Le protocole sanitaire rédigé par l’Éducation nationale et applicable depuis le 2 novembre permet aux gros établissements de réduire leur jauge d’accueil. À Montauban, Caussade, Moissac et Montech, quatre villes du Tarn-et-Garonne, les proviseurs se heurtent au refus du rectorat.
Comment accueillir 2 800 élèves tout en respectant à la lettre le protocole sanitaire mis en place ce mois-ci par l’Éducation nationale ? Au lycée Bourdelle de Montauban, plus grand lycée d’Occitanie, on se pose la question avec inquiétude. Réunis en cellule de crise avant la rentrée des vacances de la Toussaint, le proviseur Philippe Donatien, les équipes de la vie scolaire et de l’infirmerie sont vite tombés d’accord pour demander au rectorat la réduction des effectifs présents en même temps au lycée tarn-et-garonnais.
« Ce protocole nous demande d’organiser des récréations par petits groupes, de mettre en place un seul sens de circulation dans les bâtiments, d’échelonner les arrivées et départs des élèves dans l’établissement… Tout cela est impossible avec 2 800 élèves, prévient le proviseur. C’est pour cela que nous avons demandé au rectorat, comme le protocole nous le permet, de mettre en place un enseignement à distance par demi-groupes, afin de réduire à 1 400 le nombre d’élèves accueillis chaque jour. Notre demande reste depuis le début de la semaine sans réponse. »
Le couac du lycée de Fronton
Si Philippe Donatien garde à longueur de journée son téléphone en main, c’est qu’il espère une réponse rapide du recteur tant l’attente des enseignants se fait forte. Mais il semble que ce soit l’annonce d’une reprise en demi-effectif au lycée de Fronton qui ait mis le feu aux poudres dès lundi 2 novembre. Un couac dont ce serait bien passé les inspecteurs d’académie et le recteur.
« Je ne sais pas pourquoi ni comment le lycée de Fronton a annoncé une telle chose. Mais au rectorat, les choses sont très claires : tant que la situation sanitaire ne se dégrade pas, les effectifs ne bougeront pas, assure Pierre Roques, directeur départemental de l’Education nationale en Tarn-et-Garonne. On ne peut pas ouvrir la boîte de Pandore dès maintenant car après le lycée Bourdelle, d’autres établissements emboîteront le pas. Nous devons autant que possible préserver des scolarités normales, en présentiel, sans prendre le risque de renvoyer des élèves chez eux qui pourront être tentés de décrocher. Gardons vraiment cette option ultime si la situation sanitaire s’aggrave. »
Depuis lundi, le lycée Bourdelle n’est pas le seul à avoir demandé d’appliquer le nouveau protocole en demi-effectif. À Caussade (Claude-Nougaro), Moissac (François-Mitterrand) et Montech (Olympe-de-Gouges) la demande a été la même. Le lycée Michelet de Montauban (1 000 élèves) se pose aussi la question et cherche la meilleure solution. Un point central qui sera abordé mercredi 4 novembre au soir lors du conseil d’administration. Mais les proviseurs devront quelque temps encore trouver les mots pour rassurer les enseignants qui travaillent dans des classes à plus de 35 élèves.