Une série de cartes de France, permettant de se faire une idée de l’exposition aux pesticides dans chaque département, a été dévoilée ce mardi 20 novembre par l’ONG Générations Futures.
L’association s’est servie des données officielles de 2017, fournies par la BNVD, base regroupant les données de vente des distributeurs de pesticides. Ce document, comprenant plus de 700.000 lignes, a été compilé afin d’obtenir des cartes lisibles par tout un chacun. A leur lecture, on constate ainsi que, en chiffres absolus, l’Aube est le département où il s’est vendu le plus de pesticides en 2017, suivi par la Gironde et la Marne. Si ces quantités sont rapportées à la surface agricole de chaque département, ce sont le Vaucluse, le Gard et la Gironde qui se distinguent.
L’association a également établi des cartes en fonction de la dangerosité des pesticides. Ainsi, les départements où il se vend le plus de pesticides classés par l’Union Européenne comme sûrement ou possiblement CMR, c’est à dire Cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (toxiques pour la reproduction) sont l’Aube, le Tarn-et-Garonne et le Pas-de-Calais. Pour les pesticides suspectés d’être perturbateurs endocriniens, Générations Futures s’est basé sur le classement de l’ONG-institut de recherche indépendant TEDX. Ce sont alors l’Aube, la Gironde et le Vaucluse qui figurent en tête de liste.
Enfin, pour le glyphosate, les trois départements utilisant le plus de glyphosate sont le Vaucluse, La Réunion, la Martinique, la Gironde et l’Aube. Ces départements se sont vus ironiquement remettre des Glyph’Awards par Générations Futures.
De façon générale, ce sont principalement les départements viticoles et de grandes cultures qui ressortent.
Par ailleurs, la base de données a permis de faire des moyennes : environ 1.000 grammes de pesticides perturbateurs endocriniens par hectare ont été achetés en France en 2017. Le chiffre est de 417 g par ha pour les pesticides CMR et de 2.632 g par ha pour l’ensemble des pesticides.
A noter que les données sur lesquelles s’appuie Générations Futures n’ont été que récemment mises à disposition des citoyens. Jusqu’en 2017, ces informations n’étaient pas accessibles au grand public. Il s’agit des données les plus précises aujourd’hui pour apprécier l’exposition de la population aux pesticides, bien que ceux-ci puissent être achetés dans un département et épandus dans un autre. Des données plus précises, avec les codes postaux des communes, devraient être bientôt rendues disponibles par le gouvernement.