Salaires en berne, filière attaquée : les travailleurs de l’énergie remontés à bloc

Pour leur deuxième journée d’action, les salariés de la filière énergie était encore plus nombreux en grève et promettent de multiplier les actions, bien décidés à obtenir l’ouverture de négociations sur les salaires que leurs patrons ont décidé de geler cette année.

« Les mardis de la colère vont se poursuivre », a déjà promis ce mercredi la CGT. Tant ils étaient nombreux, encore plus que lors de leur dernière journée d’action, le 31 janvier dernier, à avoir répondu mardi à l’appel à la grève des cinq syndicats représentatifs du secteur de l’énergie. Ce mercredi, une rencontre entre syndicats devait avoir lieu pour envisager les suites du mouvement.
Depuis deux mois, ils se battent pour obtenir « l’ouverture d’une négociation nationale salariale et l’arrêt de la destruction des services publics de l’énergie ». Après +0,3 % en 2015 et +0,2 % en 2016, leurs patrons ont décidé de reconduire en 2017 à l’identique la valeur de ce salaire sur lequel est indexée la grille des industries électriques et gazières (IEG), renvoyant au niveau de chaque entreprise les négociations salariales. Et depuis, ils ne veulent rien entendre. À cela s’ajoutent les inquiétudes vis-à-vis de l’avenir de la filière en France. Avec, notamment, l’annonce le 3 février dernier de 3 900 suppressions d’emplois d’ici 2019 chez EDF, à ajouter aux 2 000 déjà effectuées en 2016 par la fermeture de plusieurs sites dans le thermique et le nucléaire et par la privatisation du secteur hydraulique.
Baisse massive de production électrique
Le taux de grévistes a atteint mardi 30,6 % chez Enedis, 28,68 % chez EDF, 21,25 % chez le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE et 20,57 % sur le périmètre France d’Engie et ses filiales, selon les entreprises, interrogées par l’AFP. Selon la CGT, le mouvement s’est traduit mardi par des baisses de la production électrique (jusqu’à 7 000 mégawatts dans la nuit de lundi à mardi, et 4 000 mardi vers 11 heures), le blocage des sites nucléaires par des barrages filtrants ou l’arrêt d’unités de production hydraulique. Suite à cette journée, « beaucoup de salariés avec des syndicats CGT ont décidé de reconduire l’action ce 8 mars pour participer à la journée internationale des droits des femmes », note le syndicat.
La CGT a d’ores et déjà invité les salariés de l’industrie à poursuivre les actions, via des coupures de courant ciblées, le passage d’abonnés en heures creuses ou des blocages de sites, tous les mardis. Et d’appeler, dans son communiqué, à la journée du 21 mars, date à laquelle « toute la CGT sera dans l’action pour un avenir industriel dans le pays, des emplois et du pouvoir d’achat ».
Clotilde Mathieu, Journaliste à la rubrique social-économie

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