Glyphosate : démasquer les coupables

Lors d'une manifestation contre le glyphosate à Foix (Ariège), le 17 août. Photo : Remi Gabalda/AFP

Lors d’une manifestation contre le glyphosate à Foix (Ariège), le 17 août. Photo : Remi Gabalda/AFP

En Ariège, on a trouvé des traces de glyphosate dans les urines de cent cinquante volontaires. Ils poursuivent en justice ceux qui ont produit le pesticide.

L’affaire Dewayne Jonhson vs Monsanto l’a montré cet été : la lutte contre les pesticides entend elle aussi faire entendre sa cause par la justice. Y compris en France. En juin dernier étaient déposées, au tribunal de Foix, une série de plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteintes à l’environnement. Toutes partent d’un constat simple, mais rude : il y a du glyphosate dans nos urines.

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La longue route de l’entrecôte française vers l’empire du Milieu

Les broutards, ces jeunes bovins d’une dizaine de mois, dont les naissances atteignent 4 millions de têtes en France tous les ans. Photo : Jeff Pachoud/AFP

Les broutards, ces jeunes bovins d’une dizaine de mois, dont les naissances atteignent 4 millions de têtes en France tous les ans. Photo : Jeff Pachoud/AFP

Ces dernier jours, tandis que des transporteurs de refusaient de charger durant une semaine des veaux et des jeunes bovins non vaccinés contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), le ministre de l’Agriculture était en Chine pour tenter d’y exporter de la viande de bovins nés et engraissés en France avec une bonne part de soja brésilien. Ainsi va la mondialisation concernant le contenu de nos assiettes. Mais, à défaut d’être une réussite écologique, rien ne prouve  que cette route de l’entrecôte connaîtra le même succès économique que naguère la route de la soie.

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Centenaire du 11 novembre 1918. Commémorer pour penser un autre avenir

Vendredi, 9 Novembre, 2018

De villes en villages, la France s’est replongée dans l’un de ses plus grands traumatismes. Une myriade d’initiatives a permis de porter un regard neuf sur la tragédie inaugurale d’un siècle de fer et de feu. De nombreuses familles ont exhumé leurs archives, et avec elles une mémoire enfouie sous d’épaisses couches de non-dits ou de souvenirs cauchemardesques.

Se souvenir de la Grande Guerre, c’est avant tout rester fidèle au deuil porté dès les lendemains de l’armistice par les millions de combattants et de familles confrontés à l’absurdité du carnage. C’est aussi ne pas oublier que ce sont les peuples qui ont exigé la fin de la mare de sang continentale. En ce sens, l’absence de défilé militaire, le jour anniversaire où les armes se turent, respecte la mémoire de ceux qui perpétuèrent le souvenir du champ d’horreurs.

Se souvenir, c’est également célébrer la paix, transformée sous la pression revancharde en un « entracte dérisoire entre deux massacres de peuples », comme le pressentait Romain Rolland. Cette paix évanouie la veille de la déclaration de guerre avec l’assassinat de Jean Jaurès par la propagande belliciste et chauvine incarnée. Cette paix que le mouvement ouvrier européen aura tentée, bien seul, de préserver.

L’ordre du monde qui accoucha du massacre reposait sur la compétition entre puissances impériales et coloniales, le venin nationaliste distillé et un capitalisme assis sur l’exploitation débridée des travailleurs. Après l’armistice, cet ordre apparut pour ce qu’il était : un immense désordre qui laissait la pulsion de mort envahir les peuples. L’intuition que le monde devait changer de base devenait dès lors nécessité. Dans de nombreux pays, dans les colonies, se levèrent soldats, ouvriers et paysans pour la paix, le pain et la liberté. Des partis communistes essaimèrent partout sur les décombres.

Mais une commémoration dit toujours plus du présent que du passé. Notre pays a fait de grands pas, ces dernières années, en reconnaissant fusillés pour l’exemple et mutins courageux, et le sacrifice des troupes coloniales. En a-t-il autant fait pour conjurer les risques de nouveaux affrontements meurtriers ? Rien n’est moins sûr.

Le président a choisi de donner à cette commémoration une coloration très politique, cheminant sur la ligne de front d’un territoire meurtri par l’Histoire, aujourd’hui sacrifié sur l’autel d’une violente guerre économique, comme le rappelle fort à propos le nouveau prix Goncourt. Le message et les actes d’espoir et de rassemblement attendus se sont transformés en un étrange éloge de Philippe Pétain, pourtant frappé d’indignité nationale et définitivement déchu de ses titres militaires. Son infamie collaborationniste s’est muée en de simples « choix funestes », sous les vivats de l’extrême droite. Propos de division au moment où M. Macron prétend prendre le drapeau de la lutte contre le nationalisme et la xénophobie ici et en Europe… Quelle hypocrisie !

Commémorer, c’est ne jamais oublier qu’aux côtés des paysans bretons ou des ouvriers de Sedan, se trouvaient dans la boue des tranchées nos frères brimés des colonies, les grands-parents de ceux que les autorités européennes et gouvernementales rejettent toujours, parfois même à la mer.

Commémorer, enfin, c’est ne pas oublier ce que l’Europe a pu produire au cours de cette première moitié du XXe siècle. Aujourd’hui, le continent est en proie à de nouveaux spasmes nationalistes qui prospèrent sur la compétition forcenée érigée en dogme par d’iniques traités européens. Les budgets d’armement flambent sur l’ensemble de la planète et la France, désormais arrimée à l’Otan, y contribue grandement en armant les pires dictatures au monde, tout en tournant le dos à l’aspiration majoritairement exprimée aux Nations unies de dénucléariser les arsenaux militaires. Et le président avance l’idée d’une « armée européenne » appelée à s’insérer dans de funestes rivalités de blocs pour soutenir la guerre économique.

Le XXe siècle a été inauguré par la grande boucherie. Jaurès, le fondateur de notre journal, à vouloir la conjurer y laissa la vie. Aujourd’hui, chacun pressent les dangers de la combinaison d’une mondialisation financière sans rivage et d’un national-capitalisme renaissant, accélérant le désastre social et environnemental, les reculs démocratiques, et attisant des tensions internationales potentiellement dévastatrices. Trouver et unir les forces qui ne s’y résolvent pas est sans doute le meilleur moyen d’honorer ce centième anniversaire. Pourquoi n’ouvrirait-il pas débats et actions pour révolutionner la construction européenne, en ouvrant la perspective d’une nouvelle Union des peuples et des nations associés, libres et solidaires ; une Union des peuples à construire avec patience pour la paix et l’intérêt général humain et environnemental ?

Par Patrick Le Hyaric

« Frères obscurs, personne ne vous nomme »

Creil (Oise).

Creil (Oise).
Vendredi, 9 Novembre, 2018

Un demi-million de soldats coloniaux furent mobilisés par la France durant la Première Guerre mondiale, souvent au prix de recrutements forcés. Sur les champs de bataille du Vieux Continent, 15 % d’entre eux périrent.

Enveloppé dans un long manteau noir, appuyé sur une canne, le président Poincaré file droit devant lui, sans un regard pour les troupes qu’il inspecte. Un pas derrière lui, le général de la 6e armée, Charles Mangin, passe en revue d’un air satisfait « ses » troupes d’Afrique, arrivées du Midi. Une colonne d’hommes noirs, qu’on devine transis de froid, présentant leurs armes. La scène fut photographiée le 2 avril 1917, tout près de Fismes, un village de la Marne.

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Pcf. Dernière ligne droite avant un congrès inédit

Photo Julien Jaulin/Hans Lucas.

Photo Julien Jaulin/Hans Lucas.
Vendredi, 9 Novembre, 2018

Ce week-end, les fédérations du PCF commencent à amender le texte de « base commune » de son congrès et à plancher sur l’épineuse question de sa direction.

À quinze jours de son congrès, une cinquantaine de fédérations du PCF planchera ce week-end sur le nouveau texte de « base commune » adopté par les communistes début octobre. Ce vote avait porté en tête un texte « alternatif » à celui proposé par le Conseil national, créant une situation inédite dans l’histoire du PCF. Stratégie politique, direction… ces enjeux devraient à nouveau occuper les échanges ce week-end et ceux de la deuxième vague de congrès locaux, la semaine suivante.

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Emmanuel Macron doit renoncer à sa tentative de réhabilitation de Pétain

Itinérance mémorielle –

Par / 7 novembre 2018

Le groupe CRCE n’accepte pas la tentative de réhabilitation de Philippe Pétain, chef de l’État français de Vichy, par Emmanuel Macron lors d’un déplacement organisé pour célébrer le centenaire de la fin de la Guerre de 1914-1918.
Affirmer aujourd’hui que cet homme fut « un grand soldat », c’est oublier bien vite qu’il fut frappé d’indignité nationale le 15 aout 1945 du fait de sa collaboration active et décisive avec l’occupant nazi, et déchu dans ce cadre de son grade de maréchal.

Emmanuel Macron, dans sa déclaration, se prévaut à nouveau de sa « pensée complexe ». Mais il n’y a rien de complexe dans la place occupée dans l’histoire de France par Pétain.

En 1917, il fut de ceux qui envoyèrent au peloton d’exécution les soldats qui n’en pouvaient plus de cette boucherie effroyable, dépourvue de sens, et refusaient de tirer sur leurs frères des tranchées d’en face.
En 1940, il prit la tête de la soumission au régime nazi et décida, toléra, et couvrit les exactions commises par la police de Vichy et la sinistre milice. Pétain, faut-il le rappeler à monsieur Macron, fut responsable de l’arrestation, puis de la déportation, de dizaines de milliers de Juifs, et participa à la répression sanglante contre la Résistance française.

Emmanuel Macron se trompe d’Histoire, et réécrit son propre roman national. 14-18 est une page terrible de l’histoire de notre pays qui n’épargna pas un village, pas une famille de France. Ce que nous devons célébrer aujourd’hui, c’est la souffrance d’un peuple, son sacrifice et certainement pas un maréchal qui marqua, par la suite, d’infamie l’histoire de notre pays.

Le groupe CRCE demande solennellement au Président de la République, par respect pour ceux qui dans l’ombre ou la lumière, furent les victimes de Philippe Pétain, de revenir sur ces propos et de rétablir la vérité.

Nouvelle-calédonie-kanaky. Malgré la déception, le camp de l’indépendance se renforce

Hier, à Nouméa, la mobilisation reste d’actualité. Les voitures, sur lesquelles flottaient les drapeaux de Kanaky, ont traversé les rues de la ville. Théo Rouby/AFP

Dimanche, à Nouméa, la mobilisation reste d’actualité. Les voitures, sur lesquelles flottaient les drapeaux de Kanaky, ont traversé les rues de la ville. Théo Rouby/AFP

Avec une forte participation (80,63 %), la défaite du oui (43,6 %, contre 56,8 % pour le non) tient à environ 20 000 voix. A contrario, l’île d’Ouvéa penchait nettement pour se séparer de la France, mais l’abstention était en hausse.

La population d’Ouvéa n’a pas communié longtemps hier, après la révélation du résultat du référendum, noté au feutre sur le tableau blanc de la mairie : les ­Calédoniens inscrits pour ce scrutin ont choisi à 56,4 % de rester rattachés à la France. Un score d’autant plus incontestable qu’il repose sur une forte participation, 80,63 % des inscrits s’étant exprimés. Quelques applaudissements épars ont salué la fin d’une journée historique, puis les pick-up, sur lesquels flottaient les grands drapeaux de Kanaky, se sont égaillés sans bruit dans la nuit noire de l’atoll.

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Le PCF contre la réforme des retraites

Le gouvernement a annoncé qu’il présenterait un projet de réforme des retraites début 2019. Après son acharnement contre le pouvoir d’achat des retraités par la hausse de la CSG et le quasi gel des pensions, les premières mesures envisagées dans le cadre de cette réforme font craindre le pire sur le niveau des futures retraites. Pourtant force est de constater que la situation actuelle n’est plus tenable ! Le système actuel est inégal et le niveau des retraites insuffisant. Quelle réforme de justice sociale des retraites pour vivre dignement ? Les communistes ont des propositions qu’ils porteront dans les mois qui viennent.

Le projet gouvernemental : vers un effondrement généralisé des pensions ?

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Quelle direction nationale pour le PCF?

Les médias ont largement repris ce qui a malheureusement été dit par certains au conseil national, le choix d’une base commune qui n’est pas celle proposée par l’exécutif ne serait qu’une question de casting… Et les médias évidemment, qui le plus souvent ne relatent de la vie politique que ces péripéties de casting, cherchent des noms, opposant par exemple Pierre Laurent et André Chassaigne.

Les communistes savent bien que le fonds du choix de la base commune était une question de contenu, d’analyse politique, de choix stratégique, et que le travail sur cette base commune du manifeste les mobilise pour un congrès extraordinaire qui doit d’abord construire, partager et donc adopter une nouvelle orientation politique. C’est sur cette base qu’il faudra aussi discuter et définir une direction nationale pour faire vivre cette orientation dans les années qui viennent.

Cependant, ce choix d’une direction, loin d’un casting, doit être préparé pour réussir le congrès. Il ne s’agit pas de reproduire la technique mensongère du mouvement en marche d’un « appel aux candidatures » dont on sait qu’à la fin, c’est l’Elysée qui décide. Il doit s’agir de répondre d’abord à la question « quel parti pour cette stratégie » et donc « quelle direction pour ce parti ».

De ce point de vue, l’annonce par Pierre Laurent de sa candidature était prématurée et parait ainsi précipitée par un choix de base commune qu’il ne veut ou ne peut pas assumer comme secrétaire national. Elle dit en quelque sorte, « je veux continuer à défendre l’orientation que les communistes ont mis en minorité« .

Il paraissait normal alors de montrer qu’il y aurait bien un débat sur la direction nationale au congrès et on peut comprendre que d’autres responsables du parti communiste fasse connaitre leur « disponibilité ». Cela dit, le débat doit d’abord porter sur le rôle et donc le type de direction qui doit être adoptée par le congrès. Le PCF n’a rien à gagner au « bal des égos » que connaissent tous les autres partis politiques. Continuer la lecture de Quelle direction nationale pour le PCF?