Énergie. Chez Enedis, l’emploi trinque pour muscler EDF

La CGT a révélé la suppression de 2 000 postes en deux ans, sur les 38 507 existants, une modération salariale, ainsi qu’une remise en cause de la plupart des accords sociaux. Photo : Georges Gobet/AFP

La CGT a révélé la suppression de 2 000 postes en deux ans, sur les 38 507 existants, une modération salariale, ainsi qu’une remise en cause de la plupart des accords sociaux. Photo : Georges Gobet/AFP

La CGT alerte sur le plan d’économies et de suppression de 2 000 postes imposé à l’ex-ERDF par sa maison mère, en mal de cash pour tous ses projets.

EDF a besoin d’argent, de beaucoup d’argent, pour mener à bien les chantiers colossaux que son principal actionnaire, l’État, lui a fixés. En plus d’être devenu, le mois dernier, actionnaire à 75 % des activités réacteurs nucléaires d’Areva, valorisées à 2,47 milliards d’euros, le champion tricolore de l’électricité doit débourser 51 milliards d’euros d’ici à 2025 afin de prolonger l’existence de ses 58 réacteurs et, en sus, débloquer deux tiers des 21 milliards d’euros nécessaires à la construction des deux réacteurs EPR d’Hinkley Point, en Angleterre. Endetté à hauteur de 35 milliards d’euros et affaibli par les actuels prix bas de l’électricité en Europe, EDF puise donc allégrement dans les coffres de ses filiales.

Au premier rang desquelles Enedis. Les activités de l’ex-ERDF, qui gère le 1,3 million de kilomètres de lignes moyenne et basse tension, n’avaient en 2016 généré pas moins de 25 % de son excédent brut d’exploitation, avec 500 millions d’euros de dividendes. La direction d’EDF semble en avoir réclamé encore plus.

Un service à deux vitesses entre les villes

C’est ce que craint la CGT d’Enedis. S’appuyant sur des documents d’un conseil de surveillance, le syndicat a révélé, mercredi, que « les économies de tous ordres sont à l’ordre du jour pour maintenir un niveau de rentabilité élevé et servir un niveau de dividendes de 83 % du résultat net de l’entreprise à sa maison mère ». Cela entraînerait la suppression de 2 000 postes en deux ans, sur les 38 507 existants, une modération salariale, ainsi qu’une remise en cause de la plupart des accords sociaux. « Pour les usagers, ce sera moins de sites de proximité, donc un service à deux vitesses entre les villes et les territoires éloignés », alerte Bruno Bosquillon, délégué syndical central CGT. Toutes ces réductions d’effectifs et de services devraient générer 750 millions d’euros de dividendes en 2020 pour EDF. La CRE, le gendarme du secteur, appréciera sûrement moyennement ce train d’économies imposé à Enedis, elle qui, l’an dernier, a donné un petit coup de pouce financier au gestionnaire du réseau pour l’aider à se moderniser. Les concurrents d’EDF devraient eux aussi voir rouge.

Stéphane Guérard, Journaliste rubrique économie-social

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