Évaluations CP : on y retourne ?

Sourd aux remarques et aux propositions des enseignants, le ministère entend engager fin janvier une nouvelle phase d’évaluation dans les classes de CP, calquée sur la première et tout aussi sujette à caution. Pour le SNUipp-FSU, c’est toujours non.

La première vague imposée aux classes de CP et de CE1 avait suscité une levée de boucliers des enseignants mais aussi d’une large partie du monde de la recherche en éducation.
Finalités, contenus, conditions de passation, de saisie et de remontée des résultats : la communauté éducative s’accorde à qualifier ces tests d’inadaptés, d’inutiles et source d’échec pour les élèves.

évaluation ®Myra / NAJA

Bis repetita ?

Le 9 janvier le ministère mettait en ligne un descriptif des exercices de la seconde phase qui doit se dérouler du 21 janvier au 1er février.
Des évaluations de mi-CP, présentées comme devant permettre d’apprécier les progrès des élèves en français et en mathématiques et devant définir les ajustements à apporter à l’accompagnement. Là encore, les tests sont centrés sur la maîtrise du décodage, laissant trop peu de place à la compréhension, à l’encodage et à la production d’écrit, sans prendre en compte les progrès en cours et les rythmes d’apprentissages différents d’un élève à l’autre.

Le SNUipp-FSU est pourtant intervenu tous azimuts et a d’ailleurs obtenu quelques bougés : la reconnaissance que les temps indiqués ne sont pas les temps réels de passation, la diminution du nombre d’exercices, la mise à disposition d’une version adaptable pour toutes les écoles, une conception différente du document remis aux familles, reposant sur les acquis déjà en place sans mention de score.
Mais ces modifications ne sont en rien suffisantes. Elles ne permettent pas de modifier en profondeur le sens de ces évaluations qui ne seront pas plus au service des élèves et des enseignants que les premières.

Abandon du dispositif

Le SNUipp-FSU continue donc à contester ces évaluations destinées avant tout à justifier la politique éducative de la rue de Grenelle, engageant un pilotage du système par les résultats, des changements dans les programmes et des méthodes qui n’ont pourtant pas fait leurs preuves.
Il invite toutes les enseignantes et tous les enseignants à s’interroger en équipes sur la finalité de ces évaluations et sur le rôle que le ministère entend leur faire jouer. Il réitère sa demande d’abandon de ce dispositif et propose aux autres organisations syndicales de s’adresser ensemble au ministre en ce sens.

Fusillée par les franquistes, l’intellectuelle Renée Lafont enfin exhumée ?

Antonio, fils d'une victime du franquisme, ouvrant symboliquement la fosse où pourrait être le corps de Renée Lafont. / Photo DDM, P.C.
Antonio, fils d’une victime du franquisme, ouvrant symboliquement la fosse où pourrait être le corps de Renée Lafont. / Photo DDM, P.C.

Appuyé sur son fils, Antonio Cabello Paniagua s’avance. À 86 ans, ses jambes vacillent un peu. Mais ses bras ne tremblent pas. Il abat avec une rare force ces premiers coups de houe qui ouvrent enfin la plus vieille fosse commune des fusillés du cimetière de La Salud, près des remparts de Cordoue. Pioche d’une libération, crépitement d’applaudissements… «Pour mon père». Continuer la lecture de Fusillée par les franquistes, l’intellectuelle Renée Lafont enfin exhumée ?

Deborah de Robertis : « Je refuse que mes seins ou mon cul servent de décorum au pouvoir »

Happening de Deborah de Robertis accompagnée de 4 artistes activistes grimées en Marianne sur les Champs-Elysée, elles ont fait face aux CRS, immobilent pendant plus de 40 minutes.
La performance #Marianneiswatchingyou de l’artiste Deborah de Robertis accompagnée de quatre artistes activistes grimées en Marianne le 15 décembre 2018 sur les Champs-Elysée, lors de l’acte 5 des « gilets jaunes ». (Jacob Khrist / Jacob Khrist)

Exclusivité. On a parlé d’art-féminisme et de censure avec l’artiste connue pour ses performances dénudées dans des lieux publics et qui a fait parler d’elle à la mi-décembre lors d’une manifestation de « gilets jaunes ».

Par Marie Vaton

Deborah de Robertis, votre dernière performance le 15 décembre 2018 à Paris lors de l’acte 5 des « gilets jaunes » a beaucoup fait parler. Quel était le sens de votre démarche artistique ?

Cette performance, #Marianneiswatchingyou, s’inscrit dans le débat sur l’invisibilité des femmes dans l’histoire des luttes révolutionnaires. Au moment de l’acte 5, la question des femmes « gilets jaunes » ne se posait pas encore vraiment. Les médias semblaient au contraire surpris d’en voir, ce qui revient à « nier leur présence avant » comme le dit bien l’historienne Mathilde Larrère. J’ai donc décidé de nous placer en première ligne. Je me suis dit que, cette fois-ci, l’histoire ne se ferait pas sans nous. J’ai voulu créer une image iconique qui marquerait de façon radicale la place des femmes dans la révolte d’aujourd’hui.

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Les profs des lycées Michelet et Bourdelle manifestent

Les profs des lycées Michelet et Bourdelle manifestent
Les profs des lycées Michelet et Bourdelle manifestent

Une trentaine d’enseignants était rassemblée hier matin en intersyndicale (FSU/CGT) devant les grilles de la préfecture pour manifester contre la réforme des lycées. «Aucun professeur n’a été consulté. Les organisations syndicales ont été court-circuitées par le ministre et le Haut Conseil de l’Education a rendu un avis massivement négatif», estime Olivier Andrieu, du syndicat SNES FSU. Les enseignants reprochent à cette réforme des programmes irréalistes, des modalités d’examen inconnues à ce jour et dénoncent le mensonge sur les enseignements optionnels. Un mouvement national de grève est prévu le 24 janvier prochain.

3CSP82: à la rencontre des territoires…

Depuis une dizaine de jours, ils/elles sont plusieurs à arpenter nos territoires à la rencontre des populations et des élus pour convaincre, informer, débattre avec des arguments éprouvés du bien fondé de la diversité nécessaire en terme de santé pour combattre la désertification médicale.

Sur les marchés de Castelsarrasin et de Moissac avec les « Michel », Maximilien, André ou Gilbert, dans les villages avec Françoise, Gilbert, Jean Pierre, Michel ou encore Jean Marc, ce sont ces militants (avec bien d’autres!) qui rencontrent nos concitoyens-nes et des élus-es qui prennent conscience que des solutions existent, et que l’une d’entre elles, non encore mise en œuvre consiste à construire un projet de Centre de Santé Public avec des médecins salariés. Un projet d’importance fédérateur d’énergies en lien avec notre hôpital de proximité avec des volets de prévention, de médecines sportives et des possibilités d’extensions. Continuer la lecture de 3CSP82: à la rencontre des territoires…

Il est temps de fermer la cagnotte du CAC 40 (Fabien Roussel)

Les entreprises du CAC 40 ont augmenté de 12,8% les dividendes et les rachats d’actions en 2018, versant 57,4 milliards d’euros à leurs actionnaires. Cette “générosité” atteint ainsi un montant record sur les 15 dernières années.

Quelle injure, alors que le peuple est dans la rue et réclame plus de partage des richesses, une réelle hausse du SMIC, davantage de pouvoir d’achat et de meilleurs services publics.

Les multinationales françaises ont ainsi retrouvé leurs marges d’avant 2008 et continuent de distribuer l’essentiel de leurs bénéfices aux actionnaires. Elles n’ont donc pas besoin des aides publiques (CICE, CIR…) et ont largement les moyens d’augmenter les salaires, notamment les plus bas.

Les député-e-s communistes ont par ailleurs déposé hier une proposition de loi visant à prélever à la source les bénéfices des multinationales qui transfèrent leurs bénéfices vers des paradis fiscaux. LVMH, Kering, BNP, Société Générale, toutes ces multinationales continuent d’avoir des pratiques d’optimisation fiscale, au même titre que les GAFA.

Le Gouvernement doit se donner les moyens politiques d’inverser cette tendance mortifère et de mettre fin à ces pratiques : taxer les dividendes à la hauteur des enjeux, encadrer la rémunération des actionnaires, favoriser l’investissement et revaloriser les salaires.

Nous avons besoin d’une vraie société du partage et d’une juste répartition des richesses. Il est grand temps de fermer la cagnotte du CAC 40 !

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Noëlle Lenoir (Radio France) et les gilets jaunes : l’éthique de la haine

par Denis Souchon,

En décembre 2017, soit quelques mois après la nomination de Noëlle Lenoir à la tête de la présidence du Comité d’éthique de Radio France, et quelques jours après qu’elle ait fait publiquement la démonstration de son « humour décapant », nous posions la question suivante : « Tour à tour haut fonctionnaire, ministre, et avocate, familière de tous les cercles du pouvoir, tant administratif que politique, économique que médiatique, sans expérience journalistique significative, on se demande de quelle forme d’indépendance (et d’éthique) peut se prévaloir cette représentante éminente de la noblesse d’État partie pantoufler dans le privé. » Suite à l’observation de son militantisme virulent contre les mobilisations des gilets jaunes, nous la reposons aujourd’hui : que fait encore Noëlle Lenoir à la tête du Comité d’éthique de la radio publique ?

Nous savons maintenant que Noëlle Lenoir aspire au rôle de pasionaria du combat de l’oligarchie contre les gilets jaunes. En effet, son fil Twitter est un catalogue de tous les types d’ « arguments » utilisés pour mater et essayer de décrédibiliser les révoltes et mouvements sociaux en cours contre les inégalités et injustices sociales caractéristiques de l’actuel ordre social.

Voici une sélection de treize tweets de cette militante vindicative :












Un « sans-faute » ? Les victimes de violences policières se réjouiront sans doute de « l’éthique » que recouvre une telle décoration. Et quand elle ne relaie pas les déclarations de la police, quand elle ne met pas les morts sur le dos (de la mobilisation) des gilets jaunes eux-mêmes, Noëlle Lenoir communie avec le « mouvement » des foulards rouges revendiquant (entre autres) la « fin des blocages », en publiant leurs communiqués… et leurs sarcasmes :

C’est encore avec son sens tout particulier de l’éthique et de l’indépendance qu’elle donne de l’écho à la « Marche républicaine, pacifique et citoyenne pour les libertés », lancée récemment par un sympathisant LREM via le collectif « Stop. Maintenant ça suffit » :

Et ce n’est pas fini ! Les 7 et 10 décembre 2018, Le Point et Le Monde publiaient deux versions quasi identiques d’une tribune titrée « Retour au calme et fin de l’impunité, une urgence pour tous ! » Tribune signée, dixit Le Monde, par « un collectif de juristes emmené par Noëlle Lenoir. »

En voici quelques morceaux de bravoure :

– Sans retour au calme, le dialogue n’est que cacophonie. En abandonnant la rue à la furie de la foule, la République se renie et la France perd tout crédit international.

– Après les scènes de guerre civile auxquelles les Français et la terre entière ont assisté médusés depuis le lancement du mouvement des Gilets jaunes, via les télévisions et les réseaux sociaux, après les drames causés par leur action chaotique, devant le spectacle consternant des policiers brutalisés, des vitrines brisées, des voitures brûlées, des entreprises en chômage technique, des commerces mis à sac, des ambulances bloquées, de l’économie sinistrée, l’urgence est de rétablir l’ordre et de faire justice.

– C’est l’obligation déontologique des médias qui, surmontant leur propension au sensationnalisme et leur habituel réflexe d’empathie à l’égard d’insurgés se disant « en souffrance sociale », devraient témoigner de la gravité des faits.

– Et comment éluder la responsabilité personnelle de ceux qui, sachant comment les choses se sont passées, après un nouveau samedi d’anarchie ?

– Si cette main tendue [par le gouvernement] était refusée et si la violence persistait, l’inspiration nihiliste de ce mouvement deviendrait manifeste.

– Et que penser de mots d’ordre qui n’ont plus rien à voir ni avec la fiscalité des carburants ni avec aucun problème du quotidien : convergence des luttes, ouverture de cahiers de doléances, assises de ceci et états généraux de cela, assemblées citoyennes élues par acclamation ou à la proportionnelle intégrale, prise du pouvoir par le « peuple » et suppression du Sénat, « abdication » du président… ? Et pourquoi continuer à manifester alors que le gouvernement a satisfait à la revendication première du mouvement ? Le prix à la pompe n’était-il donc que le prétexte d’un défoulement nihiliste ?

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Comment les auditeurs et personnels des stations de Radio France peuvent-ils accepter que Noëlle Lenoir reste présidente du Comité d’éthique de Radio France ?

Denis Souchon

Justice. Les prud’hommes entrent en rébellion

Les juges de la Somme ont motivé leur décision sur la seule convention 158 de l’OIT. Denis Charlet/AFP

Les juges de la Somme ont motivé leur décision sur la seule convention 158 de l’OIT. Denis Charlet/AFP

 

Mardi, 8 Janvier, 2019

Dans le sillage de ceux de Troyes, les juges d’Amiens et de Lyon ont rejeté le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif mis en place par les ordonnances Macron.

Le simple revers judiciaire se transforme en série noire pour les ordonnances Macron. Dans la foulée du jugement des prud’hommes de Troyes du 13 décembre, ce sont ceux d’Amiens et de Lyon qui, les 19 et 21 décembre, a-t-on appris dimanche et lundi, ont déclaré, à leur tour, contraire aux textes internationaux ratifiés par la France le plafonnement des indemnités dues à un salarié reconnu victime de licenciement abusif.

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Caussade : des élèves avaient filmé sous sa jupe, l’enseignante témoigne pour dénoncer la violence de l’agression (France3 + Video)

La rentrée au collège Pierre Darasse de Caussade lundi 7 janvier. / © Jean-Pierre Duntze/France 3 Occitanie
La rentrée au collège Pierre Darasse de Caussade lundi 7 janvier. / © Jean-Pierre Duntze/France 3 Occitanie

La vidéo avait été partagée sur les portables des collégiens de Caussade (Tarn-et-Garonne). Quatre d’entre eux avaient filmé sous la jupe de leur professeure avant d’être identifiés. L’enseignante, qui a repris le chemin de sa classe, témoigne pour dénoncer la violence de l’agression.

Par Vincent Albinet

Sur les conseils de son médecin, Hélène Chalmel, 47 ans, professeure d’anglais au collège Pierre Darasse , a effectué ce lundi 7 janvier une rentrée très particulière.

A Caussade, grosse bourgade rurale de 7000 habitants à 25 km au nord-est de Montauban, elle avait été, tout au long du premier trimestre, victime de quatre de ses élèves de quatrième qui filmaient sous sa jupe à son insu et partageaient les vidéos avec d’autres collégiens, jusqu’au club de football.

Une rentrée très particulière au collège Continuer la lecture de Caussade : des élèves avaient filmé sous sa jupe, l’enseignante témoigne pour dénoncer la violence de l’agression (France3 + Video)