Élections TPE La CGT largement en tête

Pour la responsable confédérale aux élections professionnelles de la CGT, Gisèle Vidallet, « la multiplication des impairs et des embûches » de la part du ministère dans l’organisation des élections professionnelles dans les entreprises de moins de onze salariés, qui ont débuté durant les fêtes de fin d’année et n’ont pas fait l’objet d’une véritable campagne officielle d’information, a contribué à l’abstention record (92 %).

La CGT perd quatre points aux élections professionnelles dans les TPE, mais elle conserve sa place de première organisation syndicale dans ces entreprises, en dépit de la campagne très active de la CFDT pour passer devant la CGT. Comment analysez-vous ces résultats ?

Gisèle Vidallet Les salariés des TPE nous ont confortés dans notre pratique syndicale. A savoir, une CGT qui conteste mais qui est aussi force de propositions concrètes. La démonstration est faite par les salariés eux-mêmes que la CGT est une organisation capable d’influer pour leur vie. Il faut se souvenir de tout ce qui a été dit sur notre organisation. Quand on sait que la CGT a été, durant de longs mois l’année dernière, la cible du premier ministre, du Medef qui est allé jusqu’à parler de terrorisme, et même d’une organisation syndicale comme la CFDT, nous sommes très heureux de ce résultat. L’engagement de la CGT contre la loi travail a réduit le recul que nous pouvions craindre du fait de ces attaques.

Les salariés des TPE ont été encore moins nombreux qu’en 2012 à voter pour leurs représentants syndicaux. Comment l’expliquez-vous ?

Gisèle Vidallet Il s’agit de la deuxième élection de ce type, et le gouvernement n’a tiré aucune expérience du scrutin de 2012. Il a multiplié les impairs et les embûches tout au long du dispositif électoral. D’une part, avec le refus du maintien des dates prévues pour ces élections. Puis avec sa décision de les reporter en pleines fêtes de fin d’année, cette période de vacances où les salariés aspirent à se retrouver en famille. Ensuite, il n’y a pas eu de campagne de communication digne de ce nom, ni d’information pour interpeller les salariés concernant la tenue des élections. Tous cela a joué un rôle dans le fait les salariés de ces entreprises, qui n’ont déjà pas l’habitude qu’on les consulte, ne se sont pas sentis investis et ont boudé le vote.

Le résultat de ces élections va compter dans le calcul de la représentativité syndicale globale, qui sera connu fin mars. Il y a quelques mois, la CGT envisageait l’hypothèse qu’elle puisse perdre la première place qu’elle occupe actuellement. Cette possibilité est-elle toujours d’actualité ?

Gisèle Vidallet En 2012, nous étions première organisation dans la fonction publique et dans les TPE, mais nous étions deuxième auprès des entreprises privées hors TPE. C’est donc l’élection dans les TPE qui nous avait permis d’être première organisation syndicale dans le calcul global de la représentativité. Aujourd’hui, nous connaissons le résultat dans les TPE, mais nous ne connaissons pas ceux de toutes les consultations. En revanche, nous savons que la CFDT est implantée et présente des listes dans un nombre d’entreprises bien plus important que nous. Cela créé un différentiel de 400 000 salariés qui ne peuvent pas s’exprimer en faveur de la CGT, mais qui peuvent voter CFDT. Nous avons amélioré notre implantation, mais nous n’avons pas comblé cet écart. Reste que lorsque nos organisations sont présentes, les salariés votent pour la CGT prioritairement.

 


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