Porte-parole du syndicat CGT des Cheminots de Tarn-et-Garonne, Thomas Portes réagit à l’annonce par le gouvernement du projet de réforme de la SNCF.
Quel est votre sentiment suite aux annonces de cette semaine ?
Les cheminots que je représente sont inquiets et en colère. Si la réforme, telle qu’elle a été annoncée passe, ce serait une véritable casse du service public qui irait à l’encontre des intérêts, non seulement des cheminots mais surtout des usagers. Et tout pour faire encore plus d’argent et de rentabilité. On nous parle aussi de plus en plus d’écologie. Mais jamais dans la présentation de cette réforme, n’est évoquée la question du fret qui permet pourtant de lutter contre le réchauffement climatique. Le gouvernement a bien l’intention de passer en force.
Vous devriez être satisfait d’apprendre que le gouvernement a promis de ne pas toucher au réseau des 9000 km des petites lignes ?
J’ai entendu cette annonce. Mais on sait aussi que ce sont les régions qui vont financer ces lignes que l’Etat leur a cédées. On est en pleine négociation des conventions TER et tout est bloqué. L’Etat n’entend pas mettre un euro… je suis très in quiet sur ces petites lignes qui sont pourtant vitales.
Les syndicats décideront de leurs éventuelles actions le 15 mars. Qu’allez-vous faire d’ici là ?
Nous appelons tous les cheminots anciens ou actuels à se mobiliser pour éviter la casse de leur emploi. Il faut établir un rapport de forces élevé, long et dur. On ne se bat pas que pour nous mais pour le service public ferroviaire. Nous ne sommes pas engagés dans un mouvement corporatiste mais pour l’intérêt général.
Quelle est la ligne rouge alors ?
Les cheminots doivent conserver des conditions de travail décentes avec la garantie que les trains circulent en tout point du territoire. Si la réforme voulue par le gouvernement passe en l’état, c’est l’assurance du désert ferroviaire. Le secteur rural sera négligé. Les récents sondages démontrent bien que les Français perçoivent le risque. L’Angleterre a déjà conduit une telle réforme. On a vu les résultats : hausse des tarifs et des morts du fait du manque d’entretien des lignes. Nous ne voulons pas que ces phénomènes arrivent chez nous.
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