Associations – Accueil des réfugiés
L’Association montalbanaise d’aide aux réfugiés (Amar) a présenté son nouveau projet associatif qui fixe toutes les orientations des actions pour les années à venir. «Notre dernier projet rédigé en 2010 avait besoin d’être réactualisé au vu de l’évolution du contexte sur les questions liées à l’asile en France, précise Jean-Luc Prince, président d’Amar. On peut se féliciter du travail coopératif entre les 12 élus du conseil d’administration et les 17 salariés pour aboutir à ce document fondateur qui sera notre guide interne pour les 5 années à venir.»
Ce qui a surtout changé depuis 2010 est le rythme de traitement des dossiers de demandes d’asile. S’il fallait parfois attendre 18 mois entre le dépôt d’une demande et la réponse de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), tout s’est accéléré depuis ces dernières années.
«Nous sommes passés d’un extrême à l’autre. Si avant on se plaignait de laisser des demandeurs d’asile sans réponse près de deux ans, aujourd’hui les délais sont tombés à 4 ou 5 mois. C’est trop court pour réunir des documents administratifs surtout quand on traite avec des pays comme l’Éthiopie ou la Somalie. Nos délais de traduction demandent du temps pour permettre à ces demandeurs de bien rédiger leur récit et faire la preuve que leur fuite les a sauvés d’un extrême danger, explique Joëlle Greder, administratrice de l’association. L’idéal serait de nous laisser entre 9 et 12 mois pour parfaitement accompagner chaque demandeur.»
25 nationalités accueillies en 2018
S’appuyant sur un nouveau projet, l’association ne fait pas pour autant table rase des 30 années précédentes, bien au contraire. Les statuts d’Amar sont toujours étroitement liés à la défense du droit d’asile tel qu’il est défini dans les conventions internationales, l’aide à l’insertion des réfugiés et exilés dans la vie française. «Dans nos orientations stratégiques on veille à mieux accompagner les personnes accueillies en matière de santé, de soutien juridique. On veut continuer à rompre l’isolement grâce à un accès à la culture», liste François-Xavier Manceau, travailleur social d’Amar.
Pour répondre à ses missions, Amar gère un centre d’accueil de 144 places réparties sur les communes de Montauban, Verdun-sur-Garonne et Grisolles, un centre d’hébergement provisoire de 33 places à Montauban et 42 appartements pour d’autres types d’hébergements plus ponctuels.
L’an dernier le centre de demandeurs d’asile a accueilli 231 personnes, ce qui représente 90 unités familiales. 25 nationalités étaient représentées avec une forte augmentation de femmes isolées en provenance du Nigeria ou de la Guinée. Des chiffres locaux qui suivent parfaitement la tendance nationale. Mais les nationalités qui arrivent en tête sont les Albanais (28 %) et les Géorgiens (12 %) qui sont des pays dits «sûrs» selon l’Ofpra. Les réfugiés originaires de ces deux pays d’Europe centrale ont 13 fois moins de chance d’obtenir leur demande d’asile que des migrants syriens.
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