Fret ferroviaire. « Lorsqu’une gare ferme, les usines sont menacées à leur tour »

Infographie : Humanité

Infographie : Humanité

À Miramas, les cheminots de la gare de triage du Sud-Est ont pu constater depuis 2006 les effets de la libéralisation : un non-sens économique et écologique. Ils profitent du mouvement de grève pour porter des solutions alternatives.

Rien ne prédisposait les hommes à développer une ville aux portes de la plaine steppique, aride et hostile, de la Crau. C’est pourtant là que la population de Miramas s’est fixée au rythme de l’extension du réseau ferroviaire. Les premiers baraquements ouvriers du XIXe siècle ont donné naissance à une cité cheminote à l’identité marquée. Ici, on sait que le rail est consubstantiel au développement du territoire et de l’industrie. La casse du fret ferroviaire n’a pas épargné l’immense gare de triage de Miramas. Configurée initialement pour traiter 3 000 wagons par jour, la plateforme n’en trie aujourd’hui plus que 500.

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Nous, universitaires, soutenons et accompagnons les étudiants dans leur contestation de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et de Parcoursup

PETITION

Nous appelons les enseignants du second degré, les lycéens, les parents d’élèves, et tous les citoyens à soutenir notre action en signant cette pétition !

Nous, universitaires*, soutenons et accompagnons les étudiants dans leur contestation de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) et de Parcoursup depuis le début de leur mouvement. Notre prise de position s’explique d’abord par notre rejet de toute forme de sélection à l’entrée de l’université. Or, la nouvelle loi instaure une sélection hypocrite : d’un côté, les responsables gouvernementaux refusent catégoriquement d’utiliser ce mot, mais de l’autre, on nous demande de classer les candidatures de sorte qu’un couperet tombera une fois les capacités d’accueil des filières saturées.

Le gouvernement défend sa loi en invoquant une politique d’orientation destinée à pallier les échecs en premier cycle. Mais il ne donne aucun moyen pour mettre en place les cours de mise à niveau dont il annonce unilatéralement la mise en place. L’affirmation récente de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, qui évoque un milliard d’euros destiné à la refonte du premier cycle est une « fake news » – c’est-à-dire, en réalité et en français, une propagande. Un milliard d’euros représente 7,5% du budget total 2018 de l’Enseignement supérieur (13,4 milliards d’euros). Une dotation supplémentaire d’un milliard d’euros, rien que pour le premier cycle, devrait être largement visible, ce qui n’est pas le cas. Et à notre connaissance, aucune loi rectificative du budget n’est annoncée.

PETITION

Autre argument utilisé par le gouvernement : rien ne serait pire que le tirage au sort pratiqué l’année dernière via le logiciel admission post-bac (APB) pour 1% des bacheliers dans les filières en tension. En réalité, le système APB a révélé l’impossibilité d’accueillir tous les étudiants faute de place et de moyens. En juillet 2017, le ministère a reconnu que 87 000 demandes d’inscription n’étaient pas satisfaites, soit plus du quart du total des nouveaux entrants à l’université en 2016 ! Le fait qu’un mode de sélection (sur dossier, pour tous les bacheliers) se substitue à un autre a pour objectif presque avoué de différer, sinon d’écarter dans l’immédiat, un certain nombre de candidats.

Le problème posé par le nombre de candidatures n’a pas disparu. Au contraire, on sait, pour des raisons démographiques, qu’il va se tendre davantage. L’année 2018-2019 correspond au baby-boom de l’an 2000, et se traduit par une explosion démographique prévisible depuis longtemps. Le gouvernement préfère la sélection au financement des universités à la hauteur des besoins. Or, toute la politique du gouvernement est fondée sur la volonté de ne pas donner davantage de moyens à l’Enseignement supérieur malgré les difficultés auxquelles il est confronté depuis des années.

Si nous soutenons les étudiants, c’est enfin parce nous assistons impuissants, à une inexorable dégradation de l’enseignement supérieur depuis une vingtaine d’années. Les dix dernières années ont été marquées par la réduction drastique des budgets et le gel des créations de postes à l’université. N’oublions pas que la Loi LRU de 2008 [Loi relative aux libertés et responsabilités des universités] a donné lieu en 2009 à une grève de plusieurs semaines dans l’enseignement supérieur, la plus longue jamais enregistrée. Depuis, la situation n’a cessé d’empirer. Le service public de l’enseignement supérieur se dégrade autant, sinon plus, que celui du transport ferroviaire ou des hôpitaux.

Il serait vain, nous dit-on, d’accueillir davantage d’étudiants à l’université dès lors qu’ils n’ont pas le niveau. Ce serait un gaspillage des deniers publics ! Mais la finalité de l’éducation nationale n’est-elle pas d’éduquer et de former ? Ce qui fait la noblesse de notre métier n’est-il pas d’élever le niveau de ceux qui ne l’ont pas, c’est-à-dire pas encore ? Quel serait notre rôle s’il s’agissait seulement de dispenser des cours à ceux qui n’ont aucun problème et qui ont la chance d’avoir le niveau et d’être doués pour les études supérieures ? Qui prétendrait avoir trouvé son chemin à 16 ans ou 18 ans comme l’imposent Parcoursup et la loi ORE ?

L’université est un formidable révélateur de talents, un lieu où s’expérimente l’autonomie, où se développe l’esprit critique. Bon nombre d’étudiants qui ont fait des études brillantes à l’université n’étaient pas des élèves remarquables dans le secondaire et n’ont pas eu une bonne mention au baccalauréat. Auraient-ils été retenus si la sélection s’était appliquée alors ? Pourquoi devrions-nous abandonner ce vivier et renoncer, par une sélection absurde, à donner leur chance à tous ceux qui ont le degré minimum, à savoir le baccalauréat ? La France est-elle riche à ce point de talents avérés pour que les enseignants renoncent à leur vocation première : former, éduquer et faire progresser vers les meilleurs niveaux ?

Nous appelons les enseignants du second degré, les lycéens, les parents d’élèves, et tous les citoyens à soutenir notre action en signant cette pétition !

PETITION

*Le mot « universitaire » est ici entendu au sens large et inclut les chercheurs, enseignant-chercheurs et enseignants, permanents ou précaires (ATER, vacataires, etc), les doctorants ainsi que tous ceux qui apportent au quotidien le soutien nécessaire à l’enseignement et la recherche: bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, personnels sociaux et de santé.

Carrefour, « casserolades » et « tambourinades » contre l’aumône et la suppression d’emplois

CGT Carrefour

Les salariés de Carrefour se mettent en grève ce vendredi 13 avril et samedi 14 Avril à l’appel de la CGT Carrefour.

Pourquoi ? Ils réclament « une meilleure répartition des richesses et non l’aumone de 70 à 150 euros de chèques cadeaux en guise de participation aux bénéfices » et dénoncent « les salaires de misère et les suppressions d’emplois ».
En réponse à des grèves historiques chez Carrefour, initiées dès le 7 Décembre par la CGT, la direction tente de mettre fin à ce mouvement de contestation sans précédent. Pour celà, elle « offre » un bon d’achat entre 70 et 150€ et quelques mesurettes qui « ne règlent en rien les problèmes des salariés lors des passages en location gérance et les suppressions d’emplois notamment pour les « ex-DIA » », selon la CGT Carrefour.

Elle met en parralèle cette énormité : « un bon d’achat à dépenser chez Carrefour entre 70 et 150 € pour les salariés, 356 millions d’euros versés en dividendes aux actionnaires ! Pour les augmentations de salaire, c’est la même injustice ! La direction propose des augmentations de salaires insignifiantes, alors que pour les dirigeants Carrefour c’est une augmentation de 78 %. »

Rappelons aussi que Carrefour bénéficie d’ qui se chiffrent à plusieurs millions d’euros non pas destinés aux actionnaires mais à l’emploi et au pouvoir d’achat des salariés.

A l’inverse dees autres organisations syndicales qui annoncent dans la presse qu’elles sont satisfaites des propositions de la direction, la CGT n’est pas d’accord parce que « rien n’est réglé et ça laisse présager rien de bon pour la suite du mouvement. » Elle estime que « ceux qui cautionneront ces propositions seront responsables d’avoir voulu mettre fin à une lutte qui a de grandes chances d’aboutir à de réelles avancées en termes de salaires et de pouvoir d’achat. Les intérêts des salariés avant tout. »
Elle demande donc « autres organisations syndicales d’appeler, comme la CGT, les salariés à se mobiliser fortement lors des 2 week-end du 1er et du 8 mai afin de faire pression sur la direction pour obtenir de réelles avancées en termes de pouvoir d’achat et d’emplois. »

Qu’est-ce qu’une véritable ambition écologique ?

Entretiens croisés réalisés par Pierre Chaillan
Photo : Getty Images

Table ronde avec Catherine Larrère, philosophe, directrice de Penser l’anthropocène (les Presses de Sciences-Po); Hervé Bramy,responsable de la commission écologie du PCF et Thierry Brugvin, psychosociologue, auteur du Pouvoir illégal des élites (Max Milo).

  Rappel des faits. À l’heure où les défis environnementaux et écologiques sont posés assez largement dans le débat public, les dirigeants semblent incapables d’engager des politiques à la hauteur. Qu’est-ce qui bloque ?

Les enjeux environnementaux et écologiques sont, aujourd’hui, des défis économiques, sociaux et humains. Quels sont, selon vous, les différents points sur lesquels il faut agir ?

Catherine LarrèreCrédit : D.R.(photo libre de droits fournie par catherine Larrère)Catherine Larrère Cela a été clairement dit au moins depuis le premier sommet de la Terre à Rio, en 1992 : les problèmes environnementaux (du changement climatique à l’érosion de la biodiversité) engagent non seulement notre rapport à la nature (et notamment nos façons de produire) mais également les rapports des humains entre eux. Continuer la lecture de Qu’est-ce qu’une véritable ambition écologique ?