Violences. Manifeste pour une santé féministe

VAGINAL SMEAR (c) B. BOISSONNET / BSIP/AFP

VAGINAL SMEAR (c) B. BOISSONNET / BSIP/AFP

 

L’association Osez le féminisme ! va lancer, à l’occasion du 8 mars, une campagne et un site d’information pour faire reculer le sexisme dans le monde médical. Et il y a du boulot…

Les femmes sont-elles soignées de la même manière que les hommes lorsqu’elles franchissent la porte d’un cabinet médical ou d’un hôpital, ou qu’elles avalent des médicaments ? Non, affirme sans hésiter l’association Osez le féminisme ! qui a présenté, jeudi, sa nouvelle campagne pour une santé féministe des filles et des femmes, baptisée À notre santée ! Créée il y a dix ans en réaction aux coupes claires dans les budgets du Planning familial, l’association « s’intéresse depuis le début à la santé des femmes », rappelle Cécile Werey, la coordinatrice de la campagne.

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Biodiversité. Le message politique des insectes doit résonner plus fort

Par Aleksandar Rankovic Coordinateur, Institut du développement durable et des relations internationales

Même un trentenaire peut facilement se rendre compte que beaucoup moins d’insectes s’écrasent sur son pare-brise, aujourd’hui, que sur celui de ses parents quand il était enfant. Alors qu’on les pensait si nombreux et si résistants qu’ils survivraient même à un conflit nucléaire mondial, c’est, comme le titrait le New York Times Magazine, fin 2018, à une tout autre « Apocalypse des insectes » que l’on assiste.

En suivant l’évolution de la biomasse d’insectes dans 63 aires protégées dans l’ouest de l’Allemagne de 1989 à 2016, on a constaté une diminution de plus 75 % de la biomasse moyenne d’insectes volants sur l’année ; 82 % pour le milieu de l’été. Les auteurs de l’étude, publiée en 2017, soupçonnent l’intensification agricole, notamment les pesticides.

Un article de synthèse publié en février 2019 clarifie et aggrave encore le constat : 41 % des espèces d’insectes pour lesquelles on dispose de suivis de long terme dans le monde sont en déclin, et 31 % menacées d’extinction. La baisse annuelle de la biomasse d’insectes serait de 2,5 % par an dans le monde. Les insectes étant à la base des chaînes alimentaires terrestres et aquatiques, on comprend mieux les déclins observés chez les vertébrés et les risques encourus à ainsi prolonger la tendance. Les causes de ce déclin sont connues : la littérature scientifique pointe surtout les pertes d’habitat et les pollutions, en particulier celles liées à l’agriculture, dont les pesticides. L’action sur ces sujets existe déjà, et il lui faut des renforts : elle doit prendre de l’ampleur, et prendre plus de place dans les débats. En France, le plan « France, terre de pollinisateurs » a vu le jour en 2016. Le plan « biodiversité », lancé à l’été 2018, contient des mesures visant à limiter l’utilisation des insecticides. En Allemagne, dans le sillage de l’étude de 2017, qui y fit grand bruit, un programme d’action pour la protection des insectes a vu le jour, et concerne l’agriculture au premier chef. Très récemment, en Bavière, une mobilisation record (1,75 million de signatures pour une pétition) va peut-être aboutir à un référendum pour la protection des abeilles.

En 2016, à la suite de la publication du rapport de l’Ipbes sur la pollinisation, une coalition de pays volontaires pour les pollinisateurs a été lancée lors de la COP13 de la convention sur la diversité biologique (CDB). Une initiative pour la conservation et l’utilisation durable des pollinisateurs a été lancée en 2000 par la CDB, en partenariat avec la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), et elle vient d’être mise à jour lors de la COP14 de la CDB, fin 2018. Elle prône, elle aussi, la diminution et la sortie progressive des pesticides. La FAO vient de publier son premier rapport sur les risques de pénurie alimentaire liés à l’effondrement de la biodiversité.

Le Printemps silencieux, de Rachel Carson, exposait déjà, en 1962, les risques sanitaires et environnementaux liés à l’usage massif des pesticides. Le sujet a continué de monter, irrémédiablement, et il devient impossible de l’ignorer. Il faut se saisir des actions en cours, demander des comptes sur les engagements pris, pousser pour une meilleure mise en œuvre. Mais aussi braquer le projecteur sur les arènes où les mutations sectorielles se négocient – et sur les acteurs qui bloquent. Face aux réticences au changement, le silence des insectes, des oiseaux, des chauves-souris et de tous les autres doit venir résonner de tout son poids.

PCF : soutien aux mobilisations populaires et pacifiques algériennes

En Algérie, depuis plusieurs jours, des manifestations populaires pacifiques s’organisent, s’amplifient et s’étendent à travers le pays, suite à l’annonce le 10 février de la candidature du président sortant, Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat.

Étudiants, lycéens ont été les premiers à protester rejoints aujourd’hui par une grande partie de la population de tout âge, dont de nombreuses femmes.

Il faut remonter à la fin des années 80 pour trouver une contestation de cette ampleur et sa généralisation dans tout le pays.

La jeunesse algérienne et de nombreux algériens contestent le maintien du président actuel qui n’est plus en état d’exercer son mandat mais aussi le régime en place.

Ensemble, ils rejettent les politiques économiques menées, l’usage de la rente pétrolière, le chômage, la corruption et l’aggravation des inégalités.

Ils aspirent aussi à la démocratie et au respect de leur dignité de citoyen.

L’Algérie est un pays jeune où près d’un algérien sur deux a moins de 25 ans. Cette jeunesse veut avoir son mot à dire sur son avenir et celui de leur pays.

Le Parti communiste français (PCF) exprime son soutien et sa solidarité avec ces manifestations populaires et pacifiques, avec les Algériens et Algériennes qui, en Algérie et en France, se mobilisent pour la justice et le progrès social, la démocratie et la dignité.

Parti communiste français
Paris, le 1er mars 2019