Les projecteurs médiatiques sont pour la plupart braqués sur l’élection présidentielle, mais 2017 comptera un autre scrutin : les législatives. Un rendez-vous dont le PCF estime qu’il doit être traité « à égalité d’importance » avec le premier. Pour atteindre son objectif, « seul contre tous s’il le faut », avait insisté, quelques jours auparavant, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, la direction de son parti, réunie en Conseil national ce week-end, a investi, par 91 % des voix, 253 candidats, dont une vingtaine de non-communistes (sur un total prévu de 550 circonscriptions, le PCF ne présentant pas de candidats en outre-mer) et défini une feuille de route.
« Notre ambition est de contrer le présidentialisme »
« L’essentiel pour nous est de déployer nos propositions, celles de “la France en commun”, pour mettre dans le débat les solutions alternatives aux politiques d’austérité, de solidarité et pour la paix. S’il y a deux élections, il n’y a qu’une campagne. Notre objectif est de faire élire le plus grand nombre de députés et notre ambition est de contrer le présidentialisme en replaçant le Parlement comme élément central de la souveraineté populaire », a expliqué la présidente du Conseil national du PCF, Isabelle De Almeida. Car, a décliné le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, dans un contexte où « on se dirige toujours vers une catastrophe » autour d’un nouveau trio imposé Le Pen-Fillon-Macron, il est nécessaire d’« allier un soutien clair à la candidature de Jean-Luc Mélenchon et un travail de rassemblement qui doit aller bien au-delà de la présidentielle ».
Face aux « interrogations » qui demeurent parfois sur le sens de la « campagne autonome » du PCF en faveur du candidat de la France insoumise (FI), la direction communiste s’est également dotée d’une « feuille de route » jalonnée de cinq initiatives nationales (lire encadré). Mais sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, à Paris, une autre question suscite nombre d’interrogations, voire de la crispation, celle des candidats désignés par FI aux législatives justement. Car si les militants du PCF ont décidé, fin novembre 2016, d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, FI a également réuni, ce week-end, son comité électoral pour une deuxième vague de désignation de ses propres candidats aux législatives.
« Nous appelons chacun à ses responsabilités »
En décembre, lors de sa première séance, ce comité a investi une série de candidats dont la liste a circulé sur les réseaux sociaux la semaine dernière. Sur les 116 investis, deux l’ont été face à des députés communistes sortants, André Chassaigne et Nicolas Sansu. Cette fois, ce sont 300 circonscriptions qui devraient se voir dotées d’une candidature FI, dans le cadre d’un « processus interne » et avec l’objectif d’atteindre les 577 d’ici à la fin janvier, explique Manuel Bompard. « Les deux élections doivent être étroitement couplées avec des candidats qui défendent le même programme. Les configurations à géométrie variable nuisent à la dynamique », juge le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, renvoyant la balle dans le camp communiste sur l’absence d’accord national. « Rien n’empêche la discussion », temporise-t-il.
« La campagne dans laquelle on s’engage vise à élargir le nombre de ceux qui y participent. S’il y a des candidats de la France insoumise contre nos candidats sortants, cela pénalisera aussi la présidentielle et nous ne le souhaitons pas. Nous sommes prêts à la discussion mais, au plan local, cela nous est refusé », a déclaré Pierre Laurent, samedi. « Cette attitude fait courir le risque d’une élimination dès le premier tour des candidats présentés par le PCF qui pourraient garder ou regagner la circonscription. Nous appelons chacun à ses responsabilités pour que demain un groupe de députés puissent faire barrage aux mauvais coups », a ajouté Isabelle De Almeida. Le PCF n’envisage pas que ses candidats souscrivent à la charte que FI souhaite voir ratifiée par tous les siens et qu’elle avance parfois comme un préalable à la discussion dans ses réunions de circonscription. Reste qu’un rendez-vous entre les responsables nationaux est fixé pour le 23 janvier. En attendant, Ensemble ! est également intervenu vendredi via un communiqué : « Il faut, sans attendre, construire un cadre unitaire et pluraliste, un front uni contre la politique du gouvernement, la droite et l’extrême droite, plaide la formation de Clémentine Autain. (…) Un tel cadre devrait permettre de construire une perspective unitaire pour les élections législatives. »
Les communistes fixent leur agenda
Le Parti communiste a décidé de cinq initiatives nationales. La première, le 28 janvier, à Paris, aura pour thème « la démocratie ». La deuxième, le 7 février, à Port-de-Bouc, défendra « le progrès social ». Fin février, en région parisien, la troisième dénoncera « la fi nance et l’évasion fi scale ». Puis, à la mi-mars, le thème sera celui de « l’Europe », et un dernier rendez-vous, fi n mars-début avril, sera consacré, en Isère, à « une nouvelle industrialisation ».
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