PCF : La Poste de Moissac ne peut être fermée, même temporairement !

Sous prétexte de travaux sur le site de la Poste de Moissac, la direction de l’établissement a décidé unilatéralement de fermer le bureau durant toute la période concernée.

Cela n’est pas acceptable !

Les communistes de Moissac, la population s’associent à la pétition initiée par la FAPT CGT82 qui exige à juste raison une réelle continuité du service public. Avec 300 opérations, la poste est un service indispensable pour nos concitoyens-nes. Il n’est pas acceptable que les personnes les plus fragilisées soient ainsi pénalisées par une décision inique.

Nous demandons que les pouvoirs publics, municipalité, préfecture empêchent cette décision.

Au nom de l’égalité de l’accès aux services postaux, face aux besoins bancaires pour les plus précaires, M. le Directeur de La Poste de Moissac doit revoir sa copie immédiatement.

 

Maximilien Reynès-Dupleix

Cantons de Castelsarrasin/Moissac/Valence et Pays de Serres

http://moissacaucoeur.elunet.fr

POUR UNE CONTINUITÉ DE SERVICE RÉELLE LORS DE LA FERMETURE DU BUREAU DE POSTE DE MOISSAC

Le Bureau de Poste de Moissac actuellement ouvert au public tous les jours du lundi au samedi sera fermé pour travaux du 9 mars 2019 au 20 mai 2019 inclus, soit plus de 2 mois sans qu’aucune disposition ne soit prise par la Poste pour maintenir le service public postal. Les Usagers seront se rendre dans les plus proches bureaux pour y effectuer les diverses opérations. Pire la Poste prévoit de neutraliser le Distributeur Automatique de Billets durant cette même période. De fait les détenteurs de cartes bancaires utilisables uniquement dans un DAB La Poste seront pénalisés, car aucun retrait ne sera possible. Le Bureau de Poste de Moissac accueille 300 clients/jour, de plus il est identifié par La Poste comme étant à « Priorité Sociétale ».

La réfection du bureau de Moissac sera financée par le fond de péréquation (Fond abondé par les Collectivités Locales). Pour se dédouaner La Poste a prévu la mise en place de navettes Moissac/Castelsarrasin avec 1 seul aller/retour seulement 3 jours/ semaine (au frais des collectivités locales).

Alors que le groupe La Poste affiche un chiffre d’affaires de plus de 24 milliards d’€ (+ 3,5 %) avec un résultat d’exploitation de

plus de 1milliard d’(en hausse de 3,8 %). La Poste ne respecte pas ses missions de Service Public.

Nous demandons un bureau de poste à Moissac pendant la durée des travaux.

Une centaine d’AVS ont défilé dans les rues de Toulouse pour réclamer un meilleur statut

Les AESH n’avaient pas manifesté depuis au moins deux ans. Ils ont défilé entre la Bourse du travail et la préfecture. Une petite délégation a ensuite exposé ses revendications. / DDM Adrien Nowak.

Les AESH n’avaient pas manifesté depuis au moins deux ans. Ils ont défilé entre la Bourse du travail et la préfecture. Une petite délégation a ensuite exposé ses revendications. / DDM Adrien Nowak. DDM/ Adrien Nowak
l’essentiel Suite à l’appel national lancé par les syndicats de l’Éducation nationale, une centaine d’AESH (ex-assistants de vie scolaire) ont manifesté mercredi après-midi, à Toulouse.

Une délégation a été reçue à la préfecture pendant 1h30 pour exposer ses doléances. Ces personnels qui s’occupent des élèves en situation de handicap étaient mobilisés pour dénoncer la précarisation de leur métier, réclamer un meilleur salaire, une formation et un véritable statut.

Cette manifestation se tient alors que le gouvernement discute actuellement de la proposition de loi du député Christophe Bouillon consacrée à « l’accompagnement des enfants en situation de handicap ». Une vaste concertation est engagée depuis octobre, réunissant tous les partenaires. Leurs propositions seront remises le 11 février prochain à Jean-Michel Blanquer, ainsi qu’à Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées.

« Comment peut-on vivre décemment avec 700 euros ? »

« Après un contrat unique d’insertion, nous obtenons un CDD, puis cinq ans plus tard, un CDI. Nous sommes obligés de travailler à temps plein pour un salaire de 736 euros par mois. Nous réclamons un vrai salaire », explique Nicole, AESH dans une école de Ramonville. Sa voisine, Carine est encore moins bien lotie. « Je suis employée en contrat unique, je touche donc 687 euros par mois. Étant donné que j’ai plus de 58 ans, j’ai reçu un courrier me disant que je toucherai cette somme jusqu’à l’âge de la retraite. C’est un métier précaire pour des femmes précaires ! » Un métier précaire et pourtant essentiel selon Xavier, enseignant dans plusieurs écoles toulousaines. « C’est devenu un métier incontournable, ce serait impossible de se passer d’eux, mais ils ne bénéficient pas de formation, et comment peut-on vivre décemment avec 700 euros par mois ? C’est scandaleux ! »

Les AESH sont des femmes de plus de 50 ans pour l'essentiel. / DDM Adrien Nowak.
Les AESH sont des femmes de plus de 50 ans pour l’essentiel. / DDM Adrien Nowak. – Adrien Nowak/ DDM

 

Julie Philippe

Histoire. La Retirada, ce douloureux exil des Espagnols en France

 

Le 26 janvier 1939, l’arrivée des franquistes dans Barcelone contraint 500 000 personnes à l’exode. Ils traversent alors la frontière française pour éviter la répression. Paris piétine les principes universels, en leur réservant un accueil indigne.

À pied ou en camion, emmitouflés dans des couvertures ou dans de longs manteaux, ils seront près de 500 000 femmes, enfants, vieillards puis, plus tard, miliciens de l’armée républicaine espagnole à franchir les cols enneigés des Pyrénées. L’arrivée des troupes conduites par le général Franco, le 26 janvier 1939, à Barcelone, jette sur les routes ces acteurs et défenseurs du Front populaire, contraints de fuir l’Espagne et la terrible répression exercée par les franquistes.

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Ian Brossat « Imposons d’autres propriétaires à l’Europe des banquiers »

«    Le Parlement européen compte 3 ouvriers pour plus de 700 eurodéputés. Cela en dit long et contribue très largement à la défiance.   » Julien Jaulin/Hanslucas

« Le Parlement européen compte 3 ouvriers pour plus de 700 eurodéputés. Cela en dit long et contribue très largement à la défiance. » Julien Jaulin/Hanslucas

Européennes.  Le PCF a lancé sa campagne pour les européennes lors d’un meeting hier à Marseille, sous le slogan : « L’Europe des gens, pas l’Europe de l’argent ! » Un objectif qu’incarne, selon Ian Brossat, la liste qu’il conduit avec 50 % d’ouvriers et d’employés.

Vous souhaitez incarner « l’Europe des gens ». Si, avec les gilets jaunes ou des grèves comme celle d’hier, nombre de revendications sociales s’expriment, la défiance à l’égard de la politique est aussi très forte. Cette équation est-elle résoluble ?

Ian Brossat Il existe un gouffre entre la société et la représentation politique. Le Parlement européen compte 3 ouvriers pour plus de 700 eurodéputés. Cela en dit long et contribue très largement à la défiance. Nous, nous avons construit une liste à l’image de la société française, composée à 50 % d’ouvriers et d’employés. Cette liste traduit une volonté. L’Europe est aujourd’hui aux mains des banquiers et des lobbies. Nous voulons radicalement la changer, imposer d’autres propriétaires : l’Europe de l’argent doit céder la place à l’Europe des gens. Cette liste est aussi à l’image des mobilisations qui se sont levées depuis de nombreux mois contre la politique d’Emmanuel Macron avec des gilets jaunes, des cols bleus, des blouses blanches, des robes noires… En cette période, beaucoup s’interrogent sur l’avenir de la gauche, se demandent où elle est. En réalité, elle est partout. Ce sont ces ouvriers qui occupent leur usine pour la sauver, ces salariés d’EDF qui font passer l’électricité à tarif réduit le 24 décembre, ces hommes et femmes qui font vivre tous les jours la solidarité avec les migrants… C’est cette gauche-là que nous avons cherché à fédérer. J’y vois les ferments d’une gauche nouvelle, hors les murs, sociale, qui ne se reconnaît pas toujours dans les partis politiques, mais qui peut se retrouver dans notre liste.

Sur quelles transformations clés repose cette « Europe des gens » ?

Ian Brossat Il faut rompre avec la logique des traités européens fondée sur deux dogmes : l’austérité avec sa règle absurde des 3 %, et la concurrence qui nous incite à nous tirer dans les pattes à coups de dumping, social et fiscal. Rompre avec ces logiques n’est pas qu’une intention, cela se décline concrètement. Cela implique d’en finir avec la concurrence entre les travailleurs, avec un Smic européen harmonisé par le haut, l’interdiction des délocalisations à l’intérieur de l’Union européenne et la fin du travail détaché. De développer les services publics. La Banque centrale européenne a versé en dix ans 3 000 milliards aux banques privées sans aucune espèce de condition. Cet argent serait beaucoup plus utile s’il alimentait un fonds de développement des services publics. Ce sera un pilier de notre campagne et, dès la semaine prochaine, j’entame un tour de France des maternités en danger à Creil. Imposer une autre utilisation de l’argent est aussi fondamental. Avec l’évasion fiscale, 100 milliards d’euros en France et 1 000 milliards en Europe partent en fumée chaque année. Que des pays à l’intérieur même de l’Union se comportent en paradis fiscaux et transforment de fait l’Europe en passoire fiscale n’est pas acceptable. Nous proposons de taxer à la source les multinationales et d’harmoniser par le haut l’impôt sur les sociétés partout en Europe.

Emmanuel Macron envisage de coupler le scrutin européen avec un référendum pour clore le « grand débat ». Que pensez vous de cette proposition ?

Ian Brossat Un référendum, pourquoi pas.Mais il est scandaleux d’envisager qu’il puisse avoir lieu le même jour que les élections européennes. L’enjeu européen passerait complètement par pertes et profits. Emmanuel Macron a peur parce que sa conception de l’Europe est massivement rejetée, mais cette élection doit être l’occasion d’en parler. En outre, le président de la République envisage un référendum qui porterait exclusivement sur les enjeux institutionnels. C’est lunaire. Les Français depuis des semaines se mobilisent sur la question de l’ISF, l’augmentation du Smic, des salaires, des pensions de retraite, et on envisage de les interroger sur la diminution du nombre de députés. Les enjeux institutionnels sont importants, mais en quoi cela règle-t-il le problème de pouvoir d’achat rencontré massivement par les Français ? Envisagé comme tel, ce n’est rien d’autre qu’une grossière manipulation politique et ça ne fera pas illusion.

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui

Inégalités: Belle époque pour l’héritage….

PHOTO : © Mathieu Persan
Par Vincent Grimault In Alternatives Économiques

Hausse des revenus tirés du patrimoine, politiques fiscales en faveur des plus aisés, ralentissement de la hausse des salaires… Le retour à une société d’héritiers s’est amorcé dans les années 1980.

Hormis jouer au Loto, être aussi bon footballeur que Kylian Mbappé, ou quelques autres situations relativement rares, il existe trois façons de devenir riche. La première consiste à accéder à un emploi très bien rémunéré, et donc en tirer des revenus élevés. La deuxième : acquérir du patrimoine, par exemple un logement ou des actions, et en tirer des revenus (loyers, dividendes, plus-values). Le troisième consiste à naître au bon moment, au bon endroit. Dans l’établissement de sa fortune, le principal mérite d’Arnaud Lagardère, par exemple, est d’être, depuis 1961, le fils unique de Jean-Luc Lagardère. Ces trois façons de s’enrichir ne sont pas exclusives. Ainsi, Arnaud Lagardère active les trois leviers en même temps : PDG du groupe Lagardère, il gagne de confortables revenus grâce à son travail, fait dans le même temps fructifier son patrimoine et hérite d’une large partie de la fortune de son père. Continuer la lecture de Inégalités: Belle époque pour l’héritage….

Table ronde: République, acte VI

Table ronde avec Hélène Landemore, Étienne Balibar et Yves Sintomer, le 29 janvier dernier. Jaulin/Hanslucas

Table ronde avec Hélène Landemore, Étienne Balibar et Yves Sintomer, le 29 janvier dernier. Jaulin/Hanslucas

Le mouvement des gilets jaunes interroge l’avenir de notre démocratie. Trois chercheurs dont les travaux font référence, enseignants dans plusieurs universités européennes et américaines, se saisissent de cette expérimentation sociale à ciel ouvert et apportent leur pierre à l’édifice commun. Ils étaient reçus, mardi, au siège de l’Humanité, pour un échange à bâtons rompus. Passionnant.

Mardi dernier, une table ronde a réuni dans les locaux de l’Humanité trois grands spécialistes de la démocratie reconnus à l’échelle internationale : Hélène Landemore, maître de conférences en science politique à l’université de Yale (États-Unis), dont les travaux sur le processus constituant islandais et les expériences démocratiques en cours font référence ; Étienne Balibar, professeur émérite à Paris-Nanterre, chercheur associé à l’université de Columbia (États-Unis), professeur de philosophie à Kingston (Royaume-Uni) et théoricien de la démocratisation et de « l’égaliberté », ainsi qu’Yves Sintomer, directeur adjoint du centre Marc-Bloch à Berlin (Allemagne), sociologue, membre de l’Institut universitaire de France, un des premiers chercheurs à avoir réfléchi à une évolution institutionnelle de notre République. Continuer la lecture de Table ronde: République, acte VI

La mobilisation pour sauvegarder l’Humanité prend corps

Le dessinateur Edmond Baudoin fait cadeau de cette Suvre en soutien à l’Humanité.

Le dessinateur Edmond Baudoin fait cadeau de cette Suvre en soutien à l’Humanité.

Le tribunal de commerce de Bobigny rendra son délibéré le 7 février. Les manifestations d’attachement à notre journal se multiplient.

Les juges ont examiné hier matin la situation économique du journal, entendu le directeur et le représentant des salariés. L’Humanité s’était placée sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny. Celui-ci rendra son jugement en délibéré le 7 février.

Dès l’annonce de cette procédure et la publication lundi de l’appel à la « Mobilisation générale pour l’Humanité » signée de son directeur, Patrick Le Hyaric, les réactions de solidarité se sont multipliées. Celles de nos lecteurs d’abord, qui jugent « impossible » de perdre leur journal et égrènent ce qu’ils y trouvent et qu’on ne leur présente nulle part ailleurs. Sur les réseaux sociaux, des parlementaires s’engagent et relaient des appels à la mobilisation : André Chassaigne, Sébastien Jumel, Éliane Assassi ou Fabien Gay. Des élus LaREM, LR, radicaux de gauche ou socialistes disent aussi que, quels que soient les désaccords qu’ils peuvent avoir avec des prises de position du journal, celui-ci doit absolument exister. Le député LR du Lot Aurélien Pradié annonce même qu’il a souscrit un abonnement. « Le journal de Jaurès ne peut disparaître », est-il insisté.

« C’est un quotidien qui fait des choix »

Samedi, le conseil national du PCF a appelé dans une motion à se mobiliser sans délai : « Tous les journaux connaissent de sérieux problèmes financiers. La plupart d’entre eux peuvent combler leur déficit parce qu’ils sont adossés à de grands groupes industriels et financiers, au prix d’une concentration de la presse et des médias entre quelques mains. L’Humanité, composante historique du pluralisme de la presse française et des combats progressistes, ne peut compter que sur l’engagement de ses équipes, le militantisme, ses lectrices et lecteurs, ses amis, les diffuseurs de l’Humanité Dimanche. » Et d’ajouter : « Qu’il s’agisse des luttes sociales, de celles pour la préservation de la planète, des confrontations politiques et culturelles nécessaires en démocratie, de la solidarité internationale et de la paix, dans tous ces domaines, l’Humanité joue un rôle original et utile. Tout commande de le revaloriser. Quand les médias rencontrent une telle crise de confiance, l’engagement de l’Humanité aux côtés des milieux populaires, des “invisibles”, des penseurs qui contestent le système, constitue un atout pour le journalisme et un atout précieux pour la démocratie. »

Faire un don en ligne              Télécharger le bulletin de souscription

De son côté, Pascal Franchet, président du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, écrit tout son « soutien », et ajoute : « Votre quotidien est un outil indispensable pour celles et ceux qui luttent contre ce monde absurde. » Éric Toussaint, porte-parole du CADTM international, membre du conseil scientifique d’Attac France, estime qu’« aucun autre quotidien ne peut remplacer l’action d’information réalisée par l’Humanité ». Le journaliste et producteur Édouard Zambeaux écrit : « Il faut soutenir l’Humanité au nom du pluralisme évidemment, mais aussi et surtout car c’est souvent un bon journal, un quotidien qui fait des choix, propose des angles, fait entendre des paroles précieuses, raconte des combats méprisés… et que son nom lui-même devrait nous inspirer plus souvent. »

Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks CGT, joint le geste à la parole : « Au-delà de notre abonnement, nous faisons parvenir à l’Humanité un don d’un montant de 1 000 euros afin d’apporter notre soutien et solidarité pour que vive la presse indépendante mais surtout progressiste. » Depuis le début de la semaine, le rythme des dons à la souscription exceptionnelle s’est accéléré. Il doit encore s’intensifier en urgence.

Des soutiens en mots, en vidéos…

Les soutiens émanent aussi d’artistes créateurs ou de journalistes : Xavier Durringer, François Busnel, Jean-Pierre Kalfon, Jack Dion, Didier Varrod, Lionel Thompson et le SNJ-CGT de Radio France, Aude Lancelin, Ali Rebeihi, Catherine Sinet, Antonio Fischetti de Charlie, Pouria Amirshahi, Laurent Delahousse, la compagnie Jolie Môme. Corinne Masiero, l’actrice des Invisibles et du Capitaine Marleau, a enregistré une vidéo maison en récitant le Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? et en appelant à soutenir le journal. De très nombreuses personnalités ont annoncé leur présence à la grande soirée de mobilisation et de solidarité pour notre journal qui se tiendra le 22 février à la Bellevilloise à Paris. Beaucoup le feront savoir par une vidéo. Quant à Michel Drucker, il a affiché son soutien en posant avec la une de l’Humanité en compagnie d’Olivier Dartigolles. Le geste pourrait bien devenir viral…

Vous trouverez régulièrement dans nos colonnes les échos de cette mise sous protection populaire de notre journal, de votre journal.

Patrick Apel-Muller

Un rapport propose une nouvelle carrière aux enseignants

On croyait avoir déjà tout lu sur les carrières enseignantes. Et c’est vrai. Avec le rapport dirigé par Olivier Sidokpohou et Guy Waïss, l’Inspection générale recycle des idées de l’ère sarkozienne. Le rapport préconise de faire évoluer les concours en les régionalisant et de prendre en compte davantage le mérite dans la carrière des enseignants. Le rapport propose d’associer les chefs d’établissement à une gestion « de proximité » au mérite… Uns seule proposition nouvelle en guise de sucrerie : de nouvelles échelles de carrière sur un modèle singapourien. Déjà finis les accords PPCR ?

Vers l’évaluation au mérite

 » Si la gestion quantitative des 884 000 enseignants est efficace et efficiente… elle ne parvient pas cependant à résoudre certains déséquilibres territoriaux et disciplinaires ce qui à terme pourraient (sic) menacer le principe républicain d’égalité ». C’est sur ce constat que se construit un rapport qui, avec une certaine prudence, envisage de changer radicalement la carrière des enseignants.  « La forme essentiellement quantitative de la gestion française ne fait pas obstacle à de réelles perspectives d’évolution qualitative », notent encore les auteurs.  CE quileur permet de proposer « une nouvelle approche de la fonction enseignante ».

De la gestion actuelle, le rapport souligne les inégalités territoriales ou disciplinaires et regrette que « la gestion des personnels peut apparaitre comme largement absente des lieux où l’enseignement est dispensé ».

Le rapport aura à coeur de confier le plus possible la gestion aux cadres locaux. Le rapport juge aussi que « le mérite » n’est pas assez pris en compte, par exemple la à travers les résultats des élèves.

Des concours régionalisés

Cependant le rapport reconnait que l’administration de l’éducation nationale a déjà pris des mesures de différenciation qualitatives des enseignants comme par exemple les IMP ou les postes à profil. Le rapport invite aussi à utiliser les concours différents (3eme concours par ex.) et le pré recrutement. Il propose des concours nationaux à affectation académique, une vieille idée portée déjà sous Sarkozy.

Il invite aussi à aider davantage les néotitulaires plutot qu’essayer d’orienter vers les postes difficiles des enseignants expérimentés. Il propose par exemple de « leur fournir de quoi commencer l’année (supports de cours) ». En même temps la formation continue des enseignants devrait être renforcée et devenir obligatoire durant les congés.

De nouvelles échelles de carrière

La principale proposition consiste à envisager une nouvelle carrière enseignante « en échelles » sur le modèle de Singapour, décidément très bien vu chez les inspecteurs généraux de maths. L’enseignant pourrait choisir entre trois types de carrière : celle d’enseignant, menant un grade de maitre enseignant, celle de direction et celle de spécialiste dans sa discipline. « Ce modèle aurait pour mérite de permettre à l’enseignant d’avoir une reconnaissance pérenne des compétences acquises ». Il propose donc qu’une nouvelle organisation des carrières d’enseignant soit mise à l’étude.

Renforcer le rôle des chefs d’établissement

Une seconde proposition invite à aller plus loin dans la décentralisation en renforçant le rôle des chefs d’établissement et directeurs. Le rapport invite à une gestion académique des enseignants avec une nouvelles répartition des compétences à ce niveau. « Il parait souhaitable de recenser les acte sde gestion qui pourraient faire l’objet d’un transfert aux établissements scolaires… Outre la possibilité de participer davantage au choix de l’affectation des enseignants…, le chef d’établissement doit être en mesure de mieux réguler le temps de présence des enseignants dans l’établissement pour les activités complémentaires aux obligations statutaires régulières de service devant les élèves » par exemple les remplacements ou les travaux interdisciplinaires. En fait le chefd ‘établissement devrait pouvoir, selon el rapport, faire une lettre de mission individuelle à chaque enseignant précisant ses modalités de travail avec ou sans rémunération particulière à la clé. Dans le premier degré ce serait une compétence du directeur d’école.

5 préconisations immédiates

En conclusion, le rapport fait 5 préconisations immédiates.

  • La première vise à renforcer les pré recrutements qui, comme par hasard, sont inclus dans la loi Blanquer qui arrive devant l’Assemblée.
  • La seconde invite à différencier les modes de recrutement des enseignants en jouant sur les 3èmes concours et en passant à des concours nationaux à affectation académique, en clair en régionalisant le recrutement.
  • La troisième proposition invite à rendre la formation continue obligatoire pendant les vacances.
  • La quatrième demande la mise à l’étude d’une nouvelle carrière en échelles qui mettra fin au PPCR.
  • La 5ème proposition veut renforcer le rôle des chefs d’établissement et directeurs dans la carrière des enseignants.

Le rapport vise simplement à appliquer des idées déjà émises sous Luc Chatel et portées depuis par la Cour des comptes.

François Jarraud

 

Le rapport

Le rapport du Sénat

Blanquer aux profs : « travaille et tais-toi ! »

Omniprésent, sur le terrain, dans les médias... Le ministre de l’Éducation nationale est d’abord un « vrai politicien », rappellent les enseignants. Un élève modèle de la méthode Macron, toute en verticalité, manœuvres et divisions.
DUFOUR/ANDBZ/ABACA

Omniprésent, sur le terrain, dans les médias… Le ministre de l’Éducation nationale est d’abord un « vrai politicien », rappellent les enseignants. Un élève modèle de la méthode Macron, toute en verticalité, manœuvres et divisions. DUFOUR/ANDBZ/ABACA

Avec son projet de loi sur « l’école de la confiance », le ministre entend contraindre les enseignants au devoir de réserve. La colère monte. Une mobilisation nationale est prévue le 5 février.

Elle était « ivre de rage » devant son téléviseur, ce 10 décembre 2018, en écoutant Emmanuel Macron tenter de faire front à la colère des gilets jaunes. Sophie Carrouge, professeure de français dans un lycée de Dijon, prend sa plume deux jours plus tard et signe dans une tribune « Le grand chef blanc a parlé ». La sanction tombe vite. Le 20 décembre, son rectorat la convoque et lui rappelle son devoir de réserve. « Un fonctionnaire ne doit pas critiquer sa hiérarchie et l’État employeur ! » lui assène-t-on. « L’État est en train de bétonner le système pour restreindre la liberté d’expression de chaque fonctionnaire ! » s’inquiète alors l’enseignante qui, de guerre lasse, a depuis refermé son stylo. Sophie Carrouge n’a pas été sanctionnée. Mais l’affaire risque « d’avoir un effet sur l’ensemble du personnel de la communauté éducative », réagit Brendan Chabannes, cosecrétaire de la fédération des syndicats SUD éducation.

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