncer la manifestation et tenter de réveiller des secteurs comme Lafrançaise, lance Chantal Schroeder. La proposition semble susciter l’adhésion de l’assemblée. Reste à trouver LE rond-point à occuper. Pour beaucoup, l’important est de marquer les esprits. « Il faut refaire un 17 novembre et revenir là où on est né », propose un intervenant. Si le rond-point de l’Abattoir ne semble pas recueillir tous les suffrages, par manque « de passages et de visibilité », celui d’Aussonne plaît davantage, « pour le symbole ». Dès 8 heures, le 12 septembre, citoyens et gilets jaunes vont donc retrouver leur giratoire. La suite à donner à la journée sera décidée sur place.
Le jeudi 17 septembre, l’association apportera également son soutien à la mobilisation intersyndicale organisée à l’échelle nationale.
Au risque de déplaire, il s’agit bien là d’une privatisation de l’espace public! En plus au frais du contribuable… Nouvelle municipalité, anciennes recettes politiques qui consistent à flatter l’électorat frontiste et tout cela pour à peine 300 individus triés sur le volet….
Rentrée scolaire : un préavis de grève sans boycott (In Petit Journal)
SNUipp-FSU 82. « Une directrice d’école positive au test de la Covid 19 »
Les co-secrétaires départementaux dénoncent « une rentrée bâclée ».
Le SNUipp-FSU 82 vient de déposer un préavis de grève du 1er au 30 septembre couvrant l’ensemble des personnels de l’Éducation en Tarn-et-Garonne, soit les enseignants du 1er degré public et AESH. Le syndicat majoritaire met la pression sans vouloir passer immédiatement aux actes. Les syndicalistes dénoncent une rentrée bâclée : « Carences, flou persistant du protocole sanitaire » et craignent une propagation du virus. « Une directrice d’école du département s’est révélée positive au test de la Covid 19 et se retrouve en quatorzaine. », précise la section.
Leurs revendications concernent globalement : les conditions de travail ; la revalorisation des salaires ; les moyens d’accueil des élèves et l’abrogation de la loi sur la transformation de la fonction publique. « Nous avons récemment résumé la situation ressentie par un grand nombre de nos collègues : après le présentiel et le distanciel organisés pendant le confinement et le déconfinement, nous vivons actuellement le « démerdentiel » !…
« Insuffisances, carences et flou persistant du protocole sanitaire »
« Nous souhaitons la garantie d’une rentrée scolaire la plus sereine possible. Du temps pour réfléchir et s’organiser la première semaine en s’adaptant tout au long du mois de septembre. Des masques fournis par notre employeur en quantité suffisante à destination tous les personnels. Ainsi que l’accompagnement et le soutien de notre hiérarchie dès que nécessaire… », expliquent d’une même voix, Sandra Rubio et Guillaume Mangenot, professeurs des écoles et co-secrétaires départementaux. « Si la FSU partage l’objectif, énoncé, d’accueillir l’ensemble des élèves à cette rentrée, elle continue de dénoncer les insuffisances… »
En attendant, que reproche le syndicat au ministre de l’Education ?
« Jean-Michel Blanquer a annoncé l’obligation de port du masque pour l’ensemble des adultes et des élèves de plus de 11 ans, alors que le protocole initial prévoyait que le masque n’était pas indispensable avec la distance d’un mètre… Par ailleurs, les masques ne seront pas gratuits pour les élèves, ce que la FSU dénonce. Au-delà de cette seule annonce sur les masques, rien n’a évolué sur le reste du protocole, confirmant ainsi la volonté de faire de cette rentrée une rentrée ordinaire, comme si de rien n’était… »
Des points à revoir dans le protocole ?
« Pourquoi, en particulier, ne pas prévoir le non-brassage des groupes d’élèves dont on sait pourtant qu’il peut permettre d’éviter d’avoir à fermer toute une école ou un établissement grâce à l’isolement du groupe dès suspicion de contagion ? Port du masque, désinfection fréquente, aération des locaux… : tout cela doit faire l’objet de consignes nationales très claires qui ne sont toujours pas là. »
Du temps d’enseignement renforcé
« Surtout, les élèves qui seront accueillis sont celles et ceux dont le lien avec l’école s’est distendu depuis près de 6 mois. Ils nécessitent une attention particulière et du temps d’enseignement renforcé. Le ministre ne renvoie qu’à la seule organisation de tests de positionnement et aux heures supplémentaires. Il maintient les évaluations nationales ignorant le caractère spécifique d’une rentrée particulière après une période traumatisante pour les élèves et les personnels. Avec cette mesure « hors sol », il rajoute de l’inquiétude là où la sérénité s’impose. Aucune amélioration de l’encadrement ne sera mise en œuvre alors que le protocole sanitaire nécessitera une attention de tous les instants et que les organisations pédagogiques nécessiteraient de pouvoir prendre les élèves en petits groupes. »
« Les personnels sont très inquiets… »
« Qu’en sera-t-il de celles et ceux qui sont considérés « à risques » ? Le travail à distance sera-t-il de nouveau proposé pour alléger les groupes d’élèves, et dans ce cas, comment sera-t-il cadré ? Quelles garanties sur le respect des conditions de travail des enseignants et le respect de leurs missions ? Il n’est pas pensable de laisser ces questions sans réponses, et de renvoyer au local la responsabilité de l’organisation de cette rentrée. » Et, de rajouter : « Cette rentrée est d’autant plus importante, que l’année scolaire dernière a été particulièrement difficile pour les enseignants, les AESH, les élèves et les familles. Si les personnels ont apprécié de retrouver et finir l’année avec leurs élèves, cela n’a pas été sans poser de nombreuses difficultés aux familles et aux équipes. »
P. Roussel
Le SNUipp-FSU redoute la rentrée (in DDM)
Sans surprise, le syndicat SNUipp-FSU 82 a marqué, hier, lors d’une conférence de presse, à Montauban, son inquiétude quant à la rentrée scolaire. Sandra Rubio et Guillaume Mangenot, cosecrétaires départementaux du syndicat majoritaire dans le premier degré l’ont indiqué sans ambages : « L’inquiétude est grande. On a l’habitude de dire bonne rentrée. On a plutôt envie de dire bon courage tant l’incertitude est grande ».
Dans le viseur de « cette rentrée hors norme », « l’improvisation du ministre et son impréparation qui empêchent les équipes de mettre en œuvre le plan de continuité pédagogique en cas de contamination accrue », note Sandra Rubio. Pour les syndicalistes, « après le présentiel et le distanciel organisés pendant le confinement et le confinement, nous vivons actuellement le démerdentiel », ose Guillaume Mangenot. Pour lui « à moins d’une semaine de la rentrée, les incertitudes l’emportent sur la quiétude. On regrette le flou, les contradictions, les silences et les annonces tardives qui sont préjudiciables à un fonctionnement serein. pour notre syndicat, la priorité de cette rentrée est d’accueillir tous les élèves dans les meilleures conditions possible. Nous souhaitons un protocole clair et précis, que l’école soit un lieu safe et sécurisant et que les professionnels de l’éducation soient respectés avec une augmentation significative des salaires et de meilleures conditions de travail ». Un préavis de grève, sur ces questions, a d’ailleurs été déposé. Il est valable tout le mois de septembre.
Depuis feu l’ORTF, Antenne 2 et puis France 2 ont eu dans leur cahier des charges l’émission du dimanche matin consacrée aux différents cultes. Avec le temps, cela ne s’est pas limité aux seules messes catholiques. On en pense ce que l’on veut, mais dans un pays comme le notre ou Laïcité est portée sur le fronton de notre constitution, il n’y a pas là matière à polémiques même si on peut regretter que les Libres Penseurs n’aient pas aussi une émission sur le même service public.
Installation de caméras, camion régie, techniciens affairés … tout cela Moissac connait pour avoir été ville ambassadrice du Téléthon mais pour autant cela a alors généré de l’animation et nullement occasionné la fermeture du cœur de ville avec des interdictions piétonnes pour les touristes comme pour les citoyens-nes moissagais.
C’est donc une innovation, une première que l’on doit à M. Lopez qui privatise ainsi, en pleine période estivale l’espace le plus fréquenté de la Cité Uvale, privant au passage les restaurateurs et autres chalands d’une journée de travail et surtout de revenus avec la fermeture de terrasses pour un service méridien qui ne pourra se faire.
L’arrêté municipal interdit toute circulation entre 7h00 et 12h30! Pour les véhicules, cela peut se comprendre… mais pour les piétons?
De ce fait, l’espace public et donc la liberté fondamentale d’y circuler sont de fait soumis a une interdiction pénalisante pour toutes et tous. M. Lopez n’a pas à privatiser l’espace public, même au profit d’une chaine de télévision publique qui plus est pour l’enregistrement ou le direct d’une cérémonie cultuelle au mépris des règles du vivre ensemble et de la Laïcité. Qu’en serait-il si demain, les Adventistes du 7ème jour, les Pentecotistes, les Musulmans, les Juifs ou les Protestants, voire les Hindouistes ou Bouddhistes obtenaient une telle faveur?
J’entends déjà les cris d’orfraies des bien-pensants locaux!
Alors disons le tout net, devenir maire d’une commune comme Moissac n’autorise pas à tout faire, et après les mises en scène répétées pour la gestion des poubelles, la communication a tout crin de M. le Maire et de ses élus-es, après les contenus non exempts de partialités (avec une éloge du patriotisme!) lors de la cérémonie pour la libération de Moissac, nous sommes nombreux à ne pas être surpris à l’annonce de tels actes dont objectivement on comprend qu’ils sont posés pour flatter un électorat déjà acquis.
Le temps de l’observation est derrière nous et force est de constater que l’idéologie RN prend petit à petit le dessus et les actes s’imprègnent de cet air déjà vu dans nombre de communes gérées par les amis de M. Lopez.
Les restaurateurs, commerçants, leurs employés-es du cœur de ville ne méritent pas cette « messe en demeure », pardon cette mise en demeure après avoir tant souffert du confinement. Au delà de l’entorse manifeste au principe de Laïcité, il reste à espérer que les services préfectoraux retoqueront cet arrêté et en exigeront un plus conforme à la libre entreprise et à la libre circulation des personnes.
Battus électoralement certes mais vigilants et responsables au quotidien, nous sommes toujours présents!
Que France 2 fasse son émission dans ce lieu prestigieux, classé au patrimoine mondial, c’est une bonne chose mais il faut que soit respecté l’ensemble de la population moissagaise.
A la suite d’une erreur de publication, Moissac Au cœur a mis en ligne une photo non libre de droits. Son auteur réclame, via un cabinet d’avocats, le réglement des droits d’auteur.
Cela est somme toute normal, mais malgré les excuses et le retrait de l’article litigieux qui a reçu au bas mot 134 visites ou clics, MAC est obligé de verser la somme de 850 euros après négociations.
MAC n’a pas de fonds propres et repose sur la contribution de quelques personnes qui en assurent la domiciliation et le contenu.
C’est le pourquoi du lancement de cette cagnotte aujourd’hui qui avec les frais doit nous permettre de rassembler les 900 euros nécessaires.
Au fil du temps, le site est devenu une référence en termes de débat public soit en « passant » des articles de fond ou d’information, soit en soulevant des problématiques locales, ou des polémiques (les ligues fascisantes ont attaqué MAC au début de l’été).
Aujourd’hui MAc a besoin de vous tous et toutes et le moindre don sera le bienvenu pour aider à passer ce cap ou pour la 1ère fois , MAC est vraiment en danger!
Votre participation devrait permettre rapidement de résoudre ce dossier. Nous vous informerons très vite de l’évolution de la situation.
Merci pour MAC, pour la liberté d’expression, pour le pluralisme et la volonté de poursuivre le travail de conviction engagé!
NDLR de MAC: un texte indispensable pour comprendre les enjeux de l’école de demain, de l’éducation nationale et trouver des ressources militantes pour contrer ce monstrueux projet pour une véritable école démocratique.
Pour les lecteurs de MAC, il nous a livré ce texte coup de poing dont nous devrions tous extraire les outils critiques de nos prochains combats pour contrer l’idéologie libérale qui prévaut à la destruction de l’éducation nationale. (contact daniel.amedro@gmail.com)
Alors que la rentrée scolaire approche, il me paraît utile de s’intéresser à la politique scolaire de Jean-Michel Blanquer. Cette politique se déploie, depuis trois ans, dans un grand nombre de directions avec beaucoup de détermination, et en bravant non seulement le mécontentement des enseignants, mais aussi celui – croissant – des parents.
Le fait que J.M. Blanquer ait été maintenu à son poste à l’occasion du remaniement ministériel de juillet, -alors qu’il semble que l’intéressé était candidat à une autre fonction, -suggère que sa politique est une pièce maîtresse du dispositif du pouvoir, et que ce dernier est déterminé à la poursuivre, avec le ministre actuel, y compris en faisant une croix sur le vote du monde enseignant en 2022.
Mon intention n’est donc pas de commenter les décisions du ministre relatives au confinement et au déconfinement, qui ont défrayé la chronique pendant des semaines, mais d’éclairer l’aspect stratégique de sa politique. Je voudrais, en fait, fournir des clés de lecture de la politique scolaire globale du ministre[1]. Je vais organiser mon propos en cinq points : 1) le discours bi-face, 2) la cohérence profonde, 3) les deux politiques décisives, 4) Une contre-réforme libérale et 5) Conclusion.
Bien que l’éducation nationale ait été citée par Olivier Dussopt parmi les priorités du budget 2021 à l’Assemblée nationale le 23 juillet (avec l’insertion, l’emploi, l’enseignement supérieur et la justice), il n’y aura pas de réelle revalorisation de la profession dans son ensemble. Par contre, le haut encadrement n’est pas oublié…
Tenu le 24 juillet, le rendez-vous salarial avec A. de Montchalin, ministre de la transformation et de la Fonction publique, confirme le maintien du gel du point Fonction publique. Il n’y aura donc pas de revalorisation globale de la profession. La seule avancée consiste en la pérennisation de l’indemnité de compensation de la hausse de la CSG. Et encore : les nouveaux recrutés en sont exclus. La FSU « ne se satisfait pas » d’une situation qu’elle présente comme « néfaste pour l’ensemble de la société ». L’Unsa « regrette l’absence de mesure concrète améliorant le pouvoir d’achat de tous les agents publics ».
JM Blanquer a agité le 27 juillet la possibilité d’une prime de matériel informatique. « La question d’une prime pour un équipement informatique est sur la table », a dit le ministre sur France Info. « L’équipement systématique de chaque élève, chaque professeur est notre objectif… Une formation à l’enseignement à distance va se généraliser ».
Bien réelle cette fois, car publiée au JO, la revalorisation du haut encadrement. Dasen, dasen adjoints, recteurs, secrétaires généraux, directeurs du ministère et chefs de service, le haut encadrement de l’éducation nationale bénéficie d’une hausse de la nouvelle bonification indiciaire qui peut aller jusqu’à 2000 points d’indice.
En 2011, Philippe Frémeaux publiait un « La nouvelle alternative ? Enquête sur l’économie sociale et solidaire1 . Le point d’interrogation n’était pas de trop, tant Philippe avait mis un point d’honneur à racler l’ESS, dont il était un adepte, sinon un militant, là où ça fait mal. Certes, écrivait-il, « l’économie sociale et solidaire fait aujourd’hui figure de nouvelle alternative au capitalisme. » Et effectivement, le secteur de l’ESS est censé ne pas faire du profit son objectif premier : ses entreprises sont souvent issues d’initiatives citoyennes et apportent la preuve que la recherche de l’enrichissement personnel n’est pas l’unique motif qui puisse donner envie d’entreprendre.
Mais au-delà, l’enquête et l’expérience démontrent que les promesses du baptême des coopératives sont loin d’être toujours accomplies dans la réalité. En particulier, le dévoiement des formes démocratiques affichées par des entreprises mutualistes (par la cooptation ou le réseautage), s’écartait de l’idéal d’émancipation humaine, tendant à annuler tout effet d’exemplarité de ces entreprises face au secteur capitaliste classique.
Cet essai avait fait grincer des dents dans le milieu. Mais comme disait Philippe : « il faut dire la vérité, même aux amis ». On retrouvera son engagement, son érudition et sa clairvoyance en écoutant l’émission La Marche de l’histoire que France inter avait consacrée, le 10 avril 2014, aux « coopératives ouvrières ».
La véritable finalité de ce dispositif demeure d’amener le client à dépenser son argent dans les magasins.
Le groupe immobilier Ceetrus, filiale d’Auchan, organise des ateliers pédagogiques dans ses centres commerciaux, avec la bénédiction du label « Vacances apprenantes » cher à Jean-Michel Blanquer.
Au supermarché, pendant que les parents poussent le charriot, les enfants tentent de rattraper le retard scolaire pris pendant le confinement. C’est un peu l’idée de base du dispositif répondant au doux nom de baptême d’« Aushopping Campus », lancé par Ceetrus France, la filiale immobilière du groupe Auchan. Une cinquantaine de centres commerciaux à travers le pays sont concernés, avec des ambitions affichées : « Plus de 25 000 élèves à travers notre réseau national pourront bénéficier gratuitement de ce dispositif », explique dans un communiqué Bertrand Houseaux, directeur d’exploitation des sites commerciaux chez Ceetrus. Et tout cela a reçu, sous la forme du label « Vacances apprenantes », la bénédiction du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. Continuer la lecture de Éducation. L’école, nouvelle tête de gondole des grandes surfaces ?