« Le seul vote utile, au premier tour, et pas par défaut, est celui qui a le contenu politique le plus élevé, qui met en mouvement des milliers d’insoumis, de cocos, de rebelles, de militants de la lutte des classes, d’anticapitalistes, de simples citoyens progressistes… »
Oui 15% et 10% cela peut faire 25% (cela peut), s’il y a une forte dynamique populaire, unitaire, et une campagne claire de pédagogie politique sur les besoins, les enjeux, tournée vers surtout les abstentionnistes et les électeurs en colère, tentés par le Front national. Oui il faut mettre autour d’une table, qui ne soit pas bancale, Hamon, Mélenchon, Jadot, Pierre Laurent, et tenter de parvenir à une plateforme partagée, à quelques objectifs communs de rupture par rapport aux politiques menées depuis 30 ans, par les uns et les autres.
Certes Benoît Hamon a infléchi vers la « modération » son discours, assume désormais une partie du bilan hollandais, reste atlantiste, ambigu, hésitant sur la politique « européenne » (il n’est pas le seul) et internationale, et est allé voir la dame Merkel… Son positionnement relève cependant d’une social-démocratie « de gauche ». (soyons généreux).
Mélenchon mène une campagne tambour battant, sur un programme proche de celui de feu le Front de gauche ; il a fait se lever des forces jeunes, plurielles, nouvelles, et porte l’espoir de la gauche de transformation sociale, de la gauche debout. Certes on pourra lui reprocher son supposé « populisme » (ce mot valise a un contenu positif en Amérique latine, et j’y adhère), son excessive « personnalisation », ce qui tient à la nature de la Cinquième République, et à son charisme incontestable et, avouons-le, qui fait du bien. Ici, le charisme du leader sert à tirer vers le haut le « peuple de gauche », vers un charisme et une implication collectifs. Je sais… « il n’y a pas de sauveur suprême », et gnagnanan et gnagnanan, mais la révolution cubaine aurait elle été possible sans le rôle de Fidel Castro ?
Le seul vote utile, au premier tour, et pas par défaut, est celui qui a le contenu politique le plus élevé, qui met en mouvement des milliers d’insoumis, de cocos, de rebelles, de militants de la lutte des classes, d’anticapitalistes, de simples citoyens progressistes… Oui la droite collabo est de retour, mais arrêtons la manipulation hypocrite, la dramatisation à outrance. On fera les comptes au soir du premier tour. Menons vraiment, en attendant, la bataille des présidentielles. Oui Marine le Pen, Fillon, Valls, Macron, veulent liquider définitivement le « modèle social français » issu du CNR, mais notre peuple le sent, le sait. Proposons lui une vraie alternative.
Une majorité d’électeurs de gauche (53%) souhaite que Mélenchon devienne le candidat commun de la gauche de rupture. Il a pris les devants en investissant le terrain depuis des mois. Hamon, poussif, est affaibli par « les siens », (loin derrière Mélenchon), et il nous propose une alliance de « ralliement » à lui, caporalisée en coups lisses par Cambadélis. Il est torpillé, trahi par « les siens », qui tombent définitivement les masques. Aujourd’hui, « les siens », c’est plutôt nous… Conclusion évidente : Mélenchon est le mieux placé, le plus « central », pour faire « revenir à gauche » des milliers d’électeurs en colère et prêts à tout, même au pire. Penser que seul le plus mou-mollasson peut rassembler large, c’est une vision néolibérale de la politique.
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