Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2018

Médicaments à écarter - bilan 2018À l’occasion de la Pilule d’Or Prescrire 2018
et de l’annonce des Palmarès Prescrire 2017,
Prescrire a présenté le bilan actualisé début 2018
des médicaments à écarter des soins.

 RÉSUMÉ 

  • Pour aider à choisir des soins de qualité, et éviter des dommages disproportionnés pour les patients, nous avons mis à jour début 2018 le bilan des médicaments que Prescrire conseille d’écarter pour mieux soigner.
    Médicaments à écarter


  • L’évaluation par Prescrire de la balance bénéfices-risques d’un médicament dans une situation donnée repose sur une procédure rigoureuse : recherche documentaire méthodique et reproductible, détermination de critères d’efficacité pertinents pour les patients, hiérarchisation des données selon leur niveau de preuves, comparaison versus traitement de référence, prise en compte des effets indésirables et de leur part d’inconnues.
  • Ce bilan porte sur l’ensemble des médicaments analysés par Prescrire entre 2010 et 2017 et munis d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) française ou européenne. Ont été recensés 90 médicaments (dont 79 commercialisés en France) dont la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés.
  • Le plus souvent, quand un traitement médicamenteux apparaît souhaitable, d’autres options ont une meilleure balance bénéfices-risques que ces médicaments à écarter.
  • En situation d’impasse thérapeutique dans une maladie grave, il n’est pas justifié d’exposer les patients à des risques graves, quand l’efficacité clinique n’est pas démontrée. L’utilisation de ces médicaments dans le cadre d’une recherche clinique est parfois acceptable, à condition d’informer les patients des inconnues sur la balance bénéfices-risques et des objectifs de l’évaluation. Dans les autres cas, des soins utiles sont à instaurer pour aider le patient à supporter l’absence d’option capable de changer le pronostic ou améliorer sa qualité de vie.
 ACTUALISATIONS 2018  Trois médicaments qui figuraient dans le bilan 2017 des médicaments que Prescrire conseille d’écarter ne sont plus disponibles ou autorisés : le ranélate de strontium (Protelos°) dans l’ostéoporose, dont la firme a cessé la commercialisation mondiale mi-2017 (n° 403 p. 343) ; l’association dexaméthasone + salicylamide + salicylate d’hydroxyéthyle (Percutalgine°) dans les tendinites et entorses, dont la firme a cessé la commercialisation en France (lire p. 108) ; le catumaxomab (Removab°) dans l’ascite maligne, dont la firme a demandé le retrait d’autorisation de mise sur le marché dans l’Union européenne.
Canagliflozine et omalizumab : évaluation de nouvelles données en cours par Prescrire en 2018. Des médicaments signalés comme à écarter début 2017 ne figurent pas dans le bilan cette année en raison de réévaluations par la Rédaction.

  • La canagliflozine (Invokana°) pour laquelle notre analyse de nouvelles données est en cours début 2018 ; et, par cohérence du fait d’un mécanisme d’action voisin, nous retirons aussi de ce bilan 2018 la dapagliflozine (Forxiga°).
  • L’omalizumab (Xolair°), un anticorps monoclonal recombinant anti-IgE, dont nous réévaluons la balance bénéfices-risques dans l’asthme grave ; et, par cohérence en raison d’un mécanisme d’action et d’effets indésirables proches, le mépolizumab (Nucala°), un anticorps monoclonal anti-interleukine-5.

Ajouts en 2018 : métopimazine, nifuroxazide, etc. Nous avons analysé en 2017 les effets indésirables cardiaques de la métopimazine (Vogalène°, Vogalib°), un neuroleptique du groupe des phénothiazines couramment utilisé en France comme antiémétique, avec environ 4 millions de patients exposés sur l’année 2016, le plus souvent lors d’une gastroentérite. Les rares données disponibles montrent qu’elle expose à des troubles cardiaques graves (dont syncopes, troubles du rythme, morts subites) disproportionnés dans ces nausées et vomissements passagers (n° 411 p. 24-27).
Quatre autres médicaments ont été ajoutés car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les indications dans lesquelles ils sont autorisés : le nifuroxazide (Ercéfuryl° ou autre), un « anti-infectieux » intestinal ; l’association à doses fixes estrogènes conjugués équins + bazédoxifène (Duavive° – non commercialisé en France) dans les symptômes liés à la ménopause, le roflumilast (Daxas° – non commercialisé en France) dans la bronchopneumopathie chronique obstructive sévère, et le sélexipag (Uptravi°) dans l’hypertension artérielle pulmonaire.

©Prescrire 25 janvier 2018

LIBRE téléchargement « Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2018 » Rev Prescrire 2018 ; 38 (412) : 137-144. (pdf, accès libre)

 


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