Les syndicats craignent la disparition d’un service public in DDM

Social – Finances publiques

L'inquiétude règne au centre des finances publiques./ Photo DDM, M. M.
L’inquiétude règne au centre des finances publiques./ Photo DDM, M. M.

Comme dans beaucoup de corps de fonctionnaires, l’État cherche à dégraisser. Et comme souvent pour y parvenir, on taille dans les effectifs. Dans le Tarn-et-Garonne, depuis 9 ans, 71 postes ont été supprimés dans les finances publiques (service des impôts et Trésor Public). Portant aujourd’hui le nombre de fonctionnaires à 295. Soit une coupe de près d’un quart des effectifs.

«Pourtant, on a du mal à faire entendre cette réalité», regrette l’intersyndicale, composée de Stéphane Rambeaud (Solidaires), Jean-Michel Wiscart (FO), Éric Staropoli (CGT) et Jean-Luc Delagnes (CFDT). Et les réductions ne devraient pas s’arrêter là. En 2017, 8 postes ont été supprimés, 10 devraient suivre cette année pour rentrer dans les demandes étatiques (on parle de 4 000 postes supprimés à l’échelle nationale). «Surtout, on ne justifie plus par besoin de productivité. On délègue maintenant entièrement des missions de services publiques.»

Les syndicats ont ainsi eu vent du projet «Cap 2022», qui devrait porter un nouveau coup dur à leur profession. Parmi les points d’achoppements, la séparation donateur – comptable. «Actuellement, c’était nous qui gérons les comptabilités des collectivités territoriales, des hôpitaux, bref des administrations publiques. Cela assurait une parfaite transparence, une probité des comptes, évitait la corruption et il n’existait pas de lien hiérarchique. Un des piliers de la République. Avec ce plan, ce serait des agents territoriaux voire des organismes privés qui seraient sollicités.»

Quand le privé «vole au secours» du service public

La fin de l’accueil au public dans les centres a également été pointée du doigt. «On peut là aussi parler de fin du service public. Avec le tout internet, les usagers qui éprouveront des difficultés à remplir leurs déclarations pourront soit se tourner vers des agents territoriaux dans les MSAP, soit vers La Poste, moyennant 50 euros.» Depuis le début de la campagne des impôts, les centres des impôts tarn-et-garonnais accueillent en moyenne 500 personnes par jour. «On se dirige vers un service public à l’anglo-saxonne. Où les services publics sont payants. On ne lutte pas pour nous, pour protéger nos carrières, mais bien pour le public.»

Enfin, l’intersyndicale a fustigé le prélèvement à la source. «C’est un système qui marche avec un prélèvement personnalisé, mais en France, on fonctionne avec le quotient familial. De plus, l’impôt actuel est calculé sur les revenus nets. En 2019, ce sera sur les revenus bruts.»

Les fonctionnaires s’attendent donc à être noyés sous les appels. Mais là encore, le privé va «voler à leur secours». «On nous a expliqué qu’il fallait désintoxiquer le public de l’accueil physique. Donc quand nos centrales téléphoniques seront saturées, les contribuables seront invités à contacter des sociétés privées, sur un numéro payant bien sûr.»

 


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Une réflexion sur « Les syndicats craignent la disparition d’un service public in DDM »

  1. Frappes ou Bombardements ?
    Jupiter ou Mars ?

    Dans un autre siècle, on parlait de « bombardements » sur l’Allemagne hitlérienne, à Hiroshima ou sur le Vietnam… Ce mot est-il devenu si honteux qu’on lui substitue celui de « frappe » ? En Syrie, ce sont des « frappes » ! Déjà, en 1991, lors de la Guerre du Golfe, il s’agissait même de « frappes chirurgicales » !
    Aux dires du Chef de l’État, il ne s’agit pas d’une guerre contre un pays autre, mais selon ses propos tenus à la tribune du Parlement européen, tout au plus « Nous sommes intervenus pour l’honneur de la communauté internationale ». Sans mandat de celle-ci, via l’ONU !
    Mais pour l’instant, ni la France, ni les Etats-Unis, ni le Royaume-Uni n’ont rendu publiques de preuves formelles sur l’implication du régime syrien dans l’utilisation d’armes chimiques, même si ces trois pays assurent toutefois en posséder.
    Curieux qu’un communiqué du Quai d’Orsay signale quatre jours après l’attaque que l’Organisation Internationale pour l’interdiction des Armes Chimiques (OIAC) « a pour mission d’établir si une attaque chimique a bien eu lieu et la nature de l’agent chimique utilisé ».
    En outre, on voit mal en quoi une telle entreprise de destruction peut se justifier et apporter une solution dans la région.
    A changer de dénomination d’un même fait, qu’il soit procédé de façon semblable s’agissant d’Emmanuel Macron :débaptisons Jupiter, qui ne gouvernait guère que la Terre et le Ciel, et appelons-le Mars, Dieu de la Guerre.

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