Parce que nous nous refusons d’oublier que des femmes et des hommes ont lutté au prix de leur vie pour que vivent les valeurs de paix dans le monde, de démocratie et de libertés, parce qu’ils ont su oser l’invraisemblable, résister à la bête immonde quand d’autres faisaient allégeance au pouvoir nazi, c’est un honneur et un devoir pour nous communistes d’inviter toutes celles et ceux au-delà de leur opinion à se rassembler, ici, comme nous le faisons chaque année au cimetière de Lafrançaise afin de célébrer la mémoire de Louis Sabatié.
Adhérent des Jeunesses Communistes dès 1939, Louis, épris de justice, de liberté, s’est révolté contre le régime de Vichy et notamment les lois anti-juives. Son activité de surveillant au lycée Ingres lui permet en 1942 de créer à Montauban une Phalange antinazie qui fit de la propagande par voie de tracts qu’elle éditait et distribuait. Cette organisation, purement locale, attira aussi des lycéens de provenances idéologiques et politiques diverses.
En 1943, ce groupe de jeunes résistants montalbanais se transforma en groupe de FTPF. En décembre de cette même année, il participa à l’attentat contre l’Office de placement allemand de Montauban, à l’angle de la rue du Greffe et de la rue de la République.
Par la suite, Louis Sabatié sera en contact avec la 35e brigade de FTP de la région toulousaine. Le 2 février 1944, il fait sauter la vitrine d’un pharmacien, chef de la milice locale et pour se dégager, il blesse mortellement un agent de police. Reconnu, il est arrêté le lendemain dans une salle d’études du lycée. Torturé par la police française dans un premier temps à la prison de Beausoleil de Montauban, il est ensuite transféré à Toulouse. Jugé par la justice de Pétain, il sera condamné à mort et sera fusillé le 17 février 1944 à 17h30 par les miliciens à la prison toulousaine de Saint Michel. Louis n’avait pas 20 ans.
Je ne vous cache pas la crainte qui est la mienne de voir qu’aujourd’hui les combats et les valeurs portés par ces jeunes résistants soient oubliés alors que la violence, les risques de guerres, la haine des autres gangrènent de nouveau la planète et le genre humain. Alors que des apprentis nazillons reprennent comme jamais depuis, du poil de la bête, de cette bête immonde, en Allemagne, en Autriche, et ces derniers jours en Italie… Alors que pour cracher leur venin, ils s’en prennent aux migrants chassés de leur terre par la misère, les guerres ou les dérèglements climatiques. Oui la crainte de voir ce monde vivre une fois encore le chaos s’impose à qui regarde son évolution.
Ne laissons pas la haine et le rejet de l’autre occuper de nouveau les consciences. Réagissons individuellement et collectivement. Rassemblons-nous contre le racisme et contre la xénophobie et pour la Paix. Ouvrons nos bras !
Cultiver le souvenir de Louis Sabatié, n’est-ce pas refuser ce que prépare le gouvernement français avec son projet de loi asile immigration dont l’objectif à peine masquer est de limiter arbitrairement la venue de migrants et leur fermer nos frontières ? Quand une circulaire en décembre dernier autorise les préfecture à recenser les migrants dans les centres d’hébergement d’urgence, Quand des associations sont appelées à jouer les délateurs contre des sans-papiers et des déboutés du droit d’asile, quand des femmes et des hommes sont trainés devant des tribunaux français avec comme seul crime reproché des actes solidaires en tendant la main à d’autres humains, quand d’autres incitent à « trier » les migrants entre ceux qui serait utiles ou pas pour l’économie du pays, quand les migrants sont considérés comme des invisibles qui ne peuvent exister ici alors même que notre pays s’est enrichi grâce à l’immigration.
Pourtant … ne devrions-nous pas voir dans ces migrants uniquement des femmes, des enfants, des hommes contraints de quitter leurs propres pays, de voyager dans des conditions inhumaines, proies faciles de trafiquants d’êtres humains ?
Ne devrions-nous pas voir le drame de tant de migrants mettant en danger leur vie pour affronter des voyages qui parfois finissent en tragédie ?
Comment ne pas avoir conscience qu’aucune frontière … fil barbelé … mur ne seront jamais assez hermétiques pour empêcher la fuite de celles et ceux venus chercher refuge … protection et dignité dans un pays riche et en paix.
Alors, cultiver le souvenir de Louis Sabatié, c’est combattre les injustices,
Cultiver le souvenir de Louis Sabatié, c’est lutter pour le droit à la dignité pour tous.
Cultiver le souvenir de Louis Sabatié, c’est rester solidaire pour créer et offrir de futurs espaces d’humanité à nos enfants et petits-enfants ….
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