Le double langage du pouvoir politique face au monde paysan

À la veille de la présentation du projet de loi en conseil de ministre à Paris, on apprenait que la discussion avait repris à Bruxelles pour tenter de conclure en février un accord de libre échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Photo : Thierry Zoccolan/AFP

À la veille de la présentation du projet de loi en conseil de ministre à Paris, on apprenait que la discussion avait repris à Bruxelles pour tenter de conclure en février un accord de libre échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Photo : Thierry Zoccolan/AFP

Ce matin, le conseil des ministres a adopté un projet de loi pour « redonner du revenu aux paysans ». Il fait suite aux Etats généraux de l’alimentation qui se sont déroulés durant l’automne 2017 et sera soumis au parlement  prochainement. Mais, en même temps, Emmanuel Macron a fait savoir le 25 janvier qu’il souhaitait la conclusion rapide d’un accord de libre échange entre l’Union européenne et  les pays du Mercosur qui sont de gros exportateurs de viandes, de sucre et d’éthanol. Histoire de peser sur les prix agricoles à la production ?

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PCF82: Moins de mépris, plus de respect ; Stéphane Travert doit répondre aux revendications des agriculteurs !

communiqué PCF 82 du 31.01.2018

Depuis maintenant plusieurs jours les agriculteurs expriment leur colère en Tarn-et-Garonne contre la réforme de la carte des zones agricoles défavorisées qui doit entrer en vigueur au printemps prochain.
A l’échelle de notre territoire, ce sont plus de 50% des exploitations qui se trouvent sur la carte actuelle. Avec la refonte engagée par le gouvernement, qui exclue 80 communes, plus de 350 exploitations sont menacées d’existence.
La colère qui s’exprime aujourd’hui, et qui dépasse largement la question de la réforme de carte des zones agricoles défavorisées, nous interpelle fortement. Elle incarne à la fois le symbole d’un

Monde agricole en extrême souffrance, et l’échec d’un système.
Le mal être est réel, tous les 2 jours dans notre pays un agriculteur met fin à ses jours. Il est temps de sortir de ce modèle agricole ultra-productiviste où les objectifs sont la rentabilité et la taille de l’exploitation.
La question du revenu des paysannes et paysans doit être le fil conducteur de toute vision politique. Si les États généraux de l’alimentation ont permis de discuter cette question, c’est loin d’être suffisant. La question du juste prix rémunérateur doit être inscrite dans le projet de loi qui sera présenté la semaine prochaine.

L’agriculture de demain doit être respectueuse de l’environnement et des animaux. Elle doit permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail tout en produisant des produits de qualité et favorisant les circuits courts.

Le PCF82 demande la tenue immédiate d’un moratoire, financier, fiscal de l’agriculture française pour permettre aux exploitations de retrouver leurs équilibres économiques.

Nous demandons également la création d’un fond de soutien à l’agriculture paysanne et ses filières relocalisées, courtes, de proximité et biologiques.

Enfin il faut en finir avec la PAC actuelle et promouvoir une nouvelle politique agricole et alimentaire (PAC) en Europe, qui réponde en priorité aux besoins des citoyens, débarrassée des accords de libres échanges (CETA, Mercosur…) avec pour objectif la souveraineté alimentaire des peuples et la transition écologique.

Suite à notre rencontre avec le responsable des jeunes agriculteurs du Tarn-et-Garonne, auquel nous avons apporté notre soutien, nous adresserons un courrier au ministre de l’Agriculture et au préfet de la région Occitanie pour leur demander d’écouter la souffrance des agriculteurs Tarn et Garonnais et de prendre en compte leurs légitimes revendications.

Hausse de la CSG : une escroquerie pour les salariés et les retraités

Cela tient notamment à la baisse en deux temps des cotisations sociales (3,15% au total) alors que la hausse de 1,7% de la CSG sera immédiate et en une fois.

Quant aux fonctionnaires et aux retraités, la hausse de la CSG constitue une amputation directe de leurs revenus. Une compensation indemnitaire devrait être versée aux fonctionnaires.

Plus grave, sur l’ensemble de l’année, les 5% des ménages les plus modestes verront leur niveau de vie se réduire sous l’effet des mesures décidées alors que les 5% de ménages les plus aisés profiteront pleinement des réformes de la fiscalité du capital mobilier et verront leur niveau de vie s’accroître.

Pire, la hausse de la CSG, associée à la généralisation des exonérations de cotisations sociales patronales, accentue une dérive vers la fiscalisation du financement de la Sécurité sociale. Au lieu des cotisations, qui constituent un prélèvement sur les profits et permettent de financer les prestations sociales au-delà des salaires, sur le principe du «chacun contribue selon ses capacités, et chacun perçoit selon ses besoins », les prélèvements fiscaux pèsent sur les ménages, c’est-à-dire, en écrasante majorité, sur les salariés.

Le transfert des cotisations vers la CSG porte un double danger :

– Le désengagement des entreprises du financement de la protection en le basculant vers la fiscalité,

– L’ouverture en grand aux assurances privées du marché de la santé, le financement par l’impôt ne permettant d’assurer qu’une couverture minimum.

Pour répondre aux immenses besoins de protection sociale – santé, retraites, famille, soins aux personnes âgées… il est urgent de stopper cette dérive. Il faut en finir avec les exonérations de cotisations sociales patronales et les moduler en fonction de la politique d’emploi et de salaires des entreprises. Il faut les compléter par un prélèvement sur les revenus financiers de ces dernières entreprises pour les dissuader de placer leur argent dans des opérations financières meurtrières pour l’économie du pays.

Septfonds: Des cochons et des hommes

FDSEA, porcs et réaction fascisante dans le Tarn-et-Garonne (82)

paru dans lundimatin#131, le 29 janvier 2018

Notre rapport aux animaux est parfois un bon indice pour évaluer notre perception de la vie en général, celle des animaux mais également celle des hommes. Ce n’est pas avant tout au nom de la souffrance animale que nous éprouvons un profond dégoût face aux images d’abattoirs industriels : ce qui s’exprime dans ces pratiques, c’est avant tout l’exploitation effrénée de tout ce qui vit, hommes comme bestiaux – et la possibilité que des hommes, à terme, reçoivent le même traitement.

Les camps d’extermination de la Seconde Guerre mondiale l’ont prouvé. Ce qui se joue actuellement à Septfonds, petite bourgade du Tarn-et-Garonne (82), nous invite à voir les choses encore différemment : presque en lieu et place de l’ancien camp de concentration des Judes, où on été enfermés plus de 15 000 soldats espagnols anti-franquistes de 1939 à 1942, la préfecture vient d’autoriser le doublement de la taille d’un élevage de porcs industriel.

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EPAHD : Le PCF soutient les personnels des EHPAD et participera à la journée d'action

Pour les communistes, les choix politiques faits ces dernières années en matière de gestion de la «dépendance», ont conduit à réduire les moyens de la prise en charge de la perte d’autonomie et à sacrifier ainsi une partie de la population qui n’a pas compté sa peine pour participer au développement du pays. Il en résulte des coûts prohibitifs restant à la charge des familles.

Parallèlement, des conditions de travail dégradées subies par un personnel à 80% féminin, ne permettent pas de répondre aux besoins de nos « aînés ». De multiples témoignages attestent de la mise en place de procédures dégradées, de soins d’hygiène réduits.

Le PCF avance la proposition de la création d’emplois statutaires sur la base d’un(e) salarié(e) par personne âgée, de paramédicaux, aides soignants, médecins, dans une filière gériatrique.

Pour le PCF il est temps d’engager un nouveau progrès social pour la France. Il soutient l’action du 30 janvier et appelle à y participer dans toute la France .

A Paris , Pierre Laurent mènera une délégation du PCF au rassemblement, à 14h devant le Ministère de la Santé.

Fiscalité. Et si on arrêtait de tout donner aux riches ?

AFP

Les études s’accumulent pour démontrer par les chiffres ce que tout le monde pressentait : la politique fiscale d’Emmanuel Macron favorise plus que jamais les contribuables les plus riches. L’association Attac jette un nouveau pavé dans la mare, pour alerter sur les risques de régression sociale et dessiner les contours d’une politique alternative.

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Retraites agricoles. Macron s’en prend aux plus démunis

 
Les retraité(e)s agricoles qui touchent moins de 750€ par mois se voient dans l’obligation de rembourser 300€ de trop-perçu à leur Mutuelle Sociale Agricole. L’engagement du précédent gouvernement de revaloriser la retraite agricole de base à 75% du SMIC a en effet été remis en cause par le gouvernement actuel. Or La MSA avait déjà mis en application cette disposition. Elle a donc procédé à des prélèvements sans même avoir notifié cela aux retraités.
Yvette Marcuzzo, José Molina et Henri Germa (notre photo) ne décolèrent pas. Car pour certains retraités la ponction est sévère ; tel pour cet adhèrent de l’association départementale des retraités agricole de Castelmeyran à qui on a prélevé 500 euros que l’on lui avait octroyé précédemment !
Car l’injustice que vient de commettre le gouvernement Macron, s’ajoute à ce qui dit Yvette Marcuzzo : « je me demande comment font les femmes avec seulement 570 euros de pension mensuelle. Elles ne peuvent pas sortir, ni s’habiller correctement et encore moins aller au coiffeur » . les retraites de misère sont hélas une réalité particulièrement pour les femmes . Travailler un hectare de culture maraichère, qui comprend 6000 pieds de fraise, 12000 pieds de piment, faire des journées qui n’en finissent pas, tout cela pour 730 euros de pension, est une véritable injustice.
Ce que dénonce le MODEF, syndicat de défense des exploitants familiaux, qui a défendu une retraite agricole à 85% du SMIC et obtenu 75% sous la présidence précédente. Pour lui c’’est cette victoire sociale qui est remise en cause aujourd’hui et seule une mobilisation citoyenne peut permettre d’éviter cette injustice. « Nous demandons une remise gracieuse totale de ce trop-perçu, car la majorité des retraités agricoles sont dans l’impossibilité de rembourser cette somme ».
En attendant, Yvette la combattante, particulièrement active pour le droit des femmes, et ses compagnons de lutte ne resteront pas inactifs. Cette question sera forcément à l’ordre du jour de l’assemblée cantonale de l’ADRA qui aura lieu à Montech le 26 janvier.
André Gréder

La mobilisation bouillonne dans les facs

Le 20 janvier à la bourse du travail de Paris. Première réunion de mobilisation des opposants au projet de réforme d’accès à l’université . Denis Allard/REA

Le 20 janvier à la bourse du travail de Paris. Première réunion de mobilisation des opposants au projet de réforme d’accès à l’université . Denis Allard/REA

Éducation. La contestation des réformes de l’université et du lycée prend de l’ampleur. La première coordination nationale s’est tenue, samedi, avec en vue la manifestation du 1er février.

«Sélection à l’université = précarité » « Non au Plan étudiants ! » Les slogans s’affûtent parmi les étudiants et les affichettes fleurissent sur les murs des facs. À quelques jours de la mobilisation nationale du 1er février contre la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, la mobilisation monte en puissance. Toulouse-Jean-Jaurès, Aix-en-Provence, université Paris-Sorbonne, Strasbourg, Paris-I Tolbiac… Une demi-douzaine d’assemblées générales, rassemblant des centaines d’étudiants et de professeurs, se sont déroulées la semaine dernière. Semaine qui s’est conclue, samedi, par la tenue de la première coordination nationale de l’éducation, à l’initiative d’une douzaine d’organisations (1), et le lancement d’un appel.

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Instruction sur la tenue vestimentaire des députés : la laïcité une nouvelle fois défigurée

L’idée même de neutralité est par définition contraire à la liberté d’expression !  Les députés désormais disposeront de moins de droits que les citoyens qui les ont élus. Cette mise au pas est grave pour la démocratie : c’est ce que n’ont pas manqué de déclarer les députés communistes.

Quant à l’observatoire de la laïcité dont le rôle est d’assister et de conseiller le gouvernement, il  est désavoué. « Si le principe de neutralité du service public fait obstacle à ce que des agents ou des salariés participant au service public manifestent leurs croyances religieuses, ni la jurisprudence, ni la loi n’étend aux élus cette interdiction ».

La laïcité est une nouvelle fois défigurée, falsifiée sous la pression de la droite et de l’extrême droite.

Il est urgent de revenir à une approche laïque de la laïcité pour mettre fin à son instrumentalisation  d’où qu’elle vienne, le plus souvent pour exclure, discriminer, stigmatiser.