A lire absolument!
Qu’on ne compte pas sur moi pour dire s’il faut lire le dernier livre de Benoît Biteau, qui par ailleurs est aussi le premier. Lire un livre, jamais il ne faut. Ce que je peux dire en revanche c’est que ceux qui n’auront pas lu Paysan résistant ! auront beaucoup perdu. Je vous aurais prévenu et j’espère que ça vous donnera envie de le lire.
Ce qu’il y a de bien avec Benoît Biteau, c’est qu’il explique tout. Il part de lui-même, de sa vie, de son paysage, de ses sentiments, pour expliquer son engagement, sa vision du monde et ainsi répondre aux inquiétudes des autres, à nous tracer des perspectives indispensables. On mesure à la lecture de l’ouvrage à quel point l’avenir de l’agriculture nous concerne tous. Surtout, on aborde tous ces problèmes compliqués sur la chimie des traitements, sur l’alchimie des sols, en ayant l’impression à la fin qu’on a tout compris. Bref, c’est un livre qui vous rend intelligennt et qui vous enrichit.
Tout est dans le titre
Tout est dans le titre
Le titre est un résumé et un choix. Dans paysan résistant, il y a paysan. Depuis toujours le paysan est méprisé. D’ailleurs, cadeau, saviez-vous que le païen, d’expression chrétienne, est au départ synonyme de paysan ? Parce que celui qui reste au pays, c’est celui qui a les mains et les pieds dans la terre, qui est incapable de s’élever pour ceux de la ville.
Revendiquer d’être paysan, c’est refuser d’être exploitant. L’exploitant se met sous influence de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire qui mis la profession sous la coupe du système aliénant de l’agriculture moderne. Pendant les 300 pages de son bouquin, Benoit Biteau explique non seulement pourquoi il refuse ce système, mais comment y résister.
Qu’on se rassure, chez Benoit Biteau, il n’y a pas de rejet de la modernité et sa démarche est tout sauf réactionnaire. Même dans la référence permanente à la terre, qu’il oppose à la Terre. Cette démarche fait invariablement penser à la belle formule : l’universel, c’est le local, moins les murs.
En ces temps de réchauffement climatique, Benoit Biteau révèle la part majeure qu’y joue l’agriculture, car non seulement elle pollue les sols, les sature, mais utilise pour ce faire des dérivés du pétrole contribuant largement à l’épuisement des ressources. Alors qu’une agriculture saine et respectueuse doit avoir comme enjeu majeur de contribuer à l’équilibre écologique de la planète tout en contribuant à nourrir l’humanité.
Nous entrons donc ici dans une démarche très politique. Benoît Biteau, à l’heure du dénigrement systématique du politique, lui rend ses lettres de noblesse. Il prend parti pour les lanceurs d’alerte agricoles, et défend la mémoire de Rémi Fraisse en s’attaquant au président du département socialiste du Tarn. Surtout, il montre à quel point il est possible d’agir, bien au delà de ses hectares de terre.
Conseiller régional, vice-président du Poitou-Charente il a agi pour que sa région ne plus finance plus la chambre d’agriculture. Elle est la seule région à ne pas le faire.
En ces temps de réchauffement climatique, Benoit Biteau révèle la part majeure qu’y joue l’agriculture, car non seulement elle pollue les sols, les sature, mais utilise pour ce faire des dérivés du pétrole contribuant largement à l’épuisement des ressources. Alors qu’une agriculture saine et respectueuse doit avoir comme enjeu majeur de contribuer à l’équilibre écologique de la planète tout en contribuant à nourrir l’humanité.
Nous entrons donc ici dans une démarche très politique. Benoît Biteau, à l’heure du dénigrement systématique du politique, lui rend ses lettres de noblesse. Il prend parti pour les lanceurs d’alerte agricoles, et défend la mémoire de Rémi Fraisse en s’attaquant au président du département socialiste du Tarn. Surtout, il montre à quel point il est possible d’agir, bien au delà de ses hectares de terre.
Conseiller régional, vice-président du Poitou-Charente il a agi pour que sa région ne plus finance plus la chambre d’agriculture. Elle est la seule région à ne pas le faire.
Ce qu’il reproche à la chambre d’agriculture, c’est tout simplement de pomper les subventions publiques sans avoir de vision d’utilité publique, et, bien au contraire de participer à la pérennisation d’un système contraire à l’utilité publique, détruisant l’environnement et s’appuyant sur l’aliénation de l’agriculteur.
Ce qui est frappant dans l’ouvrage est le rapprochement qui peut être fait entre l’agriculture prônée par Benoît Biteau et l’économie sociale et solidaire, défendue par ailleurs par les radicaux de gauche. Un autre monde est possible, une autre agriculture, une autre économie est possible, maintenant. Tel que nous la présente Benoît Biteau, l’agriculture prônée par la Fnsea s’éloigne de l’agriculture et du monde réel, simplement pour la mettre sous la coupe des grands groupes dont l’intérêt est de poursuivre cette dépendance qui se traduit par un endettement parallèle à un appauvrissement des sols, un amenuisement des ressources dont on ne propose de sortir que par des aménagements de plus en plus coûteux, de plus en plus dommageables pour les ressources et nécessitant un endettement croissant. Un cercle vicieux infernal.
Ce qui est frappant dans l’ouvrage est le rapprochement qui peut être fait entre l’agriculture prônée par Benoît Biteau et l’économie sociale et solidaire, défendue par ailleurs par les radicaux de gauche. Un autre monde est possible, une autre agriculture, une autre économie est possible, maintenant. Tel que nous la présente Benoît Biteau, l’agriculture prônée par la Fnsea s’éloigne de l’agriculture et du monde réel, simplement pour la mettre sous la coupe des grands groupes dont l’intérêt est de poursuivre cette dépendance qui se traduit par un endettement parallèle à un appauvrissement des sols, un amenuisement des ressources dont on ne propose de sortir que par des aménagements de plus en plus coûteux, de plus en plus dommageables pour les ressources et nécessitant un endettement croissant. Un cercle vicieux infernal.
Et c’est là qu’intervient Benoit Biteau, qui rappelle que l’agriculture ne peut être ça. Certes, le Benoit Biteau, ici derrière José Bové, invité par Ségolène Royal alors présidente de la Région Poitou-Charente,
démontre l’importance de l’action politique, prolongement de l’action sur le terrain.
La pertinence de l’action et de l’argumentation politique n’en est que plus évidente lorsqu’on sait de quoi on parle et qu’on le pratique sur le terrain développement de l’agriculture française à la fin de la deuxième guerre mondiale a permis de nourrir la nation et au delà, c’est à dire de remplir cet objectif majeur.
Mais lorsqu’on en arrive à une surproduction, qui, de surcroît interdit à d’autres nations et en particulier dans des terres éloignées, de parvenir à une autosuffisance, on en arrive à un système qui marche sur la tête. En s’en prenant à la Fnsea, Benoit Biteau s’attaque aussi à un discours et à une pratique qui sont les pires d’Europe qui pousse à percevoir des subventions publiques sans rien donner au public en échange. Benoit Biteau rend par ailleurs hommage à la politique européenne, lorsqu’elle s’oppose à la vision totalement capitalistique du principal syndicat agricole français.
La poésie de la terre
J’arrête ici ma critique de l’ouvrage passionnant de Benoît Biteau. Il est passionnant, vous l’aurez compris parce qu’il parle de nous, de notre terre, de notre avenir et de celui de nos enfants. Il parle d’environnement, bien sûr, de politique, d’économie et de santé. Il parle aussi du brevetage du vivant, l’un des faits les plus alarmants dans l’agriculture moderne et qui prive les agriculteurs de leur droit à semer leurs propres semences. Il parle de tout, il y a des images, des croquis qui accompagnent et justifient et coups de gueules et engagements, il y a des chiffres bruts et incontestables, mais il n’y a pas que ça !
Il y a chez Benoit Biteau et dans son bouquin tout l’attachement affectif à sa terre et à son insondable richesse. Il y a la soumission à toute la poésie du vivant, livrant ainsi toute son humanité. Il y a le souvenir des huîtres cuites au deuxième petit déjeuner de ses grands-parents (après la traite des vaches), il y a les bêtes, les taureaux, vaches, chèvres et baudets du Poitou, et les petites bêtes tellement petites qu’on n’en entend jamais parler.
la sauvegarde des espèces locales donne à Benoît Biteau l’occasion de défendre l’élevage pour son intérêt
écologique et de s’attaquer à l’idéologie vegan.
écologique et de s’attaquer à l’idéologie vegan.
carabe |
Les carabes, les chrysopes et les syrphes des corolles … Bref, une entrée dans un univers que l’on ne quitte qu’à regret.
chrysope |
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