Environnement – Même si l’eau potable reste dans son ensemble de bonne qualité… In DDM
La dernière carte de la qualité de l’eau potable de l’association UFC Que Choisir pointe en Tarn-et-Garonne de nombreux résidus d’origine agricole. Le pesticide métolachlore ESA est encore bien présent. Mais rien d’alarmant.
En effet, sur la base des résultats officiels du Ministère de la Santé, l’UFC-Que Choisir de Tarn et Garonne a passé au peigne fin les réseaux de distribution des communes du département, pour la totalité des 50 critères réglementaires.
Des contaminations d’origine agricole : les pesticides
Les herbicides constituent la première cause de non-conformité. Ils sont présents dans l’eau de 58 réseaux, soit près d’un réseau du département sur quatre. Ils contaminent l’eau desservie à des consommateurs principalement ruraux, mais ils affectent également les réseaux de certaines villes. Montauban (1 des 3 réseaux : Montauban Plaques UDI), Castelsarrasin (les 2 réseaux)…
«Cette carte est la synthèse réalisée à partir des analyses de l’eau effectuées entre février 2014 et août 2016, explique l’association. Les limites de qualité de l’eau ont été un des deux critères les plus importants, pour lesquels des non-respects des normes peuvent être dangereux pour la santé, selon le niveau et la fréquence de dépassement. Il s’agit notamment de critères microbiologiques (Escherichia coli, entérocoques) et de substances toxiques (pesticides, nitrates, plomb, nickel, cuivre, arsenic, solvants chlorés…).»
Ainsi, la qualité de l’eau a été jugée «Bonne» quand moins de 5 % d’analyses sont non conformes ; «Satisfaisante» : entre 5 % et 25 % d’analyses non conformes ; «Médiocre» : entre 25 % et 50 % d’analyses non conformes ; «Mauvaise» : entre 50 % et 75 % d’analyses non conformes ; «Très mauvaise» : plus de 75 % d’analyses non conformes.
«Il faut 8 à 10 ans pour éliminer les traces de métolachlore ESA»
Au vu de ces éléments, et alors qu’un consommateur sur deux déclare consommer de l’eau en bouteille quotidiennement et que les industriels entendent faire croître ce marché, l’UFC-Que Choisir de Tarn et Garonne appelle les Tarn-et-Garonnais à préférer l’eau du robinet, plus économique et écologique.
Même avis rassurant au Sicaep Montbeton-Lacourt-Montauban, un des points rouges du département : «L’eau est non conforme aux limites de qualité pour le paramètre pesticide (métolachlore ESA). Mais la teneur en métolachlore ESA ne dépasse pas la valeur maximum retenue par l’ANSES (510 µg/l). Cette valeur correspond à une concentration n’entraînant aucun effet néfaste sur la santé à court ou long terme en l’état actuel des connaissances», estime l’Agence régionale de santé (ARS) lors d’un rapport en date du 30 janvier 2017. «On surveille de près le résultat de ces mesures qui pointe encore aujourd’hui des résidus de pesticides employés par d’anciennes cultures céréalières, explique Marie-Claude Berly, adjointe en charge de l’environnement à Montauban et membre du syndicat des eaux de Montbeton. Il faut entre 8 et 10 ans pour que les traces de métolachlore ESA disparaissent totalement. Mais il faut être rassurant : l’ARS ne donnerait jamais une autorisation de consommation si cette eau présentait le moindre danger pour les consommateurs.» Il est vrai que les 0,16 µg/l de métolachlore ESA relevés, placent Montbeton-Lacourt et Escatalens en rouge sur cette carte. Mais on est fort heureusement bien loin des 510µg/l limite maximale autorisée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement. Dans son ensemble, l’eau potable en Tarn-et-Garonne reste de bonne qualité, bien en deçà des seuils critiques.
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