Ségolène Royal, ministre de l’Environnement de l’Energie et de la Mer à fait, lors d’une conférence de presse, le bilan de son action, pour réduire l’utilisation de nombreux produits chimiques utilisés par l’agriculture mais aussi par les communes et les jardiniers du dimanche.
On ne niera pas ici la nécessité de réduire l’usage des produits chimiques surtout quand un usage abusif et irresponsable a longtemps été pratiqué e continue de l’être en maints endroits. De ce point de vue, l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides depuis le mois d’août 2015, comme la fin de la vente des pesticides en libre service dans les magasins depuis le début de cette année sont des mesures positives.
Pour les jardiniers dimanche, cela ne signifie pas la fin des produits de traitement qui peuvent être indispensables pour sauver une récolte. Mais « un conseil obligatoire » leur est délivré au moment où ils font cet achat qui passe par le conseil d’un personnel qualifié au moment d’acheter.
Pour les jardiniers dimanche, cela ne signifie pas la fin des produits de traitement qui peuvent être indispensables pour sauver une récolte. Mais « un conseil obligatoire » leur est délivré au moment où ils font cet achat qui passe par le conseil d’un personnel qualifié au moment d’acheter.
François Veillerette, président de Génération futures, connu comme lanceur d’alerte pour avoir depuis longtemps souligné les dangers de l’exposition aux pesticides pour notre santé, est intervenu pour soutenir la démarche de Ségolène Royal. Mais il y avait aussi des témoins plus insolites, comme ce maire de Saint-Bonnet-les Tours-de -Merle, une commune de 44 habitants seulement dont 30% de paysans en agriculture conventionnelle. Ce maire a expliqué comment on avait renoncé aux produits chimiques dans l’entretien …du cimetière. Cet aussi dans la recherche de ce type de témoignage que l’on identifie la manière dont communique Ségolène Royal.
A plusieurs reprises, la ministre a regretté le manque d’ambition de la Commission européenne devant la nécessité de réduire les produits de traitement. Elle déplore ainsi « le délai de trois ans supplémentaires que la Commission européenne s’est donné le 10 février pour réexaminer et conclure sur la sécurité de l’imidaclopride» , une molécule suspectée de faire des dégâts chez les insectes pollinisateurs. Mais on peut penser que la Commission fait l’objet de demandes et de pressions différentes de la part d’autres pays de l’Union européenne, guère pressés de renoncer à certains produits de traitement.
Dans cette affaire, il vaudrait mieux que l’Europe avance plus vite, à condition toutefois que tous les pays appliquent les même règles afin que les moins vertueux de bénéficient pas de distorsions de concurrence ; surtout dans des productions sensibles comme les fruits et légumes en exploitation intensive qui subissent de nombreux traitements. Or ces questions sont occultées par la ministre de l’Environnement. Nous savons pourtant que des arboriculteurs français ont perdu beaucoup de cerises et d’autres fruits à la fin du printemps pluvieux de l’an dernier parce qu’il n pouvaient pas disposer des mêmes produits de traitement que leurs concurrents espagnols.
Ségolène Royal déplore aussi que « malgré les actions françaises qui ont conduit l’Union européenne à mettre en place un moratoire partiel sur les substances néonicotinoïdes, les usages continuent d’augmenter en France », faisant état d’une augmentation de 24% entre 2013 et 2015.En balançant ce chiffre brut, on occulte le fait que l’année 2014 a connu un climat de chaleur humide qui a outrageusement favorisé les maladies des plantes annuelles et des vignes, à commencer par le mildiou, ce qui a conduit les agriculteurs à traiter davantage pour ne pas perdre leur récolte.
A propos des traitements agricoles, la ministre a pris cette année une initiative dont il faudra suivre l’évolution. Il s’agit de la délivrance d’un conseil indépendant de la vente. 32 agriculteurs adhérents à quatre coopératives agricoles de quatre régions sont concernés, soit huit par coopérative. Dans chaque cas, quatre paysans seront conseillés par les techniciens de leur coopérative, comme précédemment. Les quatre autres le seront par des personnes travaillant pour un organisme indépendant. « A l’issue de cette expérimentation pendant la campagne de traitement 2017, les pouvoirs publics disposeront de données nouvelles et comparables pour répondre aux questions souvent posés », espère la ministre.
Cela suffira-t-il ? L’avenir le dira peut-être et permettra de vérifier s’il est vrai que le conseil des vendeurs est souvent intéressé à travers des primes liées aux volumes vendus dans certains cas.
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