La première phase du Service national universel (SNU) se termine aujourd’hui. 2 000 jeunes volontaires ont ainsi testé durant deux semaines cette promesse du candidat Macron. Présenté comme un des piliers d’une « bonne » citoyenneté, le dispositif révèle la place que le gouvernement entend réserver à la jeunesse : un « bon » jeune, c’est un jeune au garde-à-vous !
Aucun texte n’encadre cette première expérimentation, qui ne semble respecter aucune des règles élémentaires de sécurité. Encadrer des groupes d’adolescents, cela ne s’improvise pas ! Le gouvernement veut rendre le SNU obligatoire pour tous les jeunes de 16 ans. Cette première expérience montre pourtant qu’en confiant des enfants à des personnes qui n’ont jamais été formées à l’encadrement des jeunes et encore moins à leur éducation, le SNU les met en danger.
Le SNU est inacceptable pour notre jeunesse et pour notre démocratie
Les images de cette expérimentation sont très inquiétantes, pour nos jeunes et pour notre démocratie : imitation d’attitudes militaires, promotion du virilisme, nationalisme exacerbé, falsifications de l’histoire… Un constat d’autant plus scandaleux que c’est le ministère de l’Éducation nationale qui promeut un programme aux antipodes des principes que portent tous ceux qui sont attachés à une conception émancipatrice de l’enseignement et de la formation des jeunes. Tout confirme que le SNU ne peut pas être un espace d’éducation des citoyennes et des citoyens de demain.
Alors que le gouvernement invoque la mixité, le brassage et la cohésion sociale, il prive dans le même temps l’école publique des moyens dont elle a besoin pour construire du commun, favorise l’école privée et la ségrégation scolaire, organise le tri social pour l’accès à l’enseignement supérieur. En définitive, le SNU, c’est 15 jours de mélange pour justifier toute une vie d’inégalités.
De même, le gouvernement affirme vouloir par ce moyen favoriser l’engagement des jeunes. Pourtant, il n’a de cesse d’organiser la répression contre les lycéens et les étudiants mobilisés pour la défense de l’école publique et la liberté d’accès à l’enseignement supérieur.
Le SNU ne développe pas l’engagement, mais l’endoctrinement. Ces rangées de jeunes gens au garde-à-vous ne peuvent pas être l’avenir de notre démocratie.
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