Un rapport Céline Calvez – Régis Marcon pour fragiliser la voie professionnelle scolaire
Le SNUEP-FSU a pris connaissance du rapport Calvez-Marcon. Il n’en partage pas du tout la finalité qui prône l’excellence de quelques-un·es tout en fragilisant la réussite de tou·tes.
Quasiment l’ensemble des mesures font des lycées professionnels des « sas » pour préparer les jeunes non pas à un métier mais à entrer en apprentissage.
C’est une transformation d’ampleur qui est préconisée ici. Elle aura des incidences sur l’ensemble de la voie professionnelle scolaire : modification des parcours, des contenus et des certifications. Davantage qu’avec la réforme de 2009, le fonctionnement de nos lycées s’en trouvera profondément modifié. Le rapport nie la spécificité de l’enseignement professionnel qui aujourd’hui dispense des enseignements généraux et professionnels équilibrés permettant une formation globale des jeunes.
Si les préconisations de ce rapport sont mises en œuvre, elles auront de graves conséquences pour les jeunes et les enseignant·es.
Avec la mise en place d’une seconde organisée en famille de métiers, les lycéen·nes perdront encore une année de formation en Bac pro. On passerait donc d’un bac pro en 3 ans à un bac pro en 2 ans ! Cela est en complète contradiction avec l’objectif d’améliorer leur insertion professionnelle. Les jeunes ne passeront plus le CAP ou le BEP comme diplôme intermédiaire. Ils obtiendront un baccalauréat moins professionnel qui ne leur permettra pas pour autant d’améliorer leur poursuite d’étude.
Sous couvert d’innovation pédagogique, les professeur·es de lycée professionnel (PLP) seront contraint·es, comme en 2009, de bricoler des référentiels pour mettre en œuvre ces secondes mais aussi les expérimentations imposées, ou encore les périodes de formation en milieu professionnel différentiées en fonction des diplômes préparés et des niveaux de classes. Les disciplines d’enseignement général seront sommées de répondre au seul objectif de développer quelques compétences sociales. Les modifications proposées en termes de certification auront immanquablement des conséquences néfastes en termes de conditions de travail.
Le SNUEP-FSU dénonce les bases sur lesquelles ce rapport a été construit. Celui-ci répond aux exigences des organisations patronales plutôt que de proposer des dispositifs pour améliorer et sécuriser le parcours des élèves. Les mêmes causes auront les mêmes effets : c’est une véritable dévalorisation de la voie professionnelle qui est en marche.
Le SNUEP-FSU participera aux concertations pour porter un projet alternatif.
Pour le SNUEP-FSU, il y a urgence à développer et conforter le modèle de l’enseignement professionnel public en y dédiant les moyens. Il faut améliorer la réussite des jeunes en leur permettant de suivre le cursus de formation jusqu’à l’obtention du diplôme. Il faut aussi enfin revaloriser les salaires et conditions de travail des PLP qui s’engagent au quotidien pour la réussite de tou·tes ces jeunes.