Maximilien Reynès-Dupleix : «Moissac n'a pas été choisie au hasard par le Front national» In DDM

«La venue de Gilbert Collard à Moissac n’est pas un hasard! Cela fait déjà plusieurs années que le FN a choisi de faire de la cité uvale un laboratoire de ses idées nauséabondes. Il vise ici un coup électoral», lâchait, face à un maigre auditoire, le militant moissagais du Front de Gauche, Maximilien Reynès-Dupleix, l’un des initiateurs du rassemblement anti-FN qui s’est tenu, hier soir sur l’esplanade des Justes, à Moissac.

À moins d’une heure, en effet, du meeting du député frontiste du Gard qui ne réunissait  que 220 personnes à la salle confluence, le CODEX 82 (COllectif départemental contre l’EXtrême droite) avait décidé de sortir de son sommeil. «Nous ne pouvions laisser cette réunion se tenir sans marquer notre désapprobation», confirmait Guillaume Mangenot, jeune professeur des écoles et cosecrétaire départemental du syndicat des instituteurs (Snuipp – FSU). L’enseignant ne manquait pas de rappeler que le choix du CODEX de se réunir sur l’esplanade des Justes – face au Moulin de Moissac – avait une haute valeur symbolique. «C’est pour rappeler à la population moissagaise, commune qui candidate au titre de ville de Justes parmi les Nations, que ses habitants ont caché, protégé et sauvé des familles juives durant la Seconde Guerre mondiale… Des idées bien éloignées du parti de Marine Le Pen». Une analyse que partageaient les responsables syndicaux du Tarn-et-Garonne de la CGT à la CFDT qui s’étaient associés à cette manifestation. «Dorgères avec ses chemises vertes qui draguaient les paysans, Poujade plus tard les commerçants, le FN est dans cette lignée. Il reste un discours d’imposture», assénait la patronne de la CGT 82 Lina Desanti qui rappelait avec fierté les grandes figures de son syndicat engagées dans la Résistance française de Krasucki à Manouchian. «Ce qui est grave et qu’il faut expliquer à chaque fois, c’est que ce parti ne défend pas les classes populaires. Il ne s’intéresse essentiellement qu’aux nantis au détriment des plus faibles de notre société», garantissait Daniel Villa Véga, trésorier des retraités de la CFDT.

«No passaran !», le slogan des républicains espagnols concluait le rassemblement dans un tintamarre de casseroles. Des ustensiles de cuisine rappelant les nombreuses affaires judiciaires touchant les élus FN, qui arrivaient jusqu’aux oreilles du député frontiste, Gilbert Collard. Avant de prendre la parole ce dernier nous répondait, non sans ironie, par tweet interposé : «C’est la casserole solitaire !». L’élu Bleu Marine se moquant du faible nombre d’opposants venus l’accueillir, hier soir à Moissac.

À Montauban le «coup de clairon» de Gilbert Collard

Entouré de Thierry Viallon et Romain Lopez (les probables candidats FN aux législatives dans le 82) ainsi que de Dominique Bagur, conseillère régionale, Gilbert Collard a fait hier une halte à Montauban, «une ville que je connais bien». Le député du Gard et secrétaire général de «Rassemblement Bleu Marine» a chauffé la rhétorique qu’il promettait de développer un peu plus tard à Moissac, reprenant les standards FN sur la «souveraineté» perdue de la France. Mais à Montauban, c’est aussi «un coup de clairon» que Collard est venu pousser : «Nous voulons marquer des buts sur cette terre radicale-socialiste». Le FN affiche ses objectifs : «S’implanter ici… Nos candidats ont toutes les qualités pour y parvenir», rêvant de faire basculer ce sud-ouest de Gauche.