Pourquoi la CGT passe son tour pour la marche du 16 octobre
Mobilisations. À la suite des refus de Force ouvrière, Solidaires ou de la FSU de participer au 16 octobre, Philippe Martinez a aussi pris position. Il considère que la journée de grève et de manifestation du 29 septembre affiche des mots d’ordre plus clairs et des modes d’action plus efficaces. Les organisateurs de la marche nationale appellent le syndicat à poursuivre les réflexions communes.
Philippe Martinez a devancé l’appel. Sans attendre le prochain rendez-vous du 4 octobre des organisateurs de la « marche contre la vie chère et l’inaction climatique », le secrétaire général de la CGT a annoncé que son syndicat ne participera pas au défilé du 16 octobre.
Une prise de position entendue par les partis de gauche et associations citoyennes et environnementales, parties prenantes ou non de cette initiative, qui appellent à poursuivre les discussions pour de futures mobilisations.
Pour le leader de la CGT, la priorité demeure la journée interprofessionnelle sur les salaires, initiée par sa confédération, la FSU, Solidaires et par des organisations de jeunesse. « Il faut réussir la mobilisation du 29. Et nous avons besoin de mots d’ordre clairs. Il est question d’une “marche contre la vie chère”, à laquelle on a ajouté “contre l’inaction climatique” pour des questions d’élargissement de cette manifestation. Les mots d’ordre doivent être plus offensifs », a-t-il expliqué sur LCI.
Pour Aurélie Trouvé, députée FI, l’absence du syndicat ne remet pas en cause l’action du 16 octobre.
À la suite des refus de Force ouvrière, Solidaires ou de la FSU de participer au 16 octobre, Philippe Martinez réaffirme l’autonomie de l’action syndicale. « Nous acceptons les soutiens politiques. Mais, de tout temps, l’action collective et notamment la grève ont été les meilleurs moyens de pression pour obtenir la satisfaction de nos revendications », pointe le responsable syndical, qui doute par ailleurs de la capacité matérielle des non-Parisiens à participer à la marche nationale de mi-octobre dans les rues de la capitale.
Prochain point d’étape entre partis et syndicats : le 4 octobre
Pour Aurélie Trouvé, députée FI, l’absence du syndicat ne remet pas en cause l’action du 16 octobre. « On avait bien dit que nous soutenions toutes les autres initiatives et que cette marche était complémentaire. Mais, en l’état, aucune autre initiative prévue un dimanche n’est annoncée pour permettre la participation du plus grand nombre. Or, des attaques extrêmement violentes vont arriver sur les retraites, l’assurance-chômage… On ne bougera pas les choses que depuis l’Assemblée nationale. Ça passera aussi par la rue. »
L’élue insoumise donne rendez-vous à la CGT au prochain point d’étape, prévu le 4 octobre entre partis, syndicats et associations, sur les mobilisations. Idem pour Hélène Hardy, d’EELV, qui relève la difficulté d’établir « des liens entre, d’un côté, la recherche des syndicats de gains concrets, sur les salaires comme sur les conditions de travail ; de l’autre côté, la recherche de solutions plus globales portées par les mouvements politiques. Or, les revendications salariales et la lutte contre l’inactivité climatique avec la taxe sur les superprofits constituent les deux faces d’une même réponse à la vie chère. Le rapprochement entre partis et syndicats est un mouvement lent, qui ne se limitera pas au 16 octobre ».
Christian Picquet voit lui aussi plus loin. Pour le membre du PCF qui « n’appelle pas en l’état à la marche du 16 octobre, rien ne peut se faire sans le succès des mobilisations du 29. Des réunions vont avoir lieu ensuite. Il faut tout faire pour appeler les partenaires de la Nupes et les participants au 16 octobre à un rassemblement plus large, sans aucun préalable sur les revendications et les formes de participation. »
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