Vous trouverez ci-dessous le courrier que Pierre Laurent a envoyé au Parti communiste cubain suite à l’élection de Miguel Diaz-Canel Bermùdez qui acte la succession de Raùl Castro Ruz à la tête de Cuba.
« Chers camarades,
Au nom du Parti communiste français, je tiens à saluer l’élection de Miguel Diaz-Canel Bermùdez, qui acte la succession à Raùl Castro Ruz.
Au moment où coïncident le 199è anniversaire de la naissance du Père de la Patrie Carlos Manuel de Céspedes, et celui de la victoire sur l’invasion des mercenaires à Playa Giron, la nomination de Miguel Diaz-Canel Bermudez, non issu de la génération historique, est un message fort envoyé au peuple Cubain, à sa révolution tracée par Fidel Castro et poursuivie par son frère Raùl.
C’est également un acte de confiance aux nouvelles générations cubaines, confirmé par l’élection du nouveau Parlement en mars dernier, où l’on compte 55,8% de nouveaux élus dont 13,2 % de moins de 35 ans et une moyenne d’âge de 49 ans. Une confiance également affirmée avec une représentation de 53,2% de femmes, faisant de Cuba le second Parlement à majorité féminine dans monde.
Ces changements à la tête de l’Etat cubain alimente déjà de nombreux débats, de nombreuses spéculations dans le camp impérialiste afin de discréditer le pouvoir populaire cubain. Mais, à l’heure où l’Amérique latine et Caraïbes connaissent une importante contre-offensive des forces néolibérales, ne lésinant sur aucun moyen pour déstabiliser les forces de gauche et progressistes du continent, nous sommes persuadés que, loin de plonger Cuba dans la nostalgie et l’inquiétude, ce qui prédomine, c’est la volonté affichée d’une révolution restant dans la continuité de son essence, de ses valeurs, de ses principes et de ses projets d’émancipation humaine, de justice, de coopération et de paix.
Nous sommes convaincus que le handicap qui pourrait exister pour une partie de la nouvelle génération de ne pas tirer directement sa légitimité de la révolution, sera vite dépassé, avec certainement un style différent, mais avec cette boussole de garantir les acquis sociaux auxquels la population est attachée, de poursuivre les réformes annoncées de développement social, économique et culturel du pays en préservant l’unité nationale.
Un enjeu sera majeur dans la période qui s’ouvre, celui d’en finir avec un blocus qui étrangle économiquement sur des besoins fondamentaux le pays et les Cubains, qui est une véritable arme pour tenter de porter atteinte à la démocratie et à la souveraineté populaire.
Dans la fidélité des relations d’amitié, de solidarité, d’échange et de volonté de batailles communes qu’entretiennent nos deux partis, nous souhaitons tous nos vœux de réussite et de soutien à la nouvelle équipe en place, dans sa responsabilité de mener à bien la destinée de Cuba, avec les Cubains eux-mêmes.
Restant avec nos élu-e-s à votre disposition pour continuer à ouvrir de nouvelles passerelles pour des accords de réelles coopérations entre nos nations, comme cela a pu être le cas en 2017, avec la France et l’Europe, nous souhaitons bon vent à Cuba et à Miguel Diaz-Canel Bermudez,
Recevez, Chers camarades, nos plus fraternelles salutations. »
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
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Puisqu’il est question ici de changer de dirigeant et là de modifier la Constitution, voilà quelques données sur l’exercice du pouvoir…
À Cuba ( 11,4 millions d’habitants)
En France (67,2 millions d’habitants)
Le Parlement est appelé Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire,
> 650 députés élus au suffrage direct, secret et majoritaire représentant les divers secteurs de la société,
dont
> 53,2 % de femmes,
> 45 % de Noirs ou Métis,
> 13,2 % de moins de 35 ans, avec un âge moyen de l’assemblée de 49 ans,
> 86 % de diplômés de l’université.
Le Parlement est bicaméral, c’est-à-dire composé de deux chambres :
> le Sénat, dit « chambre haute », avec 348 sénateurs élus par les Grands électeurs,
> l’Assemblée Nationale, dite « chambre basse », avec 577 députés élus au scrutin uninominal universel à deux tours,
dont
> 38,8 % de femmes (224),
> âge moyen de 48 ans et huit mois.
> 180 cadres plutôt issus du privé, dont
> 41 chefs d’entreprise,
> 103 professions libérales,
> 61 enseignants,
> 21 employés,
> 13 agriculteurs,
> 1 étudiant,
> 1 ouvrier.
Même s’il n’existe qu’un seul parti politique, le Parti communiste, la loi lui interdit de proposer des candidats !
> 47,1 % des candidatures sont proposées librement par la population au niveau du quartier et de la circonscription lors de réunions de proximité.
>8 millions d’électeurs inscrits âgés de plus de 16 ans,
> 86 % de votants.
Le peuple participe avec eux aux prises de décisions les plus importantes. Il les contrôle systématiquement et peut les révoquer à tout moment.
Ce sont es formations politiques seules qui proposent les candidatures et les projets, les électeurs n’intervenant pas dans les choix.
> 44 millions d’électeurs inscrits,
> 49,6 % de votants au 1er tour,
> 42 % au second tour.
> 8 groupes distincts constitués à l’AN.
Pas d’implication des citoyens au processus législatif,
Pas de révocation possible d’un élu par les citoyens.
Les députés élisent de la même manière les 31 membres du Conseil d’État et du Gouvernement, organe à caractère collégial qui est la représentation suprême de l’État cubain.
Le Chef de l’Etat, qui ne rend aucun compte, nomme les membres du gouvernement qui lui peut être renversé par l’AN.
Cet exécutif décide des lois à discuter et du calendrier.
Certes, le régime cubain a ses défauts. Il faut en chercher les causes dans tant d’années d’agressions, de dénigrements, de coups tordus, d’embargo… Mais on relève :
> 100% d’alphabétisation selon l’Unicef,
> 100% de scolarisation dans l’enseignement secondaire et
> 34% dans le supérieur selon l’Unesco ;
> 12% du Produit Intérieur Brut (PIB) consacré à l’enseignement (contre 4,5%. pour la moyenne mondiale) ;
> éducation et santé gratuites,
> 90.000 médecins en activité, pour 11,4 millions d’habitants, l’un des pays les mieux dotés au monde,
> une taux de mortalité infantile parmi les plus bas au monde,
> une espérance de vie qui atteint 80 ans.