La fiscalité et la défense du service public local au coeur d’un débat avec les Gilets jaunes in DDM

Premier débat à Moissac organisé par le comité de défense de l'hôpital et les Gilets jaunes.

Premier débat à Moissac organisé par le comité de défense de l’hôpital et les Gilets jaunes. Photo DDM, M.B.
M.B.
Le Jeudi 24 janvier s’est tenu à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, un premier débat organisé conjointement par le comité de défense de l’hôpital et par les Gilets jaunes. Une petite centaine de personnes a répondu présent. Au programme des discussions : la question du service public à Moissac, et la question de la fiscalité.

La salle municipale du Moulin à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne, semblait bien étroite jeudi soir. Une centaine de personnes s’y est retrouvée pour participer à un débat organisé conjointement par le Comité de défense de l’hôpital intercommunal Castelsarrasin-Moissac et des Gilets jaunes de la cité uvale. Après un démarrage timide, les participants ont échangé et débattu pendant près de deux heures tant sur la question de la sauvegarde du service public moissagais que sur les questions de fiscalité, deux sujets à l’ordre du jour. Le tout sans aucun réel accrochage. « Pour la première fois on a la parole et on peut débattre, c’est une opportunité inouïe », s’est d’ailleurs exclamée une Gilet jaune.

Plus de chirurgien viscéral à l’hôpital ?

Le sujet qui a le plus alimenté le débat : la question de la sauvegarde de l’hôpital, menée de front par le comité de défense du Chicm. Jean-Paul Nunzi, président du comité a ainsi annoncé le départ du chirurgien viscéral remplaçant à mi-temps le docteur Lemaire. Ce remplaçant serait parti pour un poste à plein temps ailleurs.« J’ai vu des villes perdre leurs services publics : Moissac a perdu sa maternité, le tribunal d’instance, la trésorerie et on se bat actuellement pour préserver les services de l’hôpital, aujourd’hui on a perdu un chirurgien de qualité », a harangué Jean-Paul Nunzi.

Dans l’assemblée, chacun y va de son commentaire : « Vous avez dit qu’il fallait défendre l’hôpital de Moissac, mais pour le faire, d’abord, il faut s’y faire hospitaliser ! » s’est exclamé un homme, sous les applaudissements de la salle ; « il faudrait peut-être donner des outils aux gens pour qu’ils sachent comment est organisé un hôpital ? », s’aventure une autre. Avant que Sabine Augé, conseillère municipale et médecin urgentiste, note : « Les contours du statut de l’hôpital de proximité seront dévoilés en février, nous ne savons pas encore ce que va devenir l’hôpital de Moissac ». Et à Jean-Luc Henryot, également adjoint à la municipalité, de noter que d’ici le 1er janvier 2020, la trésorerie sera de retour dans la cité uvale, comme pour calmer les esprits qui déplorent la mort du service public.

(NDLR de MAC: dommage que l’article omet de rappeler les actions en cours pour construire un Centre de Santé Public adossé au CHIC!)

La fiscalité en question

Et la question de la fiscalité et des taxes, à l’origine du mouvement des Gilets jaunes, a été naturellement abordée. Taxes, fraudes fiscales, Gafam, impôts sur le revenu, fat taxe, chacun y allait de son commentaire. Les propositions fusent alors que le micro change constamment de main : impôt plus juste ou progressif, taxer les plus riches ou taxer proportionnellement, taxer les Gafam ou les robots.
Un mot d’ordre est revenu dans toutes les bouches : la nécessité de mobiliser l’ensemble de la population. « C’est à nous de réussir à mobiliser assez de personnes sinon, ils vont nous plumer », s’est exclamé l’un, « où est-ce qu’on va ? Il faut réagir et tous se mobiliser », défend l’autre. Ils étaient plusieurs à déplorer l’absence d’un représentant de la préfecture ou d’un député. Alors que la discussion arrivait à sa fin, chacun était invité à faire part de ses doléances, individuelles ou collectives, qui pouvaient être remontées à l’issue de ce débat… tout en évoquant la tenue possible d’un prochain débat.

M.B.

 


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